L'élection presidentielle du 28 juillet est un signe de retour de la démocratie dans un pays qui a souffert pendant deux années.
(Photos: Reuters)
Ils étaient au nombre de 36, les postulants à la candidature à l’élection présidentielle prévue le 28 juillet prochain au Mali. Mais, la Cour constitutionnelle en a décidé autrement en écartant cette semaine 8 parmi eux. A présent, ce sont vingt-huit candidats, dont une seule femme, qui peuvent participer à la campagne électorale débutée dimanche. Mais en réalité, il n’y a au maximum que 10 qui ont de véritables ambitions pour ce scrutin. Parmi eux, les anciens premiers ministres Ibrahim Boubacar Keita, Cheick Modibo Diarra, Modibo Sidibé et Soumana Sacko. Citons aussi Soumaïla Cissé, ancien président de la Commission de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uémoa), et Dramane Dembélé, candidat du plus grand parti politique du Mali, l’ADEMA PASJ. Tiébilé Dramé, ancien ministre et artisan d’un accord entre le gouvernement de Bamako et la rébellion touareg signé le 18 juin à Ouagadougou, part favori de ce scrutin. Il a été à deux reprises candidat à l’élection présidentielle, en 2002 et en 2007.
Il était alors arrivé respectivement en quatrième position et en troisième position. Lors du scrutin de 2007, il avait, comme d’autres candidats, contesté les résultats, accusant de fraude les partisans du président sortant, Amadou Toumani Touré, réélu dès le premier tour, avec 71,20 % des voix. « Je suis officiellement candidat, car je pense être le seul en mesure de recoudre le tissu national du Mali qui a été profondément déchiré par la grave crise que nous traversons depuis un an et demi », explique-t-il. Par ailleurs, Dramé avait vivement critiqué la tenue du scrutin si tôt. Selon lui et plusieurs analystes, dont ceux d’International Crisis Group (ICG), « les conditions ne sont pas du tout réunies » pour cette élection et cette impréparation risque de conduire à un scrutin « bâclé » et « chaotique ». L’élection présidentielle de juillet doit mettre un terme à la période de transition qui avait débuté en avril 2012, peu après un coup d’Etat ayant renversé le 22 mars le régime du président élu Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du Mali aux mains des groupes terroristes qui y ont commis pendant neuf mois d’innombrables exactions.
En outre, et à la veille de la campagne électorale, l’état d’urgence en vigueur depuis le 12 janvier au Mali, au lendemain du début de l’intervention armée française contre les djihadistes, a été levé samedi. Cette mesure, annoncée par le ministère de la Sécurité, instaurait un couvre-feu, interdisait réunions publiques, rassemblements et manifestations de rue de nature à troubler l’ordre public. Ainsi la levée de l’état d’urgence est le signe d’un retour progressif à la normale dans un pays qui vient de connaître la plus grave crise de son histoire récente. Du point de vue sécuritaire, quelque 3 200 soldats français sont toujours présents au Mali, mais leur nombre va progressivement diminuer, pour ne plus atteindre qu’un millier d’hommes à la fin de l’année. Ils serviront alors de soutien éventuel à la Mission de stabilisation de l’Onu au Mali (Minusma) qui a été mise en place le 1er juillet. D’une capacité actuelle de 6 300 soldats ouest-africains et tchadiens, ses effectifs doivent doubler d’ici décembre.
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