Les participantes ont plaidé pour une plus grande implication de la femme dans le règlement des conflits.
«
Les femmes peuvent jouer un rôle majeur, particulier et constructif dans la prévention et le règlement des conflits », a déclaré le président Abdel-Fattah Al-Sissi lors d’une session sur «
le renforcement de la contribution de la femme africaine à la paix, à la sécurité et au développement » à l’occasion du Forum d’Assouan. Faire participer les jeunes femmes aux processus de paix constitue d’ailleurs l’un des points du plan d’action de l’agenda 2063 de l’Union africaine. Selon l’Onu, les femmes et les enfants représentent plus des trois quarts des déplacés à la suite des violents conflits qui ravagent le continent. Mais quand il s’agit de régler les problèmes, les femmes ne sont pas invitées à la table des discussions, contrairement à ce que préconise la résolution 1 325 de l’Onu. Cette résolution, qui fêtera l’an prochain ses 20 ans, reconnaît le rôle décisif des femmes dans «
la prévention et le règlement des conflits, les négociations de paix, la participation aux opérations de maintien de la paix, à l’action humanitaire et aux efforts de consolidation de la paix après les conflits ». Pourtant, les représentations féminines à la table des négociations restent encore faibles, selon le rapport 2018 des Nations-Unies consacré à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes (Onu Femmes).
« Le Forum d’Assouan cadre avec la vision de l’Union africaine pour une véritable implication des femmes dans la transformation du continent. L’un des objectifs du plan d’action panafricain Vision 2063 est de faire taire les armes avant 2020 et les femmes ont à coup sûr un rôle à y jouer », a indiqué Benita Diop, envoyée spéciale de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité et présidente de Femme Africa solidarité, lors de la session. Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de Centrafrique, a, quant à elle, souligné, lors de son intervention, que « nous devons assurer un soutien matériel et technique aux femmes pour qu’elles puissent jouer un rôle efficace dans la lutte contre la pauvreté et la violence ».
Selon Jacqueline O’Neill, ambassadrice canadienne pour les femmes, la paix, la sécurité et la mise en oeuvre de stratégies pour soutenir les femmes sur le continent africain dépendent essentiellement de « la disponibilité de la volonté politique, de la conception officielle et populaire, du contrôle et du suivi, et de l’évaluation des idées présentées au niveau local ».
Les acquis de la femme égyptienne
Le statut de la femme égyptienne était également au centre des discussions lors de la session. « La femme égyptienne a agi avec force, en 2013, pour protéger sa patrie et les futures générations et sauvegarder l’identité égyptienne. Pendant les dix dernières années, l’Egypte a vécu beaucoup d’événements ; la femme égyptienne s’est mobilisée pour affronter des circonstances très pénibles et a décidé qu’il fallait changer, à ce moment précis, la réalité de l’Egypte », a déclaré le président Sissi.
Un débat est actuellement engagé en Egypte concernant la loi sur le statut personnel (Code de la famille) et « les femmes craignent un état de lieu qui menacerait leur équilibre, leur sentiment de justice et leur sécurité. Je saisis donc l’occasion pour dire que je ne signerai aucune loi qui ne rende justice à la femme égyptienne », a souligné le chef de l’Etat.
Pour sa part, Maya Morsi, présidente du Conseil national de la femme, a énuméré, au cours de son intervention, les nouveaux acquis de la femme égyptienne au cours des cinq dernières années grâce à la stratégie nationale pour l’autonomisation des femmes 2030. « La part des femmes membres du gouvernement est de 25 %, alors que sa représentation au parlement actuel atteint 15 % et sera portée à 25 % au prochain parlement, conformément aux récents amendements constitutionnels. Les femmes occupent également 25 % des sièges dans les conseils locaux ».
Et ce n’est pas tout. La première juge pénale femme a été nommée en 2015. Deux femmes égyptiennes ont occupé le poste de gouverneur. Et 32 % des adjoints des gouverneurs sont aujourd’hui des femmes. La présidente du Conseil national de la femme a conclu son intervention en indiquant que l’Egypte étudiait actuellement la possibilité d’accroître la participation des Egyptiennes aux missions de maintien de la paix, d’autant plus que l’Egypte fait partie des 10 principaux pays participant aux forces de maintien de la paix et compte actuellement 18 femmes officiers dans des missions de maintien de la paix hors du pays.
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