Le train électrique en Egypte, une étape vers l’économie verte.
L’Egypte s’apprête à lancer, lors de la COP26, sa nouvelle « stratégie nationale pour les changements climatiques 2050 », qui vise à contrôler les effets du changement climatique tout en réalisant les objectifs du développement durable de la vision « Egypte 2030 ». Selon la ministre de l’Environnement, Yasmine Fouad, la stratégie s’est fixé 5 objectifs principaux, à savoir réaliser une croissance économique durable, renforcer la résilience et l’adaptation aux changements climatiques, améliorer l’infrastructure de financement et de la recherche scientifique, gérer les connaissances et le transfert de la technologie et renforcer le leadership international de l’Egypte dans le dossier du changement climatique. En effet, la stratégie dessine une feuille de route pour la gestion du dossier climatique en Egypte. L’Egypte multiplie les efforts, depuis son adhésion à l’Accord de Paris en 2015, pour faire face aux changements climatiques. « Les changements climatiques sont devenus un défi pour le développement davantage qu’un défi écologique. Raison pour laquelle l’Egypte a franchi des pas sérieux pour intégrer ce défi à tous les domaines du développement. La mesure la plus importante a été de placer le Conseil national des changements climatiques sous la présidence du premier ministre », explique la ministre de l’Environnement, en soulignant que les travaux de ce conseil ont abouti à des résultats importants, notamment le comblement du fossé entre les plans de développement dans les différents ministères.
Des mesures tous azimuts
Selon Mahmoud Chahine, directeur du département des prévisions météorologiques, l’Egypte a adopté des mesures à tous les niveaux. Au niveau institutionnel, en restructurant le Conseil des changements climatiques et le ministère de l’Environnement pour y créer un nouveau département pour la recherche dans les domaines de l’environnement et des changements climatiques. Ensuite, au niveau des politiques, en élaborant la stratégie nationale des changements climatiques 2050. Et au niveau bancaire, en posant des conditions strictes pour financer les projets, de telle sorte à ne financer aucun projet qui accentue les changements climatiques et à augmenter, par contre, le financement des projets verts. De plus, l’Egypte a mis en place un ensemble de mesures d’incitation à l’investissement dans des projets environnementaux. L’Egypte exécute depuis des années un énorme programme d’énergies renouvelables pour qu’elles représentent 42 % de son équation énergétique en 2035. C’est ainsi que l’Egypte a mis en place la plus grande station photovoltaïque au monde d’une capacité de 1,5 gigawatt et des investissements de 2 milliards de dollars. « Les efforts de l’Egypte pour faire face aux changements climatiques sont louables. Mais l’enveloppe atmosphérique n’a pas de frontières politiques. Elle se déplace constamment. Ces efforts peuvent améliorer la qualité de l’air en Egypte et réduire les taux de pollution, mais ils n’auront pas d’influence majeure sur le changement climatique car le taux d’émissions de gaz réchauffant en Egypte est très faible en comparaison avec les pays industrialisés », explique Mahmoud Chahine. Les efforts déployés au cours des 7 dernières années ont permis de réduire les polluants de l’air de 25 %.
Coopération internationale
Selon Mahmoud Chahine, « il faut que les pays du monde entier conjuguent leurs efforts et oeuvrent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ». Convaincue de ce principe, l’Egypte coopère largement avec son voisinage dans le domaine des changements climatiques. C’est ainsi qu’elle préside avec le Royaume-Uni l’initiative « Adaptation Action Coalition » qui vise à promouvoir les efforts mondiaux d’adaptation et qui constitue un moyen de faire progresser les projets lancés par les membres de la coalition, y compris des initiatives-clés comme l’Initiative pour l’adaptation en Afrique. De même, l’Egypte a exprimé son accord initial de rejoindre l’initiative chypriote visant à coordonner l’action climatique dans les régions du Moyen-Orient et de la Méditerranée orientale et à créer une organisation régionale pour le changement climatique comprenant un certain nombre de pays de la région qui affrontent les mêmes défis environnementaux.
Lien court: