La bibliothèque numérique «
La Mémoire de l’Egypte contemporaine », que l’on peut consulter sur le site http://modernegypt.bibalex.org, emmène l’internaute à travers un voyage de 200 ans dans l’histoire de l’Egypte contemporaine. Ce site Web interactif fournit un aperçu détaillé de l’histoire contemporaine, y compris le patrimoine oral et écrit. C’est la plus grande bibliothèque numérique sur l’histoire contemporaine de l’Egypte, commençant par l’ère de Mohamad Ali pacha en 1805 et se terminant par l’ère du président défunt Anouar Al-Sadate en 1981. L’histoire de l’Egypte aux XIXe et XXe siècles est documentée à travers des photographies, des documents, des timbres, des pièces de monnaie, des journaux, des enregistrements audio et vidéo, des études historiques écrites spécifiquement pour «
La Mémoire de l’Egypte » et d’autres documents rares de la période historique.
« Il s’agit de la plus grande bibliothèque numérique du monde arabe qui couvre deux siècles de l’histoire de l’Egypte aux niveaux politique, social, économique et culturel. Cet important projet de recherche a été mis en place par l’administration des projets spécifiques de la bibliothèque et le secteur des technologies de l’information, afin de préserver tout ce qui a trait à l’Egypte sous une forme numérique pour que La Mémoire de l’Egypte contemporaine soit la référence principale en ce qui a trait à l’histoire du pays », souligne Ahmad Samir, responsable au département des technologies de l’information à la Bibliotheca Alexandrina. Il explique qu’il y a plus d’une façon de naviguer dans La Mémoire de l’Egypte. « En entrant le nom d’un souverain ou d’un leader, il est possible de voir tous les événements qui ont eu lieu à son époque et de se renseigner sur les conditions du pays et les changements les plus importants qui se sont produits sous divers aspects », dit-il.
La Mémoire de l’Egypte comprend également la première documentation des ministères en Egypte disponible via le réseau Internet, où le navigateur peut suivre l’histoire des ministères égyptiens, des ministres et des premiers ministres de l’époque du khédive Ismaïl et jusqu’à la fin de l’ère Sadate. On y trouve également les Constitutions égyptiennes complètes et une documentation de la vie parlementaire en Egypte, depuis l’Expédition de Bonaparte jusqu’à l’ère du pluralisme partisan.
Le projet de la Bibliothèque d’Alexandrie couvre, en effet, la création et le développement des partis politiques égyptiens et l’histoire des leaders les plus célèbres. La Mémoire de l’Egypte dessine aussi les caractéristiques culturelles, notamment de la ville du Caire, sa planification, son développement, ses palais, ses musées et ses bâtiments célèbres, ainsi que ses institutions prestigieuses, tels la Banque Misr, l’hôtel Shepheard, etc. Le site passe aussi en revue l’histoire et le développement des grands parcs et jardins anciens. Il retrace, en plus, l’histoire des chemins de fer en Egypte, l’histoire du tramway et le développement des moyens de transport et de communication dans les faubourgs de la capitale.
Le projet documente de même l’histoire de la presse égyptienne depuis le journal Al-Waqaë Al-Masriya ou la Gazette égyptienne à l’époque de Mohamad Ali jusqu’aux grandes institutions et fondations de presse, telles qu’Al-Ahram, Akhbar Al-Youm, Rose Al-Youssef et Dar Al-Hilal. C’est la plus grande bibliothèque sur la presse égyptienne et les plus célèbres journalistes, dessinateurs et photographes en Egypte.
En outre, le site met en lumière quelques événements importants de l’histoire contemporaine, notamment l’incendie du Caire en 1952. On y trouve des informations détaillées sur les incendies qui ont eu lieu, ainsi que la couverture médiatique avant et après ces événements.
