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La Syrie dans l’impasse

Maha Salem avec agences, Mardi, 06 août 2013

Refusant toute initiative politique, Assad reste déterminé à écraser la rébellion d'une « main de fer ».

Syrie
Bachar s'est déplacé hors Damas pour encourager son armée. (Photo : Reuters)

« aucune solution ne peut être trouvée avec le terrorisme, excepté en le réprimant avec une main de fer ». Par ces mots prononcés dimanche lors d’une rare allocution retransmise à la télévision publique, le président syrien Bachar Al-Assad a mis fin à toute tentative de règlement de la crise syrienne. Après 28 mois de combats et de violences acharnés, Bachar Al-Assad se veut ainsi déterminé à écraser d’une main de fer la rébellion qui tente de le renverser.

Dans ce discours, le président a encouragé les forces armées à continuer à combattre les rebelles, qualifiés de terroristes par le régime. « La crise ne sera résolue que sur les champs de bataille », a lancé Assad détruisant tous les espoirs des Syriens pour faire chuter le régime d’Assad et installer un nouveau régime dans leur pays. « Au cours de cette semaine, le président syrien s’est déplacé hors de Damas, il a visité une ville ex-bastion rebelle pour prouver qu’il est plus fort que jamais. Il est sûr que son armée continue ses opérations et que les rebelles ne peuvent plus lutter, ni continuer à l’affronter. En même temps, la communauté internationale ne va pas mener des opérations militaires dans le pays. Alors il doit presser son armée en l’encourageant à écraser les rebelles », explique Rabah Allam, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, au Caire.

L’oppositionnie toute division

Profitant des divergences qui divisent l’opposition, Assad a estimé que la Coalition Nationale Syrienne (CNS) avait échoué et qu’elle n’avait aucun rôle à jouer dans la recherche d’une solution pour mettre fin au conflit qui ensanglante le pays. Selon lui, elle n’est pas fiable et « elle est à la solde de plus d’un pays du Golfe ».

En première réaction, la CNS a affirmé qu’il n’existait pas de conflits au sein de l’opposition. L’opposition syrienne a surtout rejeté les déclarations d’Assad, en annonçant qu’elle était toujours prête à résoudre la crise pacifiquement, tout en refusant de négocier avec le président syrien, dont le départ est, selon elle, une condition sine qua non.

Et pour montrer sa bonne volonté, la coalition s’est dit prête à coopérer à une enquête impartiale sur les crimes de guerre commis dans le conflit syrien. L’opposition syrienne a annoncé que les inspecteurs des Nations-Unies pourraient accéder « sans entraves » aux sites sous son contrôle où des armes chimiques auraient été utilisées.

Dans un communiqué, la Coalition nationale syrienne a dit souhaiter que les inspecteurs se rendent d’abord dans la ville de Khan Al-Assal, près d’Alep, où régime et opposition se sont mutuellement accusés d’avoir utilisé des armes chimiques en mars.

L’Onu avait annoncé que le gouvernement du président Bachar Al-Assad avait finalement accepté de laisser les experts onusiens enquêter sur trois sites où l’utilisation d’armes chimiques a été rapportée. Damas avait demandé une enquête des Nations-Unies dès le mois de mars, mais avait en même temps bloqué toute investigation.

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