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Ils ont dit

Hanaa Al-Mekkawi et Chaïmaa Abdel-Hamid, Lundi, 15 avril 2019

Je vivais en France, à Grenoble, avant de venir ici à l’école en Egypte. J’y ai rencontré une autre culture, une autre langue, j’ai toujours été émerveillée par l’Egypte. Ici à l’école, on crée une relation qui ne se termine pas à la fin de la journée scolaire, ni même à la fin de l’année scolaire. C’est une relation à vie. Au bout de 14 ans de scolarité, quand les filles doivent quitter l’établissement, c’est pour elles un vrai déchirement, tant elles sont liées à cette école. Quand on préparait la célébration des 150 ans, j’ai réalisé que je n’avais jamais vu une école comme celle de la Délivrande, qui s’implique de tout son coeur autant dans l’événement. Cet amour à l’école que j’ai beaucoup appréciée m’a poussée de plein coeur à leur composer une chanson pour les remercier ».
Soeur Jeanne-Marie, originaire de la Martinique, est en Egypte depuis novembre 2017.

« Cela fait 41 ans que je travaille à la Délivrande. J’ai commencé ma carrière de professeur ici et je compte l’y poursuivre jusqu’à la fin. La Délivrande pour moi n’est pas seulement un lieu de travail, c’est devenu un foyer, une partie de ma vie. Ici, l’ambiance est bien différente. Ce n’est sûrement pas une question d’argent, sinon on aurait pu aller travailler dans une école privée. Ici on trouve le respect et la politesse entre élèves et professeurs et entre collègues de travail. Les soeurs nous traitent comme leur vraie famille ».
Chahira Nessim, professeure de mathématiques depuis 1978.

« Avant de venir à la Délivrande, j’avais travaillé cinq ans dans une autre école religieuse. Notre relation avec les élèves, surtout dans les années préparatoires, ne se limite pas à leur donner des cours de sciences ou de physique. On passe également du temps à donner aux filles des leçons de vie qui sont bien nécessaires, surtout avec les nouvelles générations. Aujourd’hui, malheureusement, avec le rythme rapide de la vie, les parents n’ont plus le temps de rester avec leurs enfants. Donc c’est à nous et c’est notre mission de parfois jouer ce rôle ».
Wafaa Maher, professeure de sciences et biologie depuis 1982.

« La Délivrande est devenue pour nous une part de notre histoire. Quand on parcourt nos anciennes photos, elles font toutes partie de la Délivrande. Il y a les voyages avec nos élèves, les petites célébrations au sein de l’école, les photos entre collègues. Bref, la Délivrande, c’est tout notre passé, notre avenir et toute notre jeunesse ».
Elham Mounir, professeure de chimie et physique depuis 1977.

« J’ai peut-être rejoint la famille de la Délivrande beaucoup plus récemment que d’autres professeurs, mais une fois à l’école, j’ai très rapidement créé une solide relation avec les soeurs, les professeurs et les élèves. Je n’ai jamais senti qu’il existait une relation différente entre directeurs et professeurs, ni même entre anciens professeurs et nouveaux arrivés. Ici, en tant que professeurs, on n’a pas uniquement la mission d’expliquer des leçons, mais aussi on apprend à nos élèves à servir leur société, à s’entraider, à abolir entre elles toute différence sociale, religieuse ou autres, et à faire face aux problèmes de la vie. Ce sont ces principes qui ont permis de créer et de conserver à travers les années dans cette école un vrai esprit de famille ».
Mohsen Samir, professeur de matières sociales depuis 1996.

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