Les attentats s'aggravent de plus en plus en Syrie. (Photo : Reuters)
Soumis à une forte pression internationale, le président syrien, Bachar Al-Assad, a prévenu les Etats-Unis que toute intervention militaire contre son régime « serait vouée à l’échec comme lors de toutes les guerres précédentes ». L’avertissement d’Al-Assad, dont l’armée est engagée dans une guerre sans merci contre les rebelles depuis plus de 2 ans, intervient au moment où Washington et Londres étudient les options militaires pour répondre à l’attaque présumée de l’arme chimique qui a eu lieu la semaine dernière. Washington a longtemps considéré l’usage d’armes chimiques comme une « ligne rouge ». Le président syrien a fustigé les allégations des pays occidentaux, affirmant qu’accuser son régime avant l’enquête était contraire au bon sens.
Suivant les pas de Washington et Londres, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé que les pays occidentaux décideront d’une réaction arbitrée dans les jours qui viennent. Profitant de ce soutien, la Turquie, alliée des rebelles, se disait prête à rejoindre une coalition contre la Syrie, même sans consensus à l’Onu.
Puissante alliée du régime syrien, la Russie a haussé le ton et a mis en garde Washington contre les conséquences extrêmement graves pour la région en cas d’intervention militaire. Les experts de l’Onu se sont rendus sur les lieux de l’attaque. Le régime a attendu 4 jours après l’attaque présumée avant de donner son feu vert à la mission d’experts onusiens qui était déjà sur place pour enquêter sur des allégations sur d’autres attaques présumées dans le pays plus tôt cette année. D’intenses consultations à haut niveau ont eu lieu ces derniers jours entre les capitales occidentales pour préparer une réponse sérieuse, alors que l’armée américaine assurait préparer ses options.
De hauts responsables militaires de pays occidentaux et musulmans ont entamé une réunion de 2 jours en Jordanie pour discuter des scénarios possibles après les dangereux développements en Syrie, selon Amman.
Divisions occidentales
Pour soutenir le régime syrien, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a contacté son homologue américain, John Kerry, pour lui expliquer « les conséquences extrêmement graves d’une possible intervention militaire pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, où des pays comme l’Iraq ou la Libye sont toujours déstabilisés », a annoncé Lavrov.
Partageant le même avis, l’Iran, allié du régime syrien et bête noire de Washington, a une nouvelle fois menacé les Etats-Unis de dures conséquences en cas d’intervention.
Les inspecteurs de l’Onu ont visité lundi le site de l’attaque chimique présumée imputée au régime syrien près de Damas pour mener leur enquête. La mission, composée d’une dizaine d’inspecteurs et dirigée par le Suédois Aake Sellström, était arrivée à Damas le 18 août pour enquêter sur des allégations concernant d’autres attaques présumées dans le pays plus tôt cette année. Mais 3 jours après, l’armée a mené une offensive à l’est et à l’ouest de Damas, lors de laquelle l’opposition a accusé le régime d’avoir utilisé des armes chimiques qui ont tué plus de 1 000 personnes. Mais Damas a nié à plusieurs reprises ces accusations. En effet, régime et rebelles se sont accusés mutuellement d’avoir recouru à des armes chimiques dans le conflit en Syrie, où Médecins sans frontières a fait état de la mort de 355 personnes présentant des symptômes neurotoxiques dans la région de Damas, mais a précisé ne pouvoir « ni confirmer scientifiquement la cause de ces symptômes ni établir la responsabilité de cette attaque ».
Dans ce contexte, la Russie a appelé à s’abstenir de faire pression sur Damas, ne pas céder aux provocations et tenter de créer des conditions normales pour que la mission de l’Onu puisse mener une enquête minutieuse et impartiale sur place.
Lien court: