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Les grands défis du plongeon égyptien

Mirande Youssef, Mardi, 22 septembre 2020

Après la reprise des activités sportives suspendues à cause du Covid-19, les entraînements de la sélection de plongeon reprennent avec force. Objectif: se préparer à la nouvelle saison pleine de défis.

Les grands défis du plongeon égyptien

Avec une solide ambition, le plongeon égyptien entame son premier regroupement par un stage fermé au club Al-Guézira. Il s’agit de trois plongeurs qui s’entraînent en Egypte: Mohab Mohaymen, Ammar Hassan et Habiba Achraf. Quant au reste de la sélection, qui renferme 3 autres plongeurs Youssef Selim, Maha Abdel Sallam et Maha Amer, ils ont commencé leur entraînement dans leur université aux Etats-Unis début septembre. Les plongeurs qui doivent faire partie du stage en Egypte ont effectué des tests de dépistage qui étaient tous négatifs. Selon Achraf Abdallah, entraîneur de la sélection, ce regroupement n’a pas uniquement un objectif lié à l’entraînement, mais plutôt un but psychologique. « Il est vrai qu’on a fait de notre mieux pour garder le lien entre les plongeurs et leurs entraîneurs, mais on ne peut pas nier qu’ils ont mal vécu cette période. Voilà pourquoi on a organisé ce stage pour leur remonter le moral. Vient ensuite l’objectif concernant leur niveau technique qui est actuellement au centre de notre intérêt. On vise à programmer leur corps et leur état d’âme pour l’entraînement », explique Abdallah. Il ajoute que les trois athlètes qui participent au stage n’ont pas encore obtenu leur laissez-passer pour les Jeux Olympiques (JO) de Tokyo, tandis que les trois autres qualifiés sont la star de la sélection Maha Abdel Sallam (10m) et les deux hommes, Mohab Mohaymen (3 m) et Youssef Selim (10m). Ils ont été qualifiés en remportant la médaille d’or aux Championnats d’Afrique de Durban en décembre 2019. Lors de ce rendez-vous africain, les trois plongeurs égyptiens ont réalisé un vrai exploit en devançant l’Afrique du Sud qui représente pour l’Egypte un rival, car elle possède des athlètes très talentueux et compétents.

L’Egypte a pu se classer 1re dans les épreuves de 3m et 10m de plateforme sur les 14 pays africains participants. En fait, selon le système de qualification, l’athlète est retenu s’il se classe parmi les 18 premiers plongeurs dans le classement mondial ou s’il est premier dans le classement au niveau continental. « Les autres athlètes, Maha Amer (3m) et Ammar Hassan (3m), ont raté leur qualification au niveau continental en raflant respectivement une médaille de bronze et une d’argent. Ils ont une chance minime de pouvoir se qualifier à travers la Coupe du monde prévue en février 2021. Notre but est de qualifier 5 plongeurs, soit le même nombre de Rio 2016 », ajoute Abdallah.

Une discipline longtemps négligée

Il s’agit de la deuxième participation égyptienne de plongeon aux JO après un passage à vide de 30 ans. L’Egypte a participé aux JO de Rio 2016 et c’était, pour elle, la première participation depuis les JO de Sarajevo 1984. Ce passage à vide s’explique par la chute vertigineuse de cette discipline due à sa négligence de la part des responsables de la fédération. Elle n’a bénéficié d’aucun budget spécial, car durant les 30 dernières années, les responsables préféraient s’intéresser plus à la natation. « Cette discipline acrobatique dérivée de la natation exige un financement important car son système d’entraînement est très compliqué. L’athlète doit maîtriser la natation et la gymnastique artistique. En plus, une partie de l’entraînement doit se faire sur un tremplin afin d’aider l’athlète à maîtriser les différentes figures acrobatiques sur le sol avant de les pratiquer dans le bassin. Malheureusement, peu de clubs disposent de ce tremplin », explique Zakariya Al-Daw, directeur technique de la sélection.

Ce n’est qu’en 2008 que le président de la fédération, Yasser Al-Edrissi, prête une attention à cette discipline en lui allouant un budget spécial et en formant une nouvelle équipe sélectionnée des différents clubs de la République. « On a formé cette équipe dans le but de s’engager sur le chemin du professionnalisme. Et on a nommé au début un expert chinois pour développer le système d’entraînement. On a fourni aussi un bon nombre de stages et de compétitions », ajoute Al-Daw.

Ces démarches ont commencé à porter leurs fruits en 2014 lorsque la plongeuse Maha Abdel Sallam a remporté une 8e place aux Mondiaux juniors au Mexique. Elle était la première Egyptienne à réaliser cette performance et à décrocher un ticket olympique pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) en Chine 2014. En 2015, elle réalise son premier exploit en dames en remportant une 11e place dans le classement final lors des Mondiaux de Russie dans l’épreuve de 10m de plateforme. Aux JO de Rio, elle a remporté une 24e place, ce qui représente un vrai exploit vu la dureté de la compétition. (Voir encadré). Le deuxième exploit a été réalisé par Mohab Mohaymen qui a remporté une médaille d’argent dans l’épreuve de 3m de plateforme aux JOJ en Chine.

Pour cette saison, les défis à franchir sont nombreux. « A partir du novembre prochain, la Fédération internationale annoncera le calendrier de compétitions. Il y aura des compétitions Grands Prix, des Coupes du monde et les Championnats d’Afrique de 2021. Ces plongeurs doivent absolument participer à ces compétitions pour bien se préparer et évaluer leur niveau », explique Al-Daw. Le défi le plus difficile de la prochaine saison sera la qualification des plongeurs qui ont raté leur qualification au niveau du continent. « En général, la qualification au niveau continental est plus facile, mais restons positifs en travaillant sur leurs points faibles et leur manque d’expérience pour pouvoir se classer parmi les 18 premiers plongeurs à la Coupe du monde en février prochain », conclut-il .

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