Al-ahram hebdo : Vous avez été élu à la tête de la Fédération égyptienne d’athlétisme en octobre dernier. Quelles sont les principales mesures que vous avez prises à ce jour ?
Walid Atta : Il faut d’abord noter que 8 mois, ce n’est pas assez pour mener à bien de grandes réformes. Depuis mon élection à la tête de la Fédération en octobre dernier, j’ai mis en oeuvre un plan pour le développement de la discipline, mais les résultats ne seront palpables que dans 3 à 5 ans. Toutefois, en ce qui concerne les démarches de ces 8 derniers mois, j’ai commencé à revoir l’encadrement technique de chaque discipline : course, saut et lancer. Mon objectif pour cette période est de recruter un spécialiste étranger, afin d’améliorer le système d’entraînement. Nous négocions avec plusieurs entraîneurs africains d’Afrique du Sud, de Somalie et du Kenya, où la discipline est très développée. La nouveauté que j’ai pu introduire c’est ce contrat signé entre la Fédération et le ministère de l’Education, afin de promouvoir la discipline dans les écoles. En vertu de ce contrat, les professeurs de sport dans les écoles s’engagent à sensibiliser les élèves à la discipline dès l’année scolaire 2013/2014.
— Et pour l’avenir, quels sont vos principaux projets ?
— J’ai un projet pour le développement des sélections seniors et juniors. En tant qu’ancien athlète, je connais bien les besoins des athlètes et leurs problèmes. Ils ont besoin de stages et de tournois à l’étranger. Et c’est ce que j’essaie de leur fournir. J’ai augmenté le nombre de stages à l’étranger de 2 à 6 par an.
J’ai beaucoup d’espoir, je pense que l’athlétisme réalisera des exploits durant la prochaine période, car nos juniors sont très talentueux, et c’est le fruit du travail fourni durant les 4 dernières années. Le premier exploit des juniors remonte à avril dernier, où ils se sont classés 2e aux Championnats d’Afrique juniors au Nigeria. Ils ont remporté 8 médailles d’or, 6 d’argent et 2 de bronze. C’est une première car l’Egypte a devancé les grandes nations de la discipline comme le Kenya, le Nigeria, l’Ethiopie, l’Algérie et le Maroc.
— Comment la Fédération prépare-t-elle la saison ?
— L’objectif de la saison est les Jeux méditerranéens en juin et les Mondiaux en août. Il s’agit de deux tournois importants où notre objectif est de décrocher des médailles. Pour bien se préparer, la sélection a fait son premier regroupement en février dernier. Ensuite, les athlètes de chaque épreuve ont commencé un plan de préparation spécifique. Dans toutes les épreuves, les athlètes ont suivi des stages en Chine, en Italie, en Corée et aux Etats-Unis. Mais ce à quoi je tiens pour cette saison, c’est de faire participer la sélection à de nombreux tournois, car c’est le seul moyen d’acquérir de l’expérience.
— La Fédération a-t-elle un plan spécifique pour Hamada Mohamad, le coureur qui a réalisé un exploit pour l’Egypte en disputant les demi-finales du 800 m aux JO de Londres 2012 ?
— Hamada Mohamad, jeune coureur de 19 ans, a réalisé un vrai exploit à Londres en terminant 1er de la cinquième série au premier tour, ce qui lui a permis de se qualifier pour les demi-finales et de devenir le premier Egyptien à disputer une demi-finale du 800 m aux JO de Londres. A noter que c’est la première fois qu’un Egyptien participe aux JO dans cette épreuve qui est une spécialité purement kényane depuis longtemps. Hamada Mohamad est également le premier Egyptien à figurer sur la liste du classement mondial des coureurs où il occupe la 35e place, une première dans l’histoire de l’Egypte. Il a de la chance car il est soutenu par les Forces armées qui assument ses frais de préparation jusqu’à présent. Il suit un programme spécial avec son entraîneur : il s’entraîne actuellement sous la houlette de l’Anglais d’origine somalienne Jana Adel, meilleur coach de demi-fond en 2008 et l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Hamada Mohamad a du talent et cela lui permettra de faire de vrais exploits durant la prochaine période.
— La sélection féminine n’a pas réalisé de bonnes performances. Que comptez-vous faire pour son développement ?
— Oui, vous avez raison. Mais il faut dire que le seul moyen de créer une sélection solide est de commencer par la base, avec les juniors. C’est ce que l’ancien président de la Fédération a commencé à faire il y a 4 ans en accordant plus d’intérêt aux jeunes filles. Ce plan a commencé à donner des fruits, lors des derniers Championnats d’Afrique en avril au Nigeria, Lina Gaber a remporté la médaille d’or en 100 m saut d’obstacle. Pareil pour Israa Eweis qui a remporté la médaille d’or en saut en longueur. Ces deux athlètes sont très talentueuses et on attend beaucoup d’elles aux prochains Mondiaux juniors.
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