Wall Street, l'intervention musclée de la police
Espagne
Tout doit être débarrassé immédiatement. Si vous refusez d’enlever vos tentes et de partir, vous serez en état d’arrestation », a averti la police new-yorkaise en s’adressant avec des haut-parleurs aux centaines de militants du mouvement « Occupons Wall Street », qui campaient depuis 2 mois au Zucotti Park, le quartier financier de Wall Street à New York, pour protester contre les inégalités sociales et l’avidité des banques. Le campement est jugé « illégal » par la Cour suprême de New York, parce qu’il « porte atteinte aux droits des autres citoyens ». Le verdict de la cour garantit seulement le droit de se réunir au parc, sans campement. Le 15 novembre 2011, à 12h01, le délai accordé par les autorités expire, les forces antiémeutes, armées de matraques, encerclent le parc, ne laissant qu’un petit passage aux protestataires pour s’en retirer. Vers deux heures du matin, la plupart des campeurs avaient quitté le square, les installations avaient été enlevées, seule une dizaine de manifestants refusait de s’en aller. La police a alors eu recours à la force pour les disperser. Les manifestants sont enfermés et aspergés de gaz poivre. Ils sont jetés au sol, menottés ou traînés et au sol roués de coups de matraque. Au total, une dizaine de protestataires ont été arrêtés et embarqués dans une camionnette de police.
Espagne, les « indignés » délogés, mais ...
Angleterre
En pleine campagne électorale, les protestataires du mouvement des « indignés espagnols » plantent, le 15 mai 2011, leurs tentes sur la place Catalogne à Barcelone, pour protester contre le chômage et les mesures d’austérité. Le sit-in se prolonge. Après deux semaines, la police catalane n’avait toujours pas réussi à déloger les indignés de leur campement et à nettoyer la place, et décide d’employer la manière forte. Les manifestants qui bloquaient une entrée de la place sont évacués à coups de matraque et de tirs de balles en caoutchouc. Bilan : 120 blessés dont une trentaine d’agents de la police. L’arrivée de milliers de personnes, appelées par SMS afin de soutenir les 200 indignés qui avaient dormi sur la place, a obligé la police à se retirer. Les manifestants parviennent à réinvestir la place.
Angleterre, la fermeté de David Cameron
Afrique du Sud
« Je ne laisserai pas la culture de la peur s’installer dans les rues », a déclaré le premier ministre David Cameron, en parlant des émeutes qui ont eu lieu durant le mois d’août 2011 au Royaume-Uni, faisant fi des inquiétudes des organismes des droits de l’homme. Des actes de violence et de vandalisme s’étaient répandus dans les villes britanniques, deux jours après la mort d’un homme de 29 ans tué par la police à Tottenham. Après une réunion d’urgence du Parlement, des mesures exceptionnelles sont prises, mettant enfin un coup d’arrêt aux émeutes. Les policiers sont massivement déployés à Londres (leur nombre s’élève à 16 000 à Londres). Les policiers utilisent des canons à eau et des balles en caoutchouc pour la première fois en Angleterre. Selon la loi, la Metropolitain Police anglaise a une marge de manoeuvre limitée et Cameron n’exclut de faire appel à l’armée pour faire face aux pillards. 5 personnes sont mortes au cours de ces émeutes et plus de 1 600 ont été arrêtées, 1 200 dans la seule ville de Londres. Les tribunaux travaillent sans relâche pour juger les suspects.
Afrique du Sud : Marikana panse ses blessures
Turquie
Le 10 août 2012, près de 3 000 mineurs sud-africains lancent une grève pacifique, réclamant une augmentation de salaire. Ils sont regroupés sur la colline Wonderkop (colline des merveilles), près d’une mine de platine située à Marikana, au nord-est de Johannesburg. Au cours de la première semaine, une douzaine de grévistes ont trouvé la mort dans divers accrochages avec les forces de l’ordre.
Les grévistes se sont alors armés de barres de fer et de bâtons, et leurs épouses se joignent à eux. Ils affirment être prêts à mourir plutôt que de renoncer à leur combat. Pour les disperser, la police fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, mais ils refusent de déposer les armes. Sans aucune sommation, les policiers ouvrent le feu sur les manifestants. Bilan : 34 morts et 78 blessés.
Turquie, pas de compromis avec les manifestants
Egypte
Le 31 mai, la police turque intervient violemment pour évacuer plusieurs centaines de militants écologistes du parc Gezi, dans le centre d’Istanbul, qui s’opposaient à l’arrachage d’arbres dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain. La violence de cette intervention suscite la colère de nombreux Turcs et transforme le mouvement de défense du parc en vaste mouvement de protestation politique contre le régime, au pouvoir depuis 2002. Depuis, les répressions policières contre des manifestants pacifiques se font croissantes et préoccupantes. Pour disperser les manifestants, la police turque a fait usage de grenades, de gaz lacrymogène et de balles en plastique et d’arme à feu. Critiquées par l’Union européenne, ces répressions ont fait 5 morts — 4 manifestants et un policier — et plus de 8 000 blessés, d’après l’Union des médecins de Turquie.
Egypte, le « massacre » de la rue Mohamad Mahmoud
Les événements de la rue Mohamad Mahmoud ont été parmi les plus sanglants de la période transitoire qui a suivi la révolution du 25 janvier. Les accrochages commencent le 19 novembre 2011, lorsque militaires et forces de l’ordre dispersent avec brutalité les manifestants et les familles des victimes de la révolution, qui campaient sur la place Tahrir pour dénoncer la lenteur de l’armée à remettre le pouvoir aux civils.
De violents affrontements ont eu lieu jusqu’au 25 novembre dans les rues entourant la place Tahrir, en particulier Mohamad Mahmoud, où se trouve le ministère de l’Intérieur, au Caire. Une guerre de rue éclate alors.
D’un côté, la police avec ses matraques, ses bâtons électriques, ses balles en caoutchouc, ses gaz lacrymogènes expirés et ses balles réelles. De l’autre, les manifestants avec des pierres et des cocktails Molotov. Bilan : une cinquantaine de morts et plus de 3 500 blessés. Le centre Al-Nadim pour la réhabilitation des victimes de la violence et de la torture a qualifié ces incidents de « génocide ».
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