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Les Rohingyas attendent que justice soit faite

Mardi, 17 décembre 2019

Le « génocide » des Rohingyas restera-t-il impuni ?

Les Rohingyas attendent que justice soit faite
(Photo : AFP)

Rien ne semble pour l’heure confirmer que les autorités de Myanmar seront jugées pour leurs actions alors que depuis août 2017, quelque 740 000 Rohingyas, minorité musulmane de Myanmar, se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de l’armée birmane et de milices bouddhistes. Aung San Suu Kyi, cheffe de facto du gouvernement birman, a demandé jeudi 12 décembre à la Cour Internationale de Justice (CIJ) de rejeter une affaire de génocide portée contre son pays, évoquant le risque d’une reprise des tensions opposant l’armée aux Rohingyas. En clôture de trois jours d’audience devant la cour, plus haute juridiction de l’Onu, Aung San Suu Kyi a averti que l’ouverture d’un procès pour génocide pourrait « saper la réconciliation » entre les communautés dans son pays.

Myanmar, pays à majorité bouddhiste, est mis en cause devant la CIJ par la Gambie, au nom de pays musulmans, pour les massacres et persécutions contre la minorité musulmane. La Gambie, soutenue par les 57 Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique, accuse la Birmanie d’avoir violé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et demande à la CIJ d’ordonner des mesures d’urgence pour protéger les Rohingyas. Aung San Suu Kyi a fermement rejeté les accusations de la Gambie selon lesquelles l’armée birmane avait agi avec une « intention génocidaire » lors des exactions contre les Rohingyas. La Gambie a répondu en dénonçant le « silence » d’Aung San Suu Kyi sur le sort de la minorité musulmane. Les avocats de la Gambie ont affirmé que les arguments d’Aung San Suu Kyi, selon lesquels l’armée de Myanmar avait ciblé des militants, ignoraient les allégations de meurtres de masse, de viols et d’expulsion forcée. Il ne s’agit pas de la seule procédure judiciaire actuellement lancée dans cette affaire. La CPI, qui siège également à La Haye et poursuit des individus, a donné en novembre dernier son feu vert à une enquête sur les crimes présumés commis contre les Rohingyas.

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