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Les échecs, un jeu qui développe l’intelligence

Dina Bakr, Lundi, 27 août 2018

L’atelier d’échecs a lieu dans un bâtiment historique.
L’atelier d’échecs a lieu dans un bâtiment historique.

Pour la première fois, Beit Al-Sennari, un bâtiment historique à Sayéda Zeinab considéré comme un centre culturel, organise un atelier d’apprentissage au jeu d’échecs. « Cet atelier fait partie des activités organisées pour les enfants durant les vacances d’été. Il programme des loisirs qui permettent de forger la personnalité des enfants », affirme Dawlat Omar, responsable des activités à Beit Al-Sennari, tout en ajoutant que dans cet atelier, on apprend aux enfants à jouer aux échecs, un jeu qui permet de développer leurs facultés de concentration et leur capacité à raisonner. Et comme une partie d’échecs ne se gagne pas précipitamment, le joueur doit être patient et anticiper les attaques de son adversaire. Le jeu d’échecs apprend aux enfants la rigueur et la patience.

Avant d’arriver à l’atelier, il faut traverser plusieurs couloirs, monter des escaliers pour rejoindre le groupe des joueurs débutants. En ce lieu, les enfants sont attablés de part et d’autre de l’échiquier. Le silence règne dans la salle. Plusieurs enfants notent leurs coups et ceux de leurs adversaires sur une feuille de papier. « Cela permet de revoir la partie chez soi et de l’analyser pour mieux se préparer pour la prochaine rencontre », explique Amr Al-Husseini, entraîneur et joueur international. La discipline est stricte, et si un joueur dérange ses amis, l’entraîneur lui retire un pion, ce qui risque de compromettre sa partie. Tareq Beibars et Ahmad Amr sont les entraîneurs assistants d’Al-Husseini. Les trois sont entièrement disponibles pour répondre aux questions des enfants. « Certains enfants sont très doués et gagnent des parties contre des adversaires bien plus âgés qu’eux », affirme Al-Husseini. Il ajoute que le jeu d’échecs aide à mieux structurer sa pensée. Il favorise l’apprentissage de la logique et améliore les capacités de mémorisation des enfants. Toutes ces qualités sont des facteurs de réussite dans la vie. « Le jeu d’échecs m’a appris à penser de façon logique, il m’a appris à résoudre mes problèmes, proposer des solutions et à prendre certaines décisions dans le cadre de mon travail », souligne Al-Husseini, qui est responsable des ressources humaines dans une société multinationale. Il pense qu’apprendre aux enfants à jouer aux échecs permet de développer leur intelligence émotionnelle, ce qui les aide à s’adapter aux situations complexes, car ils doivent réfléchir à un plan B. Gérer les déplacements des pièces et trouver une bonne combinaison incite les enfants à la réflexion « Avant de venir ici, je ne connaissais même pas les noms des pièces. Lorsque j’ai appris que mon oncle avait remporté un tournoi, cela ne m’avait pas secouée, car j’avais une idée absurde du jeu d’échecs. Et lorsque j’ai appris les fonctions de chaque pièce, comme la Dame qui se déplace soit horizontalement, soit verticalement, soit en diagonale d’où elle contrôle le plus grand nombre de cases (27 au maximum), je me suis retrouvée à chaque partie devant une nouvelle expérience », précise Yasmine, 12 ans.

Bien concentrés, leurs yeux fixés sur l’échiquier, les enfants ne sentent pas le temps passer. « Ici, on n’obéit pas aux règles strictes du jeu. Je leur ai montré mon chess clock (horloge d’échecs portable et numérique) pour leur faire comprendre que chaque joueur a une heure et demie de jeu, mais je leur laisse plus de temps afin de se familiariser avec l’échiquier », dit Al-Husseini. En effet, les entraîneurs sont heureux d’augmenter le nombre de joueurs d’échecs. Beibars n’a pas oublié de communiquer aux enfants les noms des logiciels d’échecs qu’ils peuvent télécharger sur leurs portables. « Les sites du jeu d’échecs sur Internet sont nombreux et en plusieurs langues. Utiliser les jeux électroniques est certes utile », souligne Beibars.

Omar, 9 ans, a gagné sa partie d’échecs. Il salue son adversaire Hazem de 15 ans. Ce dernier hésite à lui tendre la main pensant qu’il peut continuer à jouer, mais il a fini par accepter sa défaite. « Mon grand-père m’a appris les règles du jeu alors que j’avais à peine 4 ans. C’est un plaisir de réfléchir, de deviner les coups de l’adversaire et de mettre la main sur ses points faibles pour gagner la partie », dit Omar, avec beaucoup d’assurance et de fierté.

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