Le rêve ahlawi de remporter le titre de la Ligue des champions d’Afrique a viré au cauchemar, vendredi 9 novembre, au stade de Radès à Tunis. Et ce, après la défaite du champion égyptien, 0-3, contre l’Espérance de Tunis, lors de la finale retour de la compétition africaine. Ahli, qui avait pourtant pris une option sur le titre africain en remportant la finale aller 3 à 1 à Alexandrie, a manqué la chance de retrouver le titre africain, convoité depuis 2013, et de soulever son 9e trophée de champion d’Afrique.
Arrivés au stade de Radès avec l’avantage du match aller et galvanisés par le souvenir de précédentes victoires sur cette pelouse, les joueurs d’Ahli ont présenté une mauvaise performance, voire la pire de leur parcours pendant la compétition. Ce stade, théâtre de leurs précédents succès en Ligue des champions en 2006 et 2012, aux dépens du Club Sfaxien et de l’Espérance, a vu vendredi ses hôtes couronnés champions d’Afrique. A la dernière minute d’une première mitemps ennuyeuse, le milieu de l’Espérance, Saad Baguir, a redonné l’espoir à son équipe en ouvrant le score. Le milieu, doué, a doublé la mise 9 minutes après la pause et a enflammé le stade de Radès, surtout que ces deux buts suffisaient pour que l’Espérance soit déclarée champion d’Afrique. Malgré leur situation critique, les Rouges — à la surprise générale — n’ont pas réagi. Et c’est Anice Al- Badri qui a marqué le 3e but pour les Tunisiens, offrant à son équipe une large victoire.
Cette consécration de l’Espérance est bien méritée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Une possession de 60 %, contre 40 % pour Ahli, 13 tirs dont 5 cadrés pour les Tunisiens, contre un non-cadré pour le champion d’Egypte en 90 minutes ! De plus, les joueurs de l’Espérance ont fait 451 passes correctes, alors que le résultat des Rouges est de 297 passes. « Nous avions le désir de présenter une meilleure performance lors de la finale. Mais on a joué dans des conditions difficiles avec de nombreuses absences, que ce soit pour des blessures ou suite à la suspension de l’attaquant vedette de l’équipe, Walid Azaro », a regretté Mohamad Youssef, entraîneur d’Ahli, lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre, avant de saluer la victoire des Tunisiens. Et d'ajouter : « Félicitations à l’Espérance, mais il faut préciser que nous restons encore les maîtres du continent avec nos 8 titres ».
Un effectif pauvre
Emad Metaeb, ancien attaquant international d’Ahli, reconnaît lui aussi que l’équipe alignée lors de la finale n’était pas à la hauteur de l’enjeu. « Il est vrai qu’Ahli a connu des moments difficiles avant la rencontre, mais il faut aussi préciser que l’effectif d’Ahli n’est pas assez riche de talents. Les remplaçants n’ont pas réussi à combler le vide laissé par les absents. A mon avis, atteindre la finale avec cet effectif pauvre était déjà un exploit », dit-il.
Le milieu nigérian Junior Ajayi, le latéral tunisien Ali Maaloul, le vétéran latéral Ahmad Fathi, tous blessés, ont manqué un grand nombre de rencontres dans cette compétition africaine. A cela s’est ajoutée la suspension par la CAF de l’attaquant marocain Walid Azaro, quelques jours avant la finale retour. Avec toutes ces absences, l’ailier Walid Soliman était le seul joueur capable de faire la différence dans l’effectif d’Ahli. Ce dernier a fait de son mieux tout au long du parcours de l’équipe dans la compétition, avec 6 buts marqués, dont 2 lors de la finale aller, mais il a beaucoup souffert au match retour.
Les performances médiocres des remplaçants lors de la finale ont clairement montré leur manque d’expérience pour ce niveau de compétition. Les joueurs n’ont pas réussi à gérer la pression et ils étaient complètement déconcentrés lors de cette finale. « Je remercie Soliman pour ses efforts. Franchement, j’avais l’espoir qu’Ahli remporterait le titre pour le dédier à Soliman. A mon avis, c’est le meilleur joueur de cette compétition, mais malheureusement, il a manqué le titre. A mon avis, Ahli a besoin de recruter 4 ou 5 joueurs de son niveau, afin que l’équipe regagne sa place à la tête du continent », a indiqué Waël Gomaa, ancien capitaine d’Ahli. La défaite d’Ahli en finale représente un vrai choc pour les responsables du club et ses supporters, qui ont beaucoup rêvé à ce titre, surtout après l’échec de l’année dernière, quand les Rouges avaient perdu la finale contre les Marocains de Wydad de Casablanca.
Suite à son élection comme président du club au début de l’année, Mahmoud Al-Khatib avait déclaré que le premier objectif du club était de retrouver le titre de champion d’Afrique. Et que l’administration du club ferait tout son possible pour atteindre cet objectif. Al-Khatib est maintenant sous le feu de critiques, surtout avec l’échec de l’administration du club à faire un bon recrutement l’été dernier, ce qui a beaucoup affecté l’équipe dans son parcours lors de la compétition africaine. Après cet échec, les supporters d’Ahli attendent un mercato hivernal assez chaud, pour remédier aux lacunes de l’équipe et tenter à nouveau leur chance dans cette compétition africaine l’année prochaine.
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