La fidélité n’a pas été récompensée. Après trois saisons et demie passées à Arsenal et 89 rencontres disputées, l’Egyptien Mohamad Al-Nenni a été poussé vers la sortie. L’international des Pharaons a été prêté au club turc de Besiktas, samedi dernier, pour une saison avec option d’achat après avoir été écarté du groupe. « L’année passée, j’ai parlé à Al-Nenni et Mustafi, car ils ne jouaient pas et ils n’étaient pas contents. Je leur ai encore parlé cet été et je pense qu’il serait mieux pour eux de signer pour un autre club afin de continuer leur carrière et d’être heureux », a dit l’entraîneur d’Arsenal, Unai Emery, à la presse anglaise.
Al-Nenni qui avait décliné de nombreuses offres auparavant, notamment de Leicester City en 2017 pour rester à Arsenal, espère maintenant relancer sa carrière avec Besiktas. Il aura sûrement un plus large espace pour s’exprimer que ce soit au Championnat turc ou à l’Europa League, surtout avec le départ de l’international chilien Gary Medel. « Nous avions besoin d’un milieu expérimenté. Al-Nenni a joué presque 100 matchs avec Arsenal et 75 sélections avec l’équipe nationale d’Egypte. Je suis sûr qu’il sera une excellente addition à notre équipe », a dit Ali Naibi, directeur de la section foot de Besiktas.
Embauché par Arsène Wenger en janvier 2016 en provenance de FC Bâle, Al-Nenni (23 ans alors) avait fait un grand saut dans sa carrière. Il avait une grande envie d’apprendre sous la houlette du « professeur » Wenger afin de propulser sa carrière. Le technicien français lui a donné l’espace de jeu nécessaire pour se développer et progresser. Lors de sa première saison, il a même réalisé son meilleur souvenir pour les Gunners en marquant un coup de canon contre le FC Barcelone au Camp Nou en Ligue d’Europe, bien que son équipe se soit inclinée 3-1 en fin de partie. Il a eu plus de chance lors des années suivantes, mais n’a jamais pu se forger un statut de titulaire sur l’échiquier d’Arsenal. Pourtant, Wenger le voyait un pion essentiel dans son groupe au point qu’il a convaincu le club de lui faire signer un contrat « longue durée » en mars 2018. « Il n’y avait pas de clubs qui ont montré de l’intérêt à mon égard, car je ne jouais pas assez. Mais je n’étais pas du tout intéressé. J’ai parlé aux responsables ici et je leur ai dit que je ne voulais pas partir et je vais me battre pour ma place. J’ai confiance en mes qualités et je vais poursuivre mon rêve ici dans l’un des plus grands clubs du monde », avait-il dit au site officiel d’Arsenal.
Mais les choses ont pris une nouvelle tournure avec l’arrivée de l’Espagnol Emery en juin 2018 pour mettre fin à l’ère de Wenger qui s’est étalée sur 22 années. Al-Nenni a vu son temps de jeu de plus en plus limité et a été fréquemment exclu même du groupe pour le match. En 2018-2019 il n’a disputé que 17 rencontres, toutes compétitions confondues, pour un total de 1 013 minutes. Un manque d’exercice qui lui a causé un grave déficit de forme qui s’est reflété avec les Pharaons, que ce soit lors de la Coupe du monde 2018 ou la Coupe d’Afrique des nations 2019. « Al-Nenni ne devait pas sacrifier ses meilleures années de footballeur sur le banc de touche. Il aurait dû chercher une place ailleurs où il aurait joué en tant que titulaire pour relancer sa carrière et il aurait pu rebondir à un meilleur club comme l’a fait Trezeguet et même Salah », avait dit Hazem Emam, ancien international d’Egypte.
Après avoir été mis sur le marché, le milieu moteur a suscité l’intérêt de plusieurs clubs tels que Bordeaux (France), Galatasaray et Fenerbahce (Turquie), mais son grand salaire qui s’élève à 50 000 livres sterling par semaine a causé l’échec des pourparlers. C’est finalement Besiktas qui a décroché l’affaire en se chargeant de son salaire sans pour autant payer de sommes à Arsenal.
Mais malgré son départ, Al-Nenni a montré une grande affection et loyauté à l’Arsenal. « A mes chers fans d’Arsenal et mes coéquipiers, je vous souhaite un grand succès cette saison et soyez sûrs que je suivrai l’équipe d’Istanbul », avait-il dit sur son compte Twitter, samedi dernier.
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