Profitant de l’instabilité actuelle de l’Egypte, des émeutiers ont brûlé plusieurs églises dont quelques-unes sont historiques. Ils ont même tenté de commettre des vols dans le Musée national d’Alexandrie et détruire la façade de la Bibliothèque d’Alexandrie. Mais le pillage du Musée de Mallawi au sud du gouvernorat de Minya demeure la plus grande perte subie par le patrimoine égyptien. « Plus de 1 040 pièces archéologiques sur un total de 1 089 ont été volées du Musée de Mallawi », a déclaré le ministre égyptien des Antiquités, Mohamad Ibrahim Ali, jeudi 15 août. Les pro-Morsi ont protesté à Minya contre la dispersion des deux campements de Rabea et d'Al-Nahda au Caire. Vu la proximité du musée du commissariat de police, les protestataires Frères musulmans qui voulaient camper dans le jardin du musée ont brisé la porte centrale, tuant le seul gardien de nuit. Les pièces qui n’ont pas été volées sont des sarcophages lourds ou des statues, qui ont été endommagés, d’après le rapport préliminaire présenté à Moustapha Amin, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA). Selon Ahmad Charaf, directeur du secteur des musées, tous les meubles, les équipements, ainsi que les caméras de surveillance du musée ont été volés aussi.
Ce musée a été inauguré à l’ère nassérienne en 1962. Il était composé de monuments de différentes époques, pharaonique, gréco-romaine et copte. « C’est une grande perte pour le patrimoine égyptien. Je suis triste pour ce qui s’est passé au Musée de Mallawi », regrette Ibrahim. Il a ajouté qu’un comité archéologique, présidé par le secrétaire général du CSA, inspecte actuellement les pertes et détermine le nombre d’objets volés. Il va en faire une liste afin de l’envoyer au procureur général. « La liste des objets volés sera également diffusée au niveau de tous les ports et les aéroports égyptiens pour empêcher toute tentative de sortie du territoire », poursuit le ministre. D’ailleurs, les musées étrangers, l’Unesco et Interpol devront mettre ces objets sur une liste de pièces antiques volées dans le but de pouvoir les restituer facilement et rapidement, s’ils font leur apparition dans un endroit donné. « La porte interne du Musée national de Mallawi, qui a été complètement détruite, a été rapidement restaurée afin de protéger le reste des objets », déclare Moustapha Amin. Malgré cet incident, le ministre des Antiquités a décidé d’ouvrir tous les musées et sites archéologiques et de ne procéder à aucune mesure de fermeture. Par contre, l’heure de clôture sera avancée de deux heures. Seul le Musée de Mallawi restera fermé au public. Une décision prise en raison de la violence en Egypte, guidée par les Frères musulmans et leurs partisans. « Vu la situation désastreuse, il était indispensable de fermer le Musée du Caire et le plateau de Guiza pour deux ou trois jours », affirme Ibrahim.
Dans le même contexte, le ministre des Antiquités, Mohamad Ibrahim Ali, a également créé une cellule de crise pour suivre la situation de plus près aux quatre coins du pays. Cela permettra de prendre des mesures de sécurité urgentes, afin de protéger tous les sites archéologiques contre les pillages éventuels.
Outre ces mesures, le ministre a fait un appel vendredi 16 août aux auteurs du vol de restituer les pièces volées sans jugement ou arrestation. En plus, il a promis une récompense, tout en rappelant l’impossibilité de vente de ces objets, car ils sont répertoriés. « J’appelle les antiquaires et tout le peuple égyptien à protéger leur patrimoine en aidant les autorités à empêcher le pillage des monuments archéologiques », conclut Ibrahim.
Un groupe de jeunes archéologues a dénoncé le vol du Musée de Mallawi, accusant de négligence les responsables du ministère. Ils ont affirmé être en train de former des comités populaires, afin de protéger le patrimoine égyptien. Une idée semblable à celle des Chambres de tourisme qui veulent coordonner avec les ministères du Tourisme et des Antiquités ainsi que la police pour la protection des sites historiques et touristiques.
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