« Nouveau Delta », un projet géant
Lancé en mars 2021, le projet national du « Nouveau Delta » constitue un bond géant sur la voie de l’exécution de la nouvelle stratégie agricole 2030 de l’Egypte. Ce projet prévoit la création de nouvelles communautés agricoles et urbaines, dotées de systèmes d’administration modernes et de complexes industriels qui dépendent de la production agricole. Il vise également à assurer les marchandises stratégiques, à stabiliser le prix des produits sur les marchés et à renforcer la capacité de l’Etat à affronter la croissance démographique. Etabli sur une superficie de 2,2 millions de feddans et à proximité des ports d’Alexandrie, d’Al- Sokhna, de Damiette et des aéroports de l’ouest du Caire et de Borg Al-Arab, ce méga-projet sera raccordé aux principaux axes routiers et aux nouvelles villes. Grâce à cet emplacement stratégique privilégié, le projet vise à ajouter 30 % de superficie agricole des terrains à l’ancien Delta et à créer environ 5 millions d’emplois directs et indirects d’ici 2025. Le « Nouveau Delta » repose sur des systèmes d’irrigation modernes, des eaux souterraines et le traitement des eaux de drainage agricole.
Carte de l’agriculteur, la transformation numérique en cours
La transformation numérique du secteur agricole va dans le bon sens. Lancé en 2020, le système de carte à puce de l’agriculteur vise à créer une infrastructure d’information au service de l’agriculteur et à lui faciliter l’obtention des quotas prescrits concernant tous les besoins de production et de carburant, ainsi qu’à lui permettre d’obtenir une pension ou une assurance maladie et faciliter le paiement de toute cotisation financière ou tout prêt. Le système a été mis en oeuvre dans 12 gouvernorats, alors que près d’un million de cartes ont été délivrées. Ces gouvernorats sont Gharbiya, Port-Saïd, Assiout, Sohag, Béheira, Charqiya, Qalioubiya, Ménoufiya, Guiza, Fayoum, Louqsor et Daqahliya.
En outre, 365 000 cartes à double usage ont été imprimées, après l’ajout des services de système de paiement électronique « Miza ». Grâce à ce système, 5,6 millions d’utilisateurs ont été enregistrés au niveau de la République depuis le lancement du projet, tandis que 23 départements agricoles ont été automatisés. Par ailleurs, 8 000 personnes ont été formées à l’utilisation d’applications d’intelligence artificielle. De plus, le ministère de l’Agriculture s’apprête à lancer plus de 20 e-services sur le portail numérique de l’Egypte.
Exportations agricoles, un vrai boom
Pour dynamiser les exportations agricoles, le ministère de l’Agriculture a mis en place un plan formé de trois axes principaux : ouvrir de nouveaux marchés à travers de nouveaux pays, contrôler la qualité pour accroître la confiance dans le produit égyptien via le processus de codage et renforcer la sensibilisation de l’agriculteur égyptien à travers les programmes d’utilisation des pesticides. Malgré la pandémie de coronavirus, environ 5,2 millions de tonnes de produits agricoles égyptiens ont été exportées, pour une valeur d’environ 2,2 milliards de dollars. L’Egypte a également réussi à occuper mondialement la première place dans l’exportation d’oranges, dépassant l’Espagne, qui a occupé cette place pendant de longues périodes. L’Egypte a également occupé les premières places dans l’exportation d’agrumes et de fraises surgelées et dans la production d’olives, et elle vient en tête des pays producteurs de blé, de riz et de canne à sucre. Fin 2020, le nombre total de marchés étrangers a atteint 150 pays importateurs d’exportations agricoles égyptiennes, tels les marchés néo-zélandais, serbe, biélorusse et chinois.
Le marché japonais, qui réclamait des mesures strictes pour l’obtention de l’approbation, a été ouvert pour la première fois en novembre 2020 aux exportations égyptiennes d’agrumes, ce qui marque un bon indice de la qualité des produits égyptiens. D’ailleurs, l’interdiction imposée pour tous les produits agricoles a également été levée par les pays du Golfe, outre la levée des restrictions et des contrôles supplémentaires imposés par les pays de l’Union européenne. Le total des produits exportés s’élevait à plus de 255 produits.
Elevage, l’autosuffisance comme objectif
Le secteur de l’élevage — production animale, avicole et piscicole — a été le témoin de nombreux projets qui ont contribué à augmenter son taux de croissance à environ 30 % des revenus agricoles. Parmi ces projets figure le projet national pour la viande de veau, qui a réduit les importations en viande, a permis l’équilibre et la stabilité des prix de la viande et a en plus créé des emplois aux petits agriculteurs. Dans ce secteur, les investissements se sont élevés à 5 milliards de L.E., destinés à plus de 28 000 éleveurs qui élèvent 309 000 têtes de bétail.
L’Egypte a également réussi à atteindre l’autosuffisance en volaille, en oeufs et en produits laitiers, avec des investissements s’élevant à 100 milliards de L.E. Quant à la pisciculture, l’Egypte est devenue la septième au monde et la première en Afrique en termes de richesse halieutique. On peut citer le projet de pisciculture de l’Autorité générale du Canal de Suez, le projet de pisciculture du lac de Ghalioun dans le gouvernorat de Kafr Al-Cheikh et le projet de pisciculture à l’est de Port-Saïd.
Irrigation, plus moderne, plus rentable
Le projet de modernisation du système d’irrigation, réalisé en coopération et coordination entre les ministères de l’Agriculture et de l’Irrigation, a pour but de fournir les ressources en eau nécessaires à la mise en place de projets de développement. La première phase de modernisation du système d’irrigation couvrant une superficie d’un million de feddans vient d’être achevée. Par ailleurs, le gouvernement a lancé un programme de financement ambitieux en accordant des facilités de remboursement visant à encourager les agriculteurs à passer de l’irrigation par inondation à l’irrigation moderne.
Ce système vise à assurer une grande rentabilité économique, et ce, à travers la réduction du temps d’irrigation, la fourniture de quantités d’engrais nécessaires, l’amélioration de la fertilité des sols agricoles, ainsi que l’augmentation de la productivité des cultures de 30 à 40 %. Les gouvernorats de Qalioubiya et de Béni-Soueif ont été sélectionnés pour la première phase, comme première étape avant de généraliser ultérieurement ce système dans le reste des gouvernorats.
Pour faire face à la perte en eau, un autre projet a été lancé pour revêtir des canaux de longueur allant à environ 1 800 km dans divers gouvernorats de l’Egypte. L’Etat vise à réhabiliter des canaux de longueur d’environ 4 000 km au cours du prochain exercice 2021- 2022 pour un coût total de 13 milliards de L.E..
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