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A Zamalek, ça ne tourne pas rond

Karim Farouk, Mardi, 29 octobre 2019

Après un démarrage en fanfare, Zamalek a perdu sa cadence en ce début de saison. Le club bénéficie d’une pause en raison de la participation des Pharaons de moins de 23 ans aux Championnats d’Afrique. L’occasion de remédier aux faiblesses techniques.

A Zamalek, ça ne tourne pas rond
Le milieu Ferjani Sassi peine à retrouver sa forme depuis le début de la saison. (Photo : Reuters)

Il y a encore un mois, tout allait bien à Zamalek, avec un titre de Coupe d’Egypte étoffé d’une performance flamboyante, qui avait fait rêver ses fidèles d’une saison glorieuse. Mais l’ambiance a changé après la défaite contre Ahli, 3-2, en Supercoupe d’Egypte, mi-septembre, alors que les Blancs semblaient favoris pour ce défi. Les hommes du technicien serbe Milutin Sredojevic « Micho » ont perdu leur éclat et souffert en championnat face à des équipes moyennes. Le nul (1-1) face à FC Misr, qui dispute sa première saison en première division, et une victoire tombée du ciel face à la formation sénégalaise Génération Foot (1-0), par un but du défenseur Djibril Diop dans son propre camp en Ligue d’Afrique, illustrent la situation fragile de Zamalek. Malgré cette victoire synonyme de qualification pour la phase de poule de la Ligue d’Afrique, les Blancs n’ont pas montré un visage rassurant. Une simple crise de confiance ou un problème plus profond ?

« C’est le meilleur moment pour Zamalek de profiter de cette trêve (jusqu’à fin novembre). L’équipe passe vraiment par une période d’instabilité et Micho doit en profiter pour mettre de l’ordre dans son groupe », a indiqué Hazem Emam, ancien capitaine de Zamalek. Cette pause est due à la participation des Pharaons de moins de 23 ans aux Championnats d’Afrique. En début de saison, Zamalek semblait avoir trouvé enfin la bonne combinaison, avec un entraîneur qui possède une large expérience africaine et un recrutement qui a permis de combler toutes les lacunes de l’équipe.

Mais depuis la déroute face à Ahli, l’équipe semble en pleine désillusion. Les hommes de Micho sont actuellement à la 2e place du classement national, avec 10 points, mais par des victoires à l’arrachée, n’ayant réussi à marquer que 5 buts et ayant encaissé 2 buts en 4 rencontres. « On ne change pas d’équipe gagnante, c’est une devise claire au foot. Micho a fait beaucoup de changements à sa formation depuis son arrivée. L’équipe a perdu son rythme et son homogénéité. Il faut retourner à un système précis et l’apprendre aux joueurs avant d’altérer entre divers schémas », a ajouté Emam.

Zamalek a perdu son automatisme du début de saison en raison des nombreuses tactiques utilisées par le technicien serbe. Alors qu’il a d’abord maintenu le schéma habituel de l’équipe en 4-2-3-1, il s’est parfois décidé pour un système de 4-4-2 ou 4-3-3. « Je sais que l’équipe n’est pas aussi impressionnante que lors de la Coupe d’Egypte. Je suis conscient de cette baisse de régime et j’en connais les raisons. Nous avons une longue trêve à présent et l’on va faire une nouvelle phase de préparation, car on n’en avait pas vraiment fait en début de saison, et je vais essayer de trouver des solutions à nos problèmes », a déclaré Micho devant la presse samedi dernier.

Défaillances individuelles

En plus des failles collectives, les prestations individuelles de plusieurs joueurs laissent à désirer. L’attaquant marocain Achraf Bencharki, héros de la finale de la Coupe contre Pyramids FC (3-0) après avoir signé un doublé, peine à rééditer sa forme et a été mis à plusieurs reprises sur la touche. De retour de blessure, Khaled Boutaïb n’a pas encore fait son empreinte, Abdallah Gomaa, qui faisait des parcours inlassables sur le flanc gauche, semble en perte d’allure, tandis que le milieu meneur de la Tunisie, Ferjani Sassi, chef d’orchestre de cette équipe, ne joue plus la bonne note. « Certains joueurs manquent de confiance, tels que Abdallah Gomaa, qui était l’un des meilleurs joueurs de l’équipe l’année passée. D’un coup, il s’est trouvé sur la touche avec l’arrivée de Micho. De même, je pense que les nombreuses modifications effectuées dans l’équipe à chaque match en addition aux changements de postes de certains joueurs les ont rendus confus et ont causé du mal à tout le système du jeu », a expliqué Ayman Younès, ancien attaquant de Zamalek et d’Egypte.

Embauché en août dernier, Micho ne semble pas avoir mis la main sur sa bonne formule encore. Il a utilisé 25 joueurs au cours des 11 rencontres qu’il avait disputées jusqu’à présent. Il a largement altéré la position de ses joueurs pour tirer le meilleur d’eux, mais ses manoeuvres ont plutôt saboté la prestation du groupe. Le meneur Bencharki a été déployé parfois sur le flanc et parfois en tant que faux 9. Boutaïb, un classique numéro 9, est souvent utilisé en retrait, tandis que Youssef Ibrahim, Mohamad Ounajem, Ahmad Al-Sayed « Zizo » et Mahmoud Abdel-Razeq « Chikabala », tous des ailiers de nature, se sont vu jongler dans tous les postes offensifs. « J’ai parlé à l’entraîneur et je lui ai dit qu’il ne faut pas changer les postes des joueurs. Nous avons plein d’éléments pour chaque poste. Il n’est pas question de le remercier, nous avons un entraîneur à grande réputation et je suis sûr qu’il pourra réaliser plein de succès », a indiqué le président du club, Mortada Mansour. Micho bénéficie donc, pour le moment, du soutien et de la confiance du président de Zamalek, qui est pourtant réputé pour son impatience.

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