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Carte des partis politiques d'opposition

Aliaa Al-Korachi, Mardi, 11 juin 2013

L’opposition turque, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, des laïcs kémalistes aux islamistes, s’est fortement mobilisée pour rejoindre le mouvement de contestation contre le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. On dénombre 6 principaux partis.

Cartes
Le plus grand parti d'opposition, le CHP se manifeste contre le régime. (Photo: Reuters)

Partis de gauche :

Le Parti républicain du peuple (CHP) :

Au centre-gauche, ce parti est la principale force d’opposition. Il a remporté 135 sièges sur 550 lors des dernières législatives de juin 2011. Fondé en 1923 par Mustafa Kemal Ataturk, le CHP est également considéré comme le plus ancien des partis politiques turcs, créé en 1945. Le CHP s’est toujours opposé au Parti gouvernemental de la justice et du développement (AKP), qu’il accuse de vouloir islamiser la Turquie. Aujourd’hui, le CHP se révolte contre la diplomatie d’Erdogan envers la Syrie qui « sert les intérêts américains et non turcs ».

Le Parti démocratique de gauche (DSP) :

Au départ, il était une simple dissidence du CHP. Le DSP a été fondé en 1985 à une époque où l’activité politique était interdite. Il s’est imposé en 1995 comme la principale formation de gauche. Il fut également le grand vainqueur des élections d’avril 1999 en obtenant le plus grand nombre de sièges au Parlement. Il a participé au gouvernement de 1997 à 2002. Son effondrement a été foudroyant, avec moins de 1,2% des voix en novembre 2002. Depuis, il n’est plus représenté à l’Assemblée. Le DSP s’oppose toujours au libéralisme économique et en particulier à la privatisation. Mais il a approuvé la participation turque à l’Otan et son adhésion à l’Union Européenne (UE).

Partis de droite

Le Parti de l’action nationale (MHP) :

Fondé en 1969, ce parti est situé à l’extrême-droite du paysage politique turc. Suivant une politique nationaliste, le MHP est le seul parti fortement opposé à une adhésion à l’UE et combat de manière virulente les désirs kurdes d’obtenir davantage d’autonomie. Il a obtenu près de 15% des voix lors des élections législatives de 2007, puis a légèrement reculé en 2011. Il est en revanche resté le troisième parti du Parlement turc disposant de 53 sièges.

— Le Parti de la jeunesse (GP) :

Fondé en 2002 par le milliardaire Cem Uzan, un propriétaire de chaînes de télévision et de journaux, souvent qualifié de Silvio Berlusconi turc, il se situe au centre-droit, le GP est un parti politique populiste et nationaliste. Il a obtenu 7,3 % des voix lors des législatives de 2002, puis un peu plus de 3% lors de celles de 2007. Aux élections de 2011, le parti n’a pas pu présenter de candidat. Toutefois, il reste très présent dans la rue.

Parti religieux

Le Parti de la félicité (SP) :

C’est un parti politique de tendance islamique dirigé par Necmettin Erbakan, fondateur et leader historique de l’islam politique en Turquie jusqu’à sa mort en février 2011. Il est d’ailleurs issu, comme l’AKP d’Erdogan, de l’ancien Parti de la prospérité dissous en 1998. Le SP a certes obtenu des résultats modestes aux législatives de 2011 avec 1,24% des voix et pas de représentant élu, mais il reste néanmoins la quatrième force politique turque. Il se dresse contre Erdogan, notamment concernant sa politique syrienne. Le président du SP, Mustafa Kamalak, a affirmé récemment qu’Erdogan était « manipulé », dans le dossier syrien, par les Américains. Le SP s’oppose également au déploiement de radars de l’Otan sur le territoire turc.

Parti pro-kurde

Le Parti pour la paix et la démocratie (BDP) :

Le BDP a été fondé en 2008 suite à la dissolution du Parti de la société démocratique (DTP), en raison de ses liens supposés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le BDP a obtenu un très bon score lors des législatives de 2011 en remportant 35 sièges. Au Parlement, il milite pour la résolution de la question kurde. Il est considéré comme le bras politique du PKK. Parmi ses revendications: la suppression du seuil électoral de 10%, celui-ci ayant pour effet de limiter considérablement la représentation du peuple kurde au sein de l’Assemblée nationale.

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