La Mémoire de l’Egypte documente aussi l’histoire de plus de 500 personnalités publiques de l’Egypte contemporaine. Citons entres autres Farid et Makram Ebeid, Ali pacha Ibrahim, le pionnier de la renaissance médicale en Egypte, et des personnalités qui ont hissé la bannière de la réforme, comme Réfaa Al-Tahtawi, Jamaleddine Al-Afghani et l’imam Mohamad Abdou, en plus de nombreux écrivains et intellectuels, tels Abdel-Rahman Al-Raféï, Ali Moubarak, Abdel-Rahman Zaki, Sélim Hassan, Farid Chaféï, Younan Labib Rizq, et des personnalités artistiques qui ont établi les règles de l’art cinématographique en Egypte, tels Ibrahim Lama, Togo Mizrahi, Georges Abiad, Bahga Hafez, Bichara Waqim, Henri Barakat, Fatine Abdel-Wahab, Youssef Wahbi et Mahmoud Al-Méligui. Il y a aussi des chanteurs, des compositeurs et des poètes pionniers des beaux-arts, tels le cheikh Zakaria Ahmad, Salama Higazi, Mounira Al-Mahdiya, Sayed Darwich, l’astre de l’Orient Oum Kalsoum, le musicien des générations Mohamad Abdel-Wahab, Mohamad Abdel-Mottalib, Riyad Al-Sonbati, Mohamad Al-Qassabgui, Baligh Hamdi, Bayram Al-Tounsi et Ahmad Rami.
Et pour la première fois, la Bibliotheca Alexandrina documente l’histoire des clubs égyptiens les plus prestigieux, tels Ahli, Zamalek et Olympi.
Prêter attention aux moindres détails est l’une des caractéristiques les plus marquantes du projet La Mémoire de l’Egypte contemporaine. Le portail Web présente différents liens liés à chaque événement, sujet ou souverain, qui renvoie aux publications parues sur le sujet et les différents articles qui le traitent, en plus des documentaires, enregistrements vidéo et audio. On trouve aussi des photos de la collection de timbres et de pièces de monnaie égyptiens de chaque période historique. Ainsi, le projet comprend plus de 11 000 documents, la plupart publiés pour la première fois. Il renferme entre autres la collection du défunt premier ministre à la poigne de fer, Mohamad Mahmoud pacha, et du premier ministre Boutros pacha Ghali.
Le matériel publié a été collecté dans les archives historiques de la Bibliothèque d’Alexandrie, les bibliothèques de certains des plus importants politiciens et historiens égyptiens et étrangers, ainsi que dans le matériel conservé par des institutions et des collectionneurs privés. Le projet comprend également la publication d’un magazine périodique sous le nom de « La Mémoire de l’Egypte », qui renferme des photos rares et des documents qui verront le jour pour la première fois.
Un rôle éducatif
Avec ce projet numérique la Bibliotheca Alexandrina reconstruit la mémoire de l’Egypte. Ce site Web interactif vise à développer les connaissances des étudiants et du grand public sur l’histoire moderne de l’Egypte, « Mère du monde ». En effet, Moustapha Al-Fiqi, directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie, a révélé que le ministère de l’Education a participé à la rédaction du contenu du site Web. « Nous collaborerons avec le ministère de l’Education pour que les services du site Web soient utilisés dans les programmes d’histoire dans les écoles afin de souligner le sens de patriotisme. Le site Web est plus qu’un simple plan. La Bibliotheca Alexandrina a commencé une tournée d’introduction dans les écoles alexandrines », indique Moustapha Al-Fiqi.
Images, cartes et vidéos
L’interface et l’infrastructure de la bibliothèque numérique ont été conçues pour faciliter la navigation, à travers un outil de recherche en langue arabe qui permet à l’utilisateur d’atteindre son objectif facilement et de voir la « mémoire visuelle », en particulier les images, les cartes, les vidéos ... d’une manière attrayante et facile à parcourir.
Depuis le début de ce vaste projet, les organisateurs ont gardé en tête qu’ils ne s’arrêteront pas une fois la bibliothèque numérique lancée, mais continueront à y travailler et à l’alimenter en matériel. Par conséquent, la bibliothèque numérique a été conçue pour permettre à l’utilisateur de disposer de tous les matériaux et documents en temps opportun.
La bibliothèque numérique a remporté le prix Al-Kindi Informatics Award en tant que meilleur site Web culturel arabe en 2009. « On espère que cette bibliothèque numérique deviendra la principale source de matériel historique en Egypte », affirme Moustapha Al-Fiqi.
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