Le président Abdel-Fattah Al-Sissi s’est réuni, mercredi 23 septembre au Caire, avec Aguila Saleh, le chef du parlement basé à Tobrouk, et le maréchal Khalifa Haftar, commandant de l’Armée Nationale Libyenne (ANL), en présence du chef du service de renseignement, le général Abbas Kamel. Les derniers développements du dialogue inter-libyen, les scénarios de la transition et les dossiers du terrorisme et des milices étaient sur la table des discussions.
Lors de la rencontre, le président Sissi a salué les efforts de Saleh donnant la priorité à la solution politique plutôt qu’à la confrontation militaire, et a loué les efforts du maréchal Haftar dans « sa lutte contre le terrorisme et son engagement en faveur d’un cessez-le-feu », a rapporté Bassam Radi, porte-parole de la présidence. Le président Sissi a surtout réitéré la position constante de l’Egypte « prônant une solution politique globale loin de toute ingérence étrangère et le démantèlement des milices armées », a ajouté le communiqué de la présidence. Saluant les mesures positives menant à la paix, à la reconstruction et au développement, le président Sissi a appelé toutes les parties à s’unifier et à valoriser les intérêts de la Libye en s’engageant positivement en faveur d’un règlement de la crise libyenne conformément aux résultats du sommet de Berlin et de la Déclaration du Caire, qui a fixé un calendrier pour la formation d’un gouvernement consensuel et la tenue d’élections présidentielle et parlementaires. De leur côté, les dirigeants libyens ont dit apprécier le rôle crucial et extrêmement important de l’Egypte dans la consolidation de la paix et l’instauration de la stabilité en Libye, notamment le soutien de l’Egypte aux institutions libyennes dans la lutte contre le terrorisme et les groupes extrémistes, ainsi qu’à la relance du processus politique en coordination avec les puissances régionales et internationales.
Unifier les institutions libyennes
Lors d’un entretien à la chaîne Al-Arabiya, Aguila Saleh a révélé que sa rencontre avec Haftar, parrainée par l’Egypte, visait à soutenir une solution politique et à unifier les institutions libyennes. Il a estimé que la Déclaration du Caire représentait la voie la plus sûre pour une solution globale et durable au conflit libyen. Saleh a surtout souligné qu’il est avec Haftar une seule main pour régler la crise libyenne. « Dès que le nouveau pouvoir aura été formé, l’armée libyenne en fera partie et les mercenaires seront renvoyés. L’armée est prête à défendre le pays », a affirmé Saleh.
Soulignant l’importance de la rencontre, le politologue Tarek Fahmy indique qu’elle intervient avant la reprise des discussions prévues dimanche 27 septembre au Maroc et le mois prochain à Genève. « La consultation avec Le Caire, principal acteur de la crise libyenne, à ce moment décisif est essentielle pour négocier des questions tels la reprise des exportations de pétrole, la situation à Syrte, ainsi que le maintien du cessez-le-feu et la concrétisation d’un accord politique », affirme le politologue. Il faut souligner que Le Caire n’a aucune convoitise en Libye et que l’intérêt accordé au dossier libyen émane de son rôle régional et de sa volonté de rétablir la paix et la stabilité en Libye pour préserver sa sécurité nationale. « Pour l’Egypte, ce qui compte c’est que les revenus provenant des exportations de pétrole ne finissent pas entre les mains de milices ou des intermédiaires étrangers. C’est pourquoi l’Egypte s’oppose à l’intégration des milices dans les forces régulières et demande leur dissolution totale », conclut Fahmy.
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