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Vers une issue à la crise malienne

Sabah Sabet, Lundi, 24 juin 2013

Un accord a enfin été signé entre le gouvernement malien et les groupes touareg. Une série de consultations avec les partis politiques a eu lieu dans le but de préparer l’élection présidentielle prévue le 28 juillet.

Mali
L'accord signé entre le gouvernement et les groupes touareg prévoit la sécurisation du Nord, un cessez-le-feu et le cantonnement des rebelles.

A moins de 40 jours d’une élection prési­dentielle jugée cru­ciale pour le Mali, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a lancé cette semaine une série de consultations des audiences avec 35 chefs de partis politiques. Ces rencontres qui sont prévues jusqu’au 26 juin sont organisées « pour dégager les voies et moyens pour une application à la lettre des accords de Ouagadougou et pour l’organi­sation d’élections transparentes, apaisées », a-t-on indiqué dans l’entourage présidentiel.

Parmi les responsables poli­tiques sur la liste des audiences, figurent ceux de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), du Rassemblement Pour le Mali (RPM), importants partis poli­tiques du pays. On y compte éga­lement ceux du Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID), de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS), du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR). La plupart de ces partis ont déjà des candidats investis ou déclarés pour le scru­tin. « Nous avons répondu à cette invitation pour aborder les ques­tions de l’heure, les accords de Ouagadougou et les prochaines élections présidentielles, en bref, l’avenir du Mali », a affirmé Younoussi Traoré, président de l’URD et l’un des premiers res­ponsables reçus. En fait, un accord préliminaire à l’élection présiden­tielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali a été signé mardi 18 juin à Ouagadougou, entre le gouvernement malien et des groupes touareg occupant depuis fin janvier la zone de Kidal (nord-est du Mali), dans la perspective de l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet.

A l’issue des négociations, qui ont duré 11 jours, sous médiation burkinabée dirigée par le président Blaise Campaoré, Bamako, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) ont signé à l’arraché après d’âpres tractations le texte de 12 pages et 25 articles. Ce texte prévoit d’une part la sécurisation de Kidal, suivie de l’organisation de l’élection présidentielle en juillet et le retour de l’armée malienne dans la région, et de l’autre un cessez-le-feu ainsi que le cantonnement des rebelles.

Un pas bien accueilli

Par ailleurs, cet accord, qui semble être un pas vers une sortie de crise à la situation sécuritaire qui règne au Nord-Mali, a été bien accueilli par la communauté inter­nationale. « Cet accord revêt une portée historique ». C’est en tout cas l’avis de l’Union européenne (UE), « il constitue une étape cru­ciale dans un processus de construction de la paix par le dia­logue », a déclaré Catherine Ashton, responsable de la diplo­matie de l’UE.

Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a oeuvré pour la tenue d’élection présidentielle au Mali en juillet, a salué cette décision soulignant que « c’est une avan­cée majeure ».

En revanche, selon certains ana­lystes, cet accord de paix est en demi-teinte, puisque l’armée malienne devra cohabiter avec les rebelles cantonnés et la définition du statut de l’Azawad n’a pas encore été réglée. « Je crois qu’il est important de calmer le jeu, de calmer la situation car notre pays revient de très loin, d’une situa­tion très difficile. (...) Nul n’a le droit, il me semble, de contribuer à le déstabiliser davantage. L’accord de Ouagadougou, c’est pour ramener le calme au Mali », a conclut Tiébilé Dramé, chef de la délégation des autorités maliennes aux discussions de Ouagadougou.

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