Une vingtaine de personnes ont été blessées dans un attentat suicide dimanche 1er juillet contre un hangar où sont entreposées des urnes à Kirkouk, au nord de Bagdad. «
Une voiture conduite par un kamikaze a explosé devant l’entrée principale de l’entrepôt, blessant neuf policiers, six membres des forces antiterroristes et quatre civils », a affirmé une source de sécurité à l’
AFP. Cet attentat est intervenu deux jours avant le recomptage manuel des voix exprimées le 12 mai, lors d’un scrutin entaché d’allégations de fraude. Le recomptage a commencé mardi 3 juillet dans les circonscriptions contestées : les trois provinces kurdes (Erbil, Souleimaniyeh et Dohouk), Kirkouk, Ninive, Salaheddine et Al-Anbar, la province de Kirkouk étant l’une des plus affectées par les accusations de fraude. Un coup de théâtre, selon les observateurs. En effet, la semaine dernière, quelques jours après la décision de la justice iraqienne de mener un nouveau décompte de tous les bulletins de vote, neuf juges nommés par la Cour suprême ont annoncé que ce nouveau décompte ne serait effectué que dans les circonscriptions qui ont donné lieu à une contestation. En fait, le parlement iraqien a ordonné un recomptage national des voix en raison de soupçons de fraude et a remplacé les responsables de la commission électorale par un panel de juges.
Seuls les bulletins suspects visés par des plaintes officielles ou mentionnés dans les rapports de vote sont recomptés, a déclaré la commission de magistrats chargée de superviser les opérations. Des observateurs des Nations-Unies, d’ambassades étrangères et des partis politiques sont présents lors de ce nouveau décompte.
Le recomptage partiel devrait faciliter la tâche : recompter manuellement les 11 millions de bulletins en Iraq et à l’étranger aurait pu prendre des mois. Or, le mandat du parlement iraqien est arrivé à échéance le 30 juin dernier. En effet, pour la première fois depuis l’établissement d’un système parlementaire après la chute de la dictature en 2003, l’Iraq s’est retrouvé cette semaine sans Chambre des députés avec la fin de la législature sans que les résultats du scrutin législatif soient validés.
Pour rappel, c’est la liste conduite par le leader chiite Moqtada Al-Sadr qui est arrivée lors des législatives du 12 mai dernier en tête avec 54 sièges, suivie par celle du premier ministre sortant Haider Al-Abadi. Les deux leaders ont annoncé, il y a une semaine, une alliance entre leurs blocs politiques. Cette alliance complète un précédent accord conclu par Sadr avec le chef de milices pro-iraniennes Hadi Al-Amiri, dont la coalition est sortie deuxième du scrutin et qui permettrait à un futur gouvernement de disposer d’une majorité absolue au parlement si les résultats restaient inchangés.
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