6,9 millions d'électeurs étaient invités à participer au premier tour.
(Photos: Reuters)
Espérant tourner la page du coup d’Etat de mars 2012 et de l’occupation du nord du pays par les groupes extrémistes armés, qui a pris fin avec l’intervention de l’armée française en janvier, les Maliens ont voté dimanche 28 juillet pour élire un nouveau président. Quelque 6,9 millions d’électeurs étaient invités à participer au premier tour de la présidentielle, selon les chiffres officiels, 85 % avaient retiré leur carte d’électeur. Des observateurs nationaux indépendants ont constaté « une grande mobilisation des électeurs », surtout dans le sud où se trouve Bamako. 90 % des électeurs inscrits se trouvent dans le sud. En fait, la participation était un enjeu dans ce pays où les gens votent traditionnellement peu (35 % de participation à l’élection de 2007).
Par ailleurs, et en dépit des menaces proférées par un groupe djihadiste armé, le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), de « frapper » les bureaux de vote, le scrutin s’est déroulé sans incidents en présence d’un imposant dispositif de sécurité. Selon des observateurs nationaux indépendants, le vote s’est tenu sous la surveillance de 6 300 Casques bleus de la force de l’Onu, la Minusma, et de l’armée malienne assistés par les 3 200 soldats français restés au Mali après leur intervention en janvier pour chasser les djihadistes. Les mesures de sécurité se sont intensifiées dans les villes du nord comme Kidal, Gao et Tombouctou, région qui a subi en 2012 la violence et l’occupation des rebelles touaregs et de groupes djihadistes liés à Al-Qaëda. « C’était le meilleur scrutin que le Mali ait organisé depuis son indépendance de la France en 1960 », a affirmé dimanche à la presse le président par intérim, Dioncounda Traoré.
« Une chance et un symbole »
Pour sa part, la France, qui était intervenue militairement par le biais de l’opération Serval pour combattre les rebelles et les groupes djihatistes, trouve que ces élections sont un grand succès. « Nous avons réussi sur le plan militaire, et ensuite, la France a été soutenue par les forces des Nations-Unies qui ont pris le relais, et en même temps, le processus démocratique a été respecté », a annoncé le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault. Dans un communiqué publié lundi, le président français François Hollande a, lui aussi, salué « le bon déroulement du scrutin présidentiel, marqué par une mobilisation importante et une absence d’incident majeur ». « Cette élection consacre le retour du Mali à l’ordre constitutionnel, après la victoire obtenue sur les terroristes et la libération du territoire », se félicite le président français. Et d’ajouter : « La participation sans précédent observée dimanche au Mali témoigne de l’attachement des Maliens aux valeurs démocratiques. C’est une chance et un symbole », conclut-il.
En outre, 2 des 27 candidats qui ont participé à ce premier tour sont les grands favoris. Il s’agit d’Ibrahim Boubacar Keïta, ancien premier ministre, et Soumaïla Cissé, ancien ministre des Finances et ex-dirigeant de l’Union économique et monétaire (Uémoa). Les premiers résultats collectés par des journalistes maliens présents dans les bureaux de vote à travers le Mali donnent une très nette avance au candidat Ibrahim Boubacar Keïta, 69 ans. Ces résultats non officiels indiquent que Keïta peut créer la surprise et l’emporter dès le premier tour, sinon, un second tour est prévu le 11 août prochain.
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