La paille du riz est utilisée comme engrais et pour le biocarburant.
Un bilan ? Peut-être … Mais le ministre d’Etat pour les Affaires de l’environnement affirme surtout vouloir faciliter la tâche à son successeur. Khaled Fahmi dit rester actif afin de ne pas perdre le temps. S’il a démissionné suite aux manifestations anti-Morsi, il insiste à préparer pour le futur ministre de transition les dossiers prioritaires qui nécessitent une mise en exécution rapide.
Fahmi, un spécialiste de l’environnement, aura passé seulement 6 mois à la tête de l’Agence Egyptienne pour les Affaires de l’Environnement (AEAE). Durant cette période, il a notamment mis en place les grandes lignes de plusieurs projets sur les déchets solides, les pesticides dangereux, le charbon propre, les déchets agricoles et la gestion des réserves naturelles.
« J’espère que le nouveau ministre sera un spécialiste en questions environnementales. Ce domaine exige aussi de jeunes personnes expérimentées pour diriger les différents secteurs de l’AEAE. J’ai déjà préparé les propositions pour les dossiers prioritaires qu’aura à traiter le nouveau ministre. Il y a la proposition d’une administration pour la gestion des réserves naturelles, notamment en ce qui concerne les questions financières afin qu’elles soient indépendantes du budget de l’Etat. Le second dossier consiste à mettre en place une autorité indépendante pour gérer les déchets solides. L’AEAE doit être un appareil d’inspection, d’observation et d’évaluation environnementale afin de garantir la conservation des ressources naturelles et de limiter au maximum tout genre de pollution », explique Khaled Fahmi, dans des déclarations faites à l’agence Mena.
Développement propre
Parmi les projets en passe d’être exécutés, le recyclage des déchets solides est une priorité. La stratégie à long terme consiste à proposer aux investisseurs du secteur privé et aux organisations de la société civile 25 sites de traitement dans 9 gouvernorats. Objectif : exploiter les déchets pour générer de l’énergie.
Quant aux déchets agricoles, l’AEAE a réussi à conclure un accord avec la Holding égyptienne des pétrochimiques afin de les destiner à terme à la production de biocarburants. Selon les chiffres des instances locales, l’Egypte génère 27 millions de tonnes par an de déchets agricoles.
« Outre les projets des biocarburants, la production du biogaz en Egypte est prometteuse à travers la méthanisation des déchets organiques. Il y existe déjà un projet-pilote dans le gouvernorat de Qalioubiya en coopération avec le Centre de recherches agricoles. Ce projet a permis une production d’énergie propre destinée à plusieurs villages et devant être reproduite dans d’autres gouvernorats », assure Wafaa Amer, professeur d’agronomie à l’Université du Caire.
Selon elle, la question des pesticides dangereux devrait aussi faire partie de l’agenda prioritaire du nouveau ministre. Ce dossier est actuellement traité par les responsables de l’environnement au sein de l’AEAE en coopération avec le ministère de la Santé, les centres nationaux de toxicologie et le ministère de l’Agriculture. Il s’agit de coordonner ces différentes instances pour aboutir à une législation répondant aux normes internationales.
Le projet du charbon propre devrait aussi s’étendre pour être utilisé dans les centrales électriques. « Cette technique permet de limiter les émissions nocives résultant de la combustion du charbon », précise Wafaa Amer.
Les spécialistes de l’environnement exigent par ailleurs une promotion efficace de l’écotourisme et davantage d’intérêt accordé aux réserves naturelles de la mer Rouge et du Sud-Sinaï. Le nouveau ministre est attendu au tournant. Les acteurs de l’environnement semblent attendre davantage un spécialiste qu’un politique, à même de mettre en oeuvre rapidement une série de projets qui peinent, depuis des années, à voir le jour.
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