Al-Ahram Hebdo : Vous êtes à la tête de la Fédération égyptienne depuis octobre 2017. Qu’avez-vous réalisé depuis ?
Ihab Amin : J’ai commencé mon travail dès mon arrivée. Ma première décision ne touchait ni à l’administration, ni à l’aspect technique. Elle s’est centrée sur le dossier financier du fait que je suis conscient que le facteur de réussite dans mon travail est de trouver des moyens pour augmenter les revenus de la fédération et pouvoir ensuite entamer le travail sur les deux autres dossiers, à savoir technique et administratif. Tous les projets et les stratégies que je voulais mettre en oeuvre pour promouvoir la discipline ont besoin d’un grand financement. En tant que businessman, j’ai commencé à mettre les grandes lignes de ma stratégie pour fournir les sommes d’argent dont j’avais besoin.
— Plus concrètement, quelles sont les décisions prises pour résoudre les problèmes financiers ?
— J’ai commencé à créer la première base de données électronique pour la gymnastique égyptienne. Cette base renferme toutes les informations concernant le nombre, les noms des gymnastes, des entraîneurs, des directeurs techniques et des arbitres dans toute l’Egypte. Pour mettre en place ce système, j’ai fait une annonce dans tous les clubs de l’Egypte pour encourager ces derniers à inscrire leurs noms dans la fédération, mais cette inscription était payante. Avec les sommes collectées, j’ai pu fournir des stages de formation de très haut niveau pour tout le staff technique. J’ai permis aussi aux académies privées de participer à toutes les compétitions qui s’organisent en Egypte, mais en échange d’une somme d’argent. Une décision qui a été très bien accueillie par ces académies qui voulaient faire participer leurs athlètes dans un bon nombre de compétitions.
— Quelle est votre stratégie sur le plan technique ?
— L’augmentation des revenus de la fédération a positivement influencé le côté technique. Le niveau du staff technique a nettement progressé grâce aux stages de formation de haut niveau. En général, les stages de formation technique constituent trois niveaux. La plupart des directeurs techniques égyptiens n’ont reçu qu’un seul niveau. J’ai pu, grâce à mes relations avec la Fédération internationale de gymnastique, introduire les 3 niveaux qui sont très avancés. Par ailleurs, j’ai pu fournir aux gymnastes des stages à l’étranger après de longues années d’arrêt. Cette saison, les sélections vont fournir au moins 4 stages à l’étranger en Russie et en France.
— En quoi cette saison est-elle importante pour la gymnastique égyptienne ?
— Cette saison, on va récolter les fruits des deux années de travail. Cette saison revêt une grande importance avec la qualification olympique. La qualification débutera vers la fin de l’année, précisément en octobre 2019, et s’étendra jusqu’en février 2020. La performance des sélections durant la saison écoulée ainsi que le niveau des gymnastes m’accordent une grande assurance que le nombre de gymnastes qualifiés pour Tokyo sera estimé entre 6 et 8 gymnastes, ce qui représente un nombre satisfaisant par rapport aux anciens JO.
— La nouvelle génération de gymnastes a réalisé de grands exploits. Pouvez-vous nous en parler ?
— Je compte sur cette nouvelle génération pour relancer la discipline qui est restée des années dans l’ombre. C’est depuis 2009 que la fédération a accordé une attention particulière à ces équipes de jeunes qui renferment des gymnastes très doués. En tant que président de la fédération, je leur donne un intérêt particulier, et j’ai décidé d’intégrer les plus talentueux dans la sélection senior pour leur donner une chance et leur acquérir de l’expérience. Je veux surtout noter que le trampoline, qui n’a jamais autant retenu l’attention, a commencé à remporter des médailles au niveau africain en 2013. En 2018, ils ont réalisé leur vrai exploit lors des Championnats d’Afrique en remportant 13 médailles, soit 9 d’or, 3 d’argent et une de bronze.
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