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La culture et la révolution égyptienne

Lundi, 10 juin 2013

La culture est l’axe principal de la construction des sociétés, car elle est le principal facteur de développement et d’épanouissement des peuples dans les domaines scientifique, intellectuel et littéraire.

Il est vrai que la culture en tant que notion et terme ne figurait pas dans les emblèmes de la révolution égyptienne, mais il est vrai aussi que chacun de ces emblèmes porte une teneur culturelle. Comment est-il possible de réaliser ces emblèmes et ces objectifs sans comprendre leur valeur culturelle ? La liberté en tant que valeur comprend des dimensions culturelles qu’il est indispensable d’ancrer dans la société si celle-ci désire une véritable liberté avec toutes ses composantes. Cela est également valable pour l’objectif de la justice sociale et les besoins élémentaires des citoyens.

L’histoire de l’Egypte Ancienne a révélé cette réalité. En effet, la culture a joué un rôle primordial dans la construction de la société égyptienne comme le révèle le patrimoine culturel sur les murs des temples. Partant, le discours sur la construction de la nouvelle Egypte post-révolutionnaire sans confirmer la dimension culturelle devient de la langue de bois. En effet, la culture dans sa notion globale et ses innombrables ramifications reste à la tête des priorités de la construction et de la renaissance du pays dans différents domaines. Il est inimaginable de réaliser un développement civilisationnel global sans que la culture y soit un composant fondamental. Dans ce contexte, il s’avère indispensable d’enregistrer deux remarques importantes.

Premièrement, la culture et l’ancrage de ses valeurs ne sont la responsabilité ni d’un seul ministère, ni de l’Etat avec ses divers appareils bien qu’ils assument la plus grande responsabilité étant donné les pouvoirs qu’ils détiennent qui leur permettent de déterminer les orientations. Cependant, la société, avec ses composantes sociales et politiques, assume une grande part dans la construction de la structure culturelle avec ses valeurs, ses principes et son éthique.

Deuxièmement, il est important de confirmer le rôle de la culture locale dans la construction de la structure culturelle nationale. La société est composée d’un ensemble d’éléments enchevêtrés. Chacun possède des valeurs culturelles qui forment les valeurs et les principes de la société. De là émane l’importance du rôle des palais de la culture dans les gouvernorats du pays pour élever le niveau culturel et orienter la conscience sociale. Mais malheureusement, il existe un énorme fossé entre ce que font ces institutions actuellement et le rôle qu’elles doivent effectivement jouer. Leurs activités restent nettement en dessous du niveau requis pour assumer leur responsabilité dans la construction de la nouvelle Egypte. Le développement du rôle de l’Organisme public des palais de la culture et des institutions affiliées doit former notre priorité dans cette phase post-révolutionnaire pour reconstruire la société égyptienne. Cependant, leur rôle nécessite une nouvelle vision partant de l’évaluation des expériences du passé, de la lecture des mutations présentes et de l’élaboration des plans à venir.

Réaliser l’emblème de la culture pour tous signifie accorder à chaque citoyen la culture nécessaire qui lui permet de comprendre et d’assimiler les affaires de société, de réfléchir à ses problèmes et à leurs solutions, voire même être capable d’exécuter ses missions et ses devoirs dans tous les domaines politique, économique, médiatique ou autres. Voilà l’objectif à partir duquel doit s’élancer la stratégie de l’action nationale pour bâtir l’avenir.

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