Le parti du canapé dans la rue.
Scène 1 . Nag Hammadi dans la Haute-Egypte, généralement fief des courants islamistes.
Al-Watan rapporte, dimanche, que deux manifestations réunissant des centaines de révolutionnaires et des membres des tribus d’Al-Hawara et d’Al-Arab (puissantes tribus dans le Saïd) se dirigent vers la place de la ville. «
Il est à noter que les deux tribus étaient en conflit et ont connu plusieurs heurts durant les mois derniers. Et des centaines de membres des tribus ont aussi manifesté à Dechna et ont scandé des slogans pour le départ de Morsi », rapporte le journal.
Scène 2 . Le site de la confrérie des Frères musulmans Ikhwan online rapporte les propos de Assem Abdel-Magued, député au Sénat et membre de la Gamaa islamiya : « Les fondamentalistes dans le camp des chrétiens ont déclaré la guerre de croisade contre l’islam en refusant le président élu parce qu’il appartient au courant islamiste ». Le site en question a publié toute la journée des photos d’un Caire vide avec en titre « Les rues sont calmes ! ».
Scène 3 . Ménoufiya. « L’imam Ayman Abdallah, qui a participé depuis le début au sit-in dans la ville de Ménoufiya devant le siège du gouvernorat, a appelé la population à sortir manifester contre le président Morsi. Et il a demandé aux coptes et aux musulmans de lutter pour reprendre l’Egypte des mains des Frères musulmans. Comme il a demandé aux femmes d’inciter leurs maris à manifester en disant : si le mari de l’une de vous ne sort pas manifester, elle doit le répudier en usant du kholea (une règle selon laquelle la femme peut divorcer de son mari sans avoir à donner d’explications en contrepartie d’une remise de sa dot) ». Le très sérieux quotidien Al-Hayat paraissant à Londres rapporte, quant à lui, qu’une institutrice égyptienne a demandé le divorce en usant du kholea suite à leurs différends à propos du président Morsi.
« Une institutrice de 31 ans a intenté un procès pour divorcer de son mari devant la Cour des affaires de la famille dans la région d’Al-Darb Al-Ahmar au Caire. Après un mariage qui a duré 12 ans, elle l’accuse de la frapper à chaque fois qu’elle se moque des décisions et des discours du président auquel il accorde un soutien inconditionnel ».
Scène 4 . La page Facebook Rasd, pro-Frères musulmans, publie en boucle des informations selon lesquelles les feloul sont à l’origine des manifestations. « Des témoins ont affirmé l’existence d’un bateau derrière l’hôtel Four seasons, qui appartient à l’homme d’affaires Mohamad Al-Amin (propriétaire notamment de la chaîne privée CBC violemment fustigée par le président Morsi lors de son dernier discours), et où sont réunis des baltaguis avec des armes ».
Scène 5 . Mohandessine, Le Caire. « Plusieurs familles du quartier de Mohandessine ont participé aux manifestations en posant leur canapé dans la rue. Ils ont affirmé qu’ils n’appartiennent à aucun parti, qu’ils refusent la dégradation de la situation en Egypte, et qu’ils ont décidé, après le dernier discours du président qu’il a consacré à régler ses comptes avec ses détracteurs au lieu de penser aux Egyptiens, de laisser les canapés dans la rue pour exprimer leur volonté de participer aux événements et ne plus se contenter de les suivre à la télévision », rapporte le quotidien Al-Shorouk. Depuis le début de la révolution, les citoyens qui suivent les événements devant leurs télévisions sans participer aux manifestations ont été qualifiés de parti du canapé. Les photos de ces canapés dans la rue ont fait le tour du Web avec des commentaires tels : « Ce ne sont pas les membres du parti du canapé qui sont descendus seulement, mais leur canapé avec ! ».
Scène 6 . « Le Parti national démocrate dissous (parti du président déchu Hosni Moubarak) a présenté ses condoléances à la confrérie des Frères musulmans sur son compte Twitter suivi par 1 959 personnes. Inactif depuis longtemps, le compte a publié un message à l’encontre de la confrérie disant : Nous sommes les premiers, vous êtes les suivants », écrit le quotidien Al-Masry Al-Youm .
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