Les archers égyptiens durant leur stage préparatoire aux JO de Tokyo.
Sous l’oeil attentif du staff technique, les 8 archers qui forment la sélection égyptienne de tir à l’arc se sont réunis au Stade du Caire dans la perspective de réaliser des épreuves de sélection qui permettront d’évaluer le niveau de performance des archers qui devraient représenter l’Egypte aux prochains JO de Tokyo, prévus en 2021. « Le but de ce regroupement est de choisir 2 parmi les 8 archers (4 hommes et 4 dames), un homme et une dame, pour représenter l’Egypte aux JO de Tokyo. Les critères de sélection prendront en compte les performances nationales et internationales réalisées par chaque archer pendant les saisons 2019-2020. Le niveau technique et les scores réalisés pendant les épreuves entreront aussi dans les critères de sélection », explique Magued Mohie, directeur technique de la sélection égyptienne de tir à l’arc. Cette mobilisation a d’autres objectifs, puisque le staff technique ne se contenterait pas du niveau technique des archers mais prendrait en compte aussi, les qualités mentales. « Le tir à l’arc exige non seulement une force physique, mais également une grande concentration mentale ainsi qu’une grande vitesse, un équilibre et une stabilité. C’est un sport de précision dans lequel les archers tentent d’envoyer leur flèche le plus au centre d’une cible au moyen de leur arc », ajoute Mohie.
Il est à noter que l’Egypte a validé son ticket olympique et s’est réservé deux places pour les JO de Tokyo grâce à deux archers, Youssef Tolba et Rim Mansour, qui ont raflé une médaille d’or dans l’épreuve des 70 m aux Jeux africains au Maroc en 2019. « Les archers ont réalisé une très bonne performance lors de ces Jeux africains en devançant les grandes nations africaines de la discipline, comme la Namibie et la Côte d’Ivoire. Les deux archers qui ont occupé la première place ont réservé deux places pour l’Egypte, mais ce n’est pas forcément ce qui leur permettra de prendre part aux prochains JO, mais ce sont plutôt les épreuves disputées actuellement qui révèleront les noms des deux participants », explique Chérif Achraf, entraîneur de la sélection.
Selon le système de qualification, l’archer doit remporter la médaille d’or de son épreuve et réaliser le score minimum fixé par la Fédération internationale du tir à l’arc qui est de 650 points pour les hommes et 620 pour les dames. La Fédération internationale avait changé le système de qualification pour les JO en 2012, plus précisément avant les JO de Londres. Avant cette date, l’archer pouvait se qualifier en remportant la première place. Tandis que le nouveau système exige deux conditions pour la qualification : remporter la première place et réaliser le score minimum fixé par la fédération. Il faut savoir qu’il s’agit de la troisième participation de l’Egypte aux JO. Elle s’est qualifiée à ceux de Pékin en 2008, de Londres en 2012 et aux JO de Rio en 2016 sans ramener aucune médaille. Le seul exploit a été réalisé par la sélection junior qui a remporté une médaille d’or aux premiers JO des jeunes à Singapour en 2010 grâce à l’archer Ibrahim Sabri.
En réalité, le tir à l’arc a été négligé pendant de longues années. Ce n’est qu’en 2012, lorsqu’Ahmad Rouchdy a été nommé nouveau président de la fédération, que les choses ont changé. Il a pris plusieurs mesures pour faire progresser la discipline en nommant un nouveau directeur technique coréen, en préparant des sélections cadets et juniors et en accordant une importance particulière à la réhabilitation psychologique des archers. Par ailleurs, il a également recruté un psychologue en vue d’améliorer la technique de concentration, de stabilité et de réflexion des jeunes athlètes. Ce n’est qu’en 2015 que ses efforts ont commencé à porter leurs fruits car l’équipe a réalisé quelques exploits. En 2015, Rim Mansour s’est classée 9e lors de la Coupe du monde en Pologne, sans compter le titre africain que l’Egypte s’est adjugé de 2015 à 2019. Depuis 2017, après la nomination du nouveau président de la fédération, Alaa Gabr, deux nouveaux concepts ont été abordés : créer une académie en 2019 pour la formation des entraîneurs et la transmission des savoirs, et également propager la discipline non seulement dans les grands clubs comme Al-Seid, mais aussi les structures des gouvernorats qui sont des vecteurs de diffusion de ce sport.
Après la sélection des deux archers qui représenteront l’Egypte, la fédération commencera à réfléchir aux prochaines étapes. « Le staff technique prépare actuellement un programme d’entraînement pour ces deux archers qui comporte des stages en Egypte et à l’étranger, ainsi que des compétitions dans le but d’acquérir de l’expérience et d’évaluer leur niveau avant les JO de Tokyo », conclut Chérif Achraf.
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