Le Théâtre national soudanais a été créé en 1959, à Om Dourman, trois ans après l’indépendance du pays. Il a contribué à la formation d’une génération d’hommes de théâtre comme Al-Taher Chebika, Al-Fadel Saïd, Yassin Abdel-Qader, Al-Faky Abdel-Rahman, Hamdan Allah Abdel-Qader, Balquis Awad, Fayza Amsib, Taheya Zarouk, et d’autres. A partir de 1967, sous la direction d’Al-Faky Abdel-Rahman, la production théâtrale a été belle et bien entamée. Le théâtre national a commencé à présenter des spectacles classiques, romantiques, absurdes, comiques et réalistes. Abdel-Rahman a encouragé la fondation de plusieurs troupes et théâtre, soutenues par l’Etat. Dans les années 1970, Youssef Khalil a lancé le théâtre d’avant-garde et a donné sur les planches du Théâtre national des pièces comme Gesr Arta (le pont d’Arta), Al-Embrator Johns (l’emperreur Johns), etc. Pendant une vingtaine d’années, le théâtre national a connu un foisonnement, grâce à l’intérêt que lui a accordé l’Etat soudanais. Certaines pièces, par leur simplicité et leur approche des problèmes sociaux, ont remporté un véritable succès ; elles sont restées gravées dans les mémoires, à l’exemple de Ala Einak Ya Tager (au vu et au su de tous), Khoutoubat Soheir (les fiançailles de Soheir) et Aql Aïcha (la tête de Aïcha).

Ensuite, à partir des années 1990 et jusqu’à présent, le théâtre au Soudan a connu des hauts et des bas, en raison des remous politiques. L’activité théâtrale des troupes indépendantes continue à exister, mais de façon très irrégulière, surtout après la séparation du Soudan du Sud en 2011.