Gasoil
Subventions 2011-2012 :
50 milliards de L.E.
Subventions 2012-2013 :
35,729 milliards de L.E.
Impact positif sur le budget : Economiser 14,271 milliards de L.E.
Impact négatif : Hausse des prix des Al-Ahram: moyens de transport public et des produits de consommation.
Réduire les subventions du gasoil risque d’être difficile et compliqué. Ce carburant est, en effet, très utilisé dans les transports et les boulangeries, et touche donc à la vie quotidienne des classes les plus démunies. Le gouvernement vise en fait, dans le nouveau budget, une baisse des subventions de 14,7 milliards de L.E., pour atteindre 35,729 milliards.
Une hausse du prix du gasoil se traduirait par une hausse immédiate des prix des produits de première nécessité comme le pain, les légumes et les fruits, mais aussi des prix des transports comme les minibus, les microbus, les bus, et les camions. Dans le budget 2011-2012, les subventions du gasoil se sont élevées à 50 milliards de L.E. Le prix d’un litre de gasoil est de 1,10 L.E. Le gouvernement veut l’augmenter à 3 L.E. Il serait quand même subventionné, car le coût de production réel est d’environ 5 L.E. Selon une étude effectuée par la société holding des gaz naturels, la baisse des subventions sur le carburant permettra à l’Etat d’économiser 45 milliards de L.E.
Le gouvernement étudie en ce moment la possibilité de fournir des coupons à chaque citoyen en possession d’un permis de conduire. « Chaque véhicule aura droit à 10 000 litres de gasoil par un. Au-delà, les prix seront différents », a déclaré le ministre du Pétrole, Ossama Kamal. Mais les moyens de transport s’emparent seulement de 30 % de la consommation totale de gasoil. Le reste va à l’industrie. « Les usines qui accumulent les gains profitent de 70 % des subventions sur le gasoil. C’est une aberration. Les riches partagent le gâteau avec les pauvres », dit Amr Hammouda, expert pétrolier. Selon lui, c’est par là que le gouvernement doit commencer. Le cabinet Nazif avait élaboré un plan de hausse progressive du gasoil accordé aux usines. Mais le plan a été mis en suspens à cause de la crise financière. Après la révolution, le gouvernement a approuvé une hausse de 33 % du prix du gasoil, au lieu des 100 % prévus. Le problème est que la hausse du gasoil va inciter les usines à augmenter les prix de leurs produits. Le ministre de l’Industrie et du Commerce l’a reconnu la semaine dernière, lors d’une conférence de presse. « Encore une fois ce sont les pauvres qui vont payer la facture », regrette Hammouda. Les prix des transports et des produits alimentaires de base connaîtront un bond. « Les chauffeurs et les commerçants sont avides. Le gouvernement va devoir œuvrer sur tous les fronts pour éviter une rage sociale. Il devra présenter des alternatives moins coûteuses pour le transport », dit Hammouda.
La consommation locale de gasoil varie entre 12 et 14 millions de tonnes par an (1 tonne = 1 000 litres), la production locale est de 7 millions de tonnes et le reste est importé. Le manque de ressources financières a donné lieu à plusieurs pénuries de gasoil au cours des 2 dernières années. Le gouvernement a reconnu que ces pénuries étaient dues à l’absence de ressources financières.
Une révision des subventions semble donc être indispensable pour fournir des ressources financières au gouvernement et éviter un gaspillage des subventions accordées aux industriels. « Les sommes économisées permettront de combler le déficit budgétaire et de rembourser la facture des importations », affirme le ministre des Finances, Momtaz Al-Saïd. Sur un autre plan, réduire les subventions sans donner d’alternatives aux plus démunis engendrera, comme le note Hani Guéneina, une grogne sociale. La décision de réduire les subventions doit être appliquée avec mesures.
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