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Naïma El-Qusseir : L’Egypte s’intéresse à la protection de l’être humain

Ola Hamdi, Mardi, 13 avril 2021

Naïma El-Qusseir, représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Caire, revient sur l’expérience de l’Egypte face à la pandémie et le défi d’une distribution équitable du vaccin.

Naïma El-Qusseir

Al-Ahram Hebdo : Comment voyez-vous l’expérience de l’Egypte face au Covid-19 ?

Naïma El-Qusseir : L’expérience de l’Egypte dans la lutte contre la pandémie a fait l’objet d’une étude à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), vu que l’Egypte est le plus grand pays en termes de population dans la région arabe. L’Egypte s’intéresse à la protection de l’être humain du point de vue sanitaire, économique et social, durant la pandémie. L’Egypte était l’un des pays les plus touchés par l’hépatite C, mais la situation a changé après le lancement de l’initiative « 100 millions de citoyens en bonne santé ». En peu de temps, tous les efforts de l’Egypte ont donné lieu à des gains sociaux, notamment l’amélioration de l’éducation, de l’environnement, une meilleure lutte contre la pauvreté et la détection précoce des maladies et leur traitement. Toujours dans le domaine des droits de l’homme, l’Egypte a réussi à réduire l’écart entre les hommes et les femmes dans différents domaines. L’Egypte a mené une expérience unique qui mérite d’être saluée et qui a eu un écho au sein de l’OMS. L’Egypte a également réalisé un grand succès au niveau de la solidarité humanitaire avec d’autres pays amis.

— Vos propos durant la conférence ont porté sur la sécurité en matière de santé et la non-discrimination …

L’Egypte s’intéresse à la protection de l’être humain

— Oui, mes propos ont été axés sur la sécurité en matière de santé et sur le fait que le virus se propage dans les pays riches aussi bien que dans les pays pauvres. Nous avons vu que l’Egypte avait fourni le traitement à toute personne atteinte sur son territoire, même si elle n’a pas la nationalité égyptienne. Il y a eu donc une équité au niveau de l’accès au traitement. La fourniture du vaccin anti-Covid-19 se fait sans discrimination, mais uniquement selon les priorités qui ont été fixées, c’est-à-dire les personnes souffrant de maladies chroniques et le personnel médical d’abord. D’ailleurs, au cours de la célébration de la Journée mondiale de la santé, l’OMS a brandi le slogan d’un monde plus sûr par la justice et l’égalité.

En Egypte, on ne s’intéresse pas seulement au traitement et au suivi des malades, mais aussi à la supervision. L’Etat a mis en place un mécanisme pour les plaintes dans plus d’un ministère concerné. De même, les médias ont un grand rôle pour clarifier les vérités sans jamais transmettre des messages négatifs, pour éviter de semer la panique parmi les citoyens, ce qui affecte leur santé.

— Comment avez-vous trouvé la décision de l’Egypte de ne pas appliquer de confinement total dans le pays ?

— Le confinement total affecte la psychologie des gens et leur situation économique. C’est pourquoi je pense que cette décision est l’un des points forts de la politique égyptienne, car elle a créé un équilibre entre la fermeture et la coexistence avec la pandémie. Par conséquent, il faut parallèlement améliorer l’environnement dans lequel nous vivons. C’est pourquoi nous parlons de l’importance de l’hygiène, de la distanciation sociale, de l’aération et des moyens de se débarrasser des déchets solides et autres.

— La distribution équitable du vaccin est l’un des défis les plus importants. Comment l’OMS a réussi à résoudre ce problème ?

— L’OMS appelle à la création d’un monde plus sain et à une distribution équitable des vaccins. Pour garantir un mécanisme de distribution équitable, nous avons coopéré avec l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) ainsi que la Banque mondiale. L’initiative COVAX vise à assurer un accès rapide et équitable aux vaccins contre le Covid-19 pour tous les pays, quel que soit son niveau de revenu. Il a été convenu que 20 % de la population de chaque pays figure dans cette répartition équitable. L’Egypte était censée recevoir 40 millions de doses cette année, ce qui représente 20 % de la population. En fait, nous sommes confrontés au défi de la distribution équitable. Certains pays ont reçu un nombre limité de doses qui ne couvre qu’une petite partie de leur population.

— L’Egypte a demandé d’accélérer sa préparation en vue de la production du vaccin. Y a-t-il eu une coopération à niveau ?

— L’Egypte a convoqué des experts internationaux qui sont arrivés au pays pour étudier la possibilité de produire un vaccin. Nous coopérons dans ce dossier avec l’Autorité égyptienne des médicaments et avec l’usine Vacsera. Nous espérons que l’Egypte sera prête pour produire un vaccin contre le Covid-19 et le distribuer en Afrique et au Moyen-Orient. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom, a souligné maintes fois la nécessité de transférer les connaissances et la technologie et d’octroyer des licences de fabrication à des pays comme l’Egypte, afin de pouvoir produire le vaccin, et c’est ce que l’Egypte appelle la localisation. Nous ne serons en sécurité que si nous travaillons ensemble.

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