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Au Mali, le scrutin du 11 août s’annonce serré

Sabah Sabet avec agences, Lundi, 05 août 2013

Le second tour de la présidentielle malienne se déroulera le 11 août et opposera Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé en tête au premier tour, à Soumaïla Cissé qui a dénoncé des fraudes au premier tour.

En tête du premier tour et favori du scrutin, Ibrahim Boubacar Keïta, un cacique de la vie politique, affrontera le 11 août au second tour de l’élection présidentielle Soumaïla Cissé, un économiste, qui a dénoncé des fraudes au premier tour. Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est arrivé largement en tête du premier tour du 28 juillet avec 39,2 % des voix, devant Soumaïla Cissé qui a obtenu 19,4 % des votes, selon les résultats officiels publiés vendredi dernier. Le second tour ne laisse que quelques jours aux deux candidats et leurs partisans pour mobiliser les Maliens et mener leur campagne dans un pays déstabilisé par un an et demi de crise politico-militaire.

Le plus grand parti malien, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), dont le candidat Dramane Dembélé est arrivé en troisième position avec près de 9,6 % des voix, a déjà apporté son soutien à Soumaïla Cissé. « L’Adéma soutient le candidat Soumaïla Cissé au second tour et nous allons faire campagne à ses côtés », a déclaré à l’AFP Iba N’Diaye, président par intérim de l’Adéma, à l’issue d’une réunion de la direction du parti. Le résultat du scrutin dépendra des consignes de vote des autres candidats au premier tour, qui représentent au total plus du quart des votants. Le candidat arrivé en quatrième position, Modibo Sidibé (4,9 %), a donné des consignes de vote en faveur de Soumaïla Cissé.

Dembélé, Cissé et Sidibé sont membres du Front pour la Démocratie et la République (FDR), coalition de partis et de mouvements de la société civile créée après le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes djihadistes.

Le premier tour avait vu un taux de participation exceptionnel de 51,5 % dans un pays où il n’a jamais dépassé les 38 %, mais plus de 403 000 bulletins de vote ont été déclarés nuls. Soumaïla Cissé s’est d’ailleurs interrogé sur ces bulletins nuls et a exigé que, pour le second tour, des mesures concrètes soient prises pour juguler la fraude qui a caractérisé, selon lui, le premier tour. « L’arbre de la grande mobilisation du peuple malien le 28 juillet ne doit pas cacher la forêt de l’impréparation, de la mauvaise organisation et de la fraude qui ont caractérisé le premier tour de l’élection présidentielle », a-t-il dénoncé vendredi dernier.

De son côté, IBK a appelé à « une mobilisation encore plus grande pour un vote clair et net en faveur du candidat du changement ».

En outre et malgré les inquiétudes, le premier tour s’est déroulé sans aucun incident majeur et a fortement mobilisé les Maliens, signe de leur volonté de sortir au plus vite d’un an et demi de crise.

Cette crise avait débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touaregs dans le Nord, suivie par un coup d’Etat, une occupation du Nord par des groupes djihadistes liés à Al-Qaëda, et enfin une intervention armée étrangère initiée par la France pour les en chasser.

La France a ensuite exercé une forte pression sur le régime de transition à Bamako pour qu’il organise l’élection en juillet. Paris n’a pas caché sa satisfaction et son soulagement après le premier tour. Le président François Hollande a indiqué que la France « apportera tout son soutien au Mali » et a aussi souhaité que le second tour de scrutin soit préparé avec « la même rigueur » que le premier.

Ainsi, quel qu’il soit, le nouveau président aura la lourde tâche de relever un Mali économiquement exsangue et surtout de réconcilier des communautés plus divisées que jamais.

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