Farah Ahmad, à droite, sur le podium.
La gymnaste Farah Ahmad n’est pas passée inaperçue lors des Jeux Africains (JA) qui se sont achevés au Maroc en août dernier. Il suffisait d’observer quelques instants la jeune athlète pour remarquer l’explosivité des figures, la détermination dans ses yeux et la confiance en soi. Tous les regards étaient braqués sur cette talentueuse gymnaste qui a décroché 4 médailles d’or en barres asymétriques, en individuel général, par équipe dames et en poutre. Grâce à cette performance, la sélection égyptienne de gymnastique a pu se hisser à la première place au tableau des médailles de la discipline. « Pour la première fois, on a pu occuper la première place du tableau final face à l’Algérie, l’un de nos adversaires les plus redoutables. Je suis très fière d’être l’une des gymnastes qui ont permis à l’équipe d’être en haut du tableau des médailles », assure Farah avec fierté.
Contrainte de s’entraîner ardemment tous les jours et privée du moindre excès, Farah s’est imposé depuis 2017 de nombreux sacrifices pour parvenir à ce niveau. « J’ai quitté Alexandrie, ma ville natale, et je loge depuis 2017 au Centre olympique de Maadi, pour l’entraînement. Je rentre une fois par semaine à Alexandrie pour étudier les cours que j’ai ratés à l’école. Je me consacre entièrement à la gymnastique, qui est la passion de ma vie », raconte Farah. Son quotidien au Centre olympique est surchargé. Elle s’entraîne 6 à 8 heures par jour. « Ma journée commence à 8h par l’entraînement jusqu’à midi. Ensuite, j’ai une pause pour me reposer et manger. Je reprends l’entraînement à 17h jusqu’à 20h. La soirée est consacrée à étudier, car je dois passer mon bac », explique-t-elle.
Souplesse, vitesse et force
Consciente que la gymnastique artistique est une discipline de très haute technique, Farah fait preuve de beaucoup de sérieux et de rigueur dans son entraînement. « La gymnastique artistique exige de très bonnes qualités physiques. La souplesse, la vitesse et la force sont les techniques-clés de cette discipline. Et pour bien les maîtriser, je dois travailler sérieusement », ajoute-t-elle.
Originaire d’Alexandrie, Farah a fait ses premiers pas dès l’âge de 3 ans au club Olympique d’Alexandrie, où elle a commencé à pratiquer la gymnastique. A 6 ans, elle intègre le club de l’Institution militaire d’Alexandrie. Maintes fois vainqueur des Championnats nationaux, elle intègre la sélection juniors en 2015. Elle s’est distinguée lors de sa première participation africaine en raflant une médaille d’or en individuel général et par équipe. Elle a également décroché, lors du même championnat, une médaille d’argent en barres asymétriques et une de bronze en poutre. En 2017, elle parvient, grâce à sa détermination, à démontrer un très bon niveau lors de la première participation internationale à la Coupe du monde de Bulgarie, en glanant une médaille d’argent en barres asymétriques et une autre de bronze au sol. En 2018, elle poursuit son succès en empochant le titre en individuel général aux Championnats d’Afrique de Namibie, et une autre médaille d’argent en saut à cheval. En 2019, elle se classe 3e en barres asymétriques lors de la Coupe du monde en Slovénie.
Pleine d’enthousiasme et d’ambitions après son succès aux JA avec 4 médailles d’or, la jeune gymnaste ne compte pas en rester là. Elle a les yeux rivés sur son objectif, à savoir la qualification aux JO de Tokyo 2020. « Je suis bien décidée à assurer ma qualification à travers les Championnats du monde d’Allemagne en octobre. Je dois me classer parmi les 24 premières gymnastes en individuel général sur les 4 agrès, à savoir les barres asymétriques, le sol, la poutre et le saut à cheval. Si je n’arrive pas à me qualifier au travers des Championnats du monde, j’ai une autre chance aux Championnats d’Afrique, en Afrique du Sud, en mars 2020, où je dois me classer 1re en individuel général », explique Farah.
Ainsi, la prochaine période est axée sur sa préparation, afin de répondre présente aux futurs défis. « Je vais travailler pour développer les techniques de coordination et de finesse qui sont indispensables dans ce sport. Je vais aussi me concentrer sur l’équilibre, qui est aussi une qualité première pour maîtriser tous les agrès. Car la gymnaste doit commencer et terminer ses acrobaties sans être déséquilibrée, sinon, cela fait perdre beaucoup de points », conclut-elle.
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