Selon Mohamad bin Salman, « seuls les rêveurs seront les bienvenus ». (Photo : AFP)
Un fonds commun de 10 milliards de dollars a été créé par l’Egypte et l’Arabie saoudite dans le but de construire un centre touristique de 1 000 km2 dans le Sud-Sinaï. Ce centre s’inscrit dans le cadre du méga-projet
NEOM, lancé par le prince héritier saoudien, Mohamad bin Salman, en octobre dernier. Il vise à construire, en Arabie saoudite, une méga-ville ultramoderne de 26 500 km2 et qui s’étend tout le long de la mer Rouge, moyennant un financement de 500 milliards de dollars, en plus de la création de plus de 50 centres d’attraction touristique.
Différents secteurs seront développés dans le cadre du projet NEOM, comme l’énergie, l’eau, la mobilité, les biotechnologies, l’alimentation, les médias, le divertissement ou encore les technologies. En matière de développement touristique, l’Egypte et la Jordanie vont collaborer avec l’Arabie saoudite, afin de créer ce projet géant, chacune sur son territoire. La partie du projet, qui concerne le Sinaï, consiste à créer sept points d’attraction touristique sur la mer Rouge, sur une superficie de 1 000 km2 allant de Charm Al-Cheikh à Taba et Noweiba.
L’Egypte contribue au projet par des terrains qui resteront sa propriété, tandis que l’Arabie saoudite prendra en charge la construction des projets touristiques et l’investissement. Selon Elhami Al-Zayat, ancien président de l’Union des chambres de tourisme et d’hôtellerie, ce projet sera très bénéfique pour l’Egypte. « En plus des emplois qu’il va créer et du fait de remédier, en partie, au problème de chômage, il assurera le développement touristique dans le Sud-Sinaï, tout en faisant prendre à la région la direction des villes intelligentes — les smart villages —, qui séduisent les touristes actuellement, surtout si l’on y ajoute la nature vierge, les eaux de couleur azur et le climat modéré du Sinaï », indique-t-il. Et d’ajouter que ce projet ouvrira de nouveaux horizons en matière d’investissements au Sinaï, ce qui pourrait attirer d’autres investissements que ceux venant de l’Arabie saoudite.
« Nous possédons les terrains et l’expérience touristiques, puisque nous travaillons dans ce domaine depuis le début des années 1980. Eux possèdent l’argent et les investissements, pourquoi donc ne pas créer une complémentarité dans ce secteur qui sera lucratif pour les deux parties ? », poursuit Al-Zayat.
Nouveaux types de tourisme
Pour sa part, Hicham Ali, président de l’Association des investisseurs touristiques du Sud-Sinaï, est d’avis que ce projet donnera un bon coup de pouce au tourisme dans toutes les stations balnéaires de la région de la péninsule sud. Ainsi, il permettra de redessiner la carte touristique de la région, notamment avec le développement de nouveaux types de tourisme, en vogue dans le monde entier, comme le tourisme thérapeutique, la thalassothérapie ou encore celui des yachts. En outre, il devrait attirer de plus en plus de touristes provenant des pays du Golfe, grâce à la proximité ainsi qu'aux services ultramodernes qu’ils y trouveront.
« Le gouvernorat du Sud-Sinaï, en coopération avec l’Association des investisseurs, va lancer prochainement un plan de développement des infrastructures et des établissements touristiques existant actuellement. L’objectif de ce plan est de créer une sorte d’équilibre entre ces établissements et les nouveaux centres touristiques et d’assurer ainsi une concurrence égale. Ce qui aura sans doute un impact sur l’amélioration des services offerts partout », indique Ali, tout en exhortant les banques nationales à accorder plus de facilités aux investisseurs du secteur touristique travaillant dans le Sinaï, afin de les aider à se développer rapidement, surtout avec les pertes qu’ils ont enregistrées au cours des dernières années.
Quant à Sami Soliman, président de l’Association des investisseurs touristiques de Taba et Noweiba, il estime que ce grand projet dont l’Egypte fera partie donnera un nouvel espoir aux professionnels du tourisme et aux investisseurs du secteur, qui ont beaucoup souffert au cours des sept dernières années. « Ce projet va profiter des infrastructures touristiques qui existent déjà dans la région et les améliorer. Il va créer de nouveaux centres d’attraction et de divertissement qui complèteront le côté balnéaire, connu dans la région. Rappelons aussi qu’une partie du projet est consacrée au tourisme religieux, surtout dans la région de Sainte-Catherine et de la montagne Al-Tor, ainsi que dans la région des lieux saints en Jordanie », indique Soliman.
La collaboration entre l’Egypte et l’Arabie saoudite dans le cadre du projet NEOM vient ainsi couronner les relations très étroites entre les deux pays au cours des dernières années.
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