«
La participation des Egyptiens reflète leur foi en la démocratie », s’est félicité Ibrahim Lachine, président de l’Autorité nationale des élections, lors d’une conférence de presse, avant d’annoncer, sous les applaudissements, la «
victoire écrasante de Abdel-Fattah Al-Sissi avec 97,08 %
des voix valides ». Le chef de l’Etat a été réélu pour un second mandat de 4 ans. Un score presque similaire à celui du scrutin de 2014, lors duquel Al-Sissi avait été élu avec 96,9 % des voix. Une fois le résultat annoncé, une atmosphère de fête et d’enthousiasme a régné en Egypte. Les Egyptiens se sont précipités vers les grandes places pour célébrer la réélection du président. Les cris de joie et les applaudissements se sont fait aussi entendre au siège de l’équipe de campagne du président, en majorité des jeunes, qui suivaient attentivement l’annonce des résultats. Le discours du président n’a pas tardé. Après avoir remercié les Egyptiens de lui avoir accordé un second mandat, le président a promis, lors d’un discours retransmis à la télévision, de travailler pour tous les Egyptiens sans aucune distinction. «
Celui qui m’a donné sa voix ne diffère pas pour moi de celui qui ne l’a pas fait ».
« Le chef de l’Etat a obtenu 21 835 387 de voix valides à l’intérieur et à l’extérieur du pays, soit 97,08 % », a annoncé, lundi 2 avril, Ibrahim Lachine, président de l’Autorité nationale des élections. Par ailleurs, son rival, Moussa Moustapha Moussa, a remporté 656 534 voix, soit 2,92 % des bulletins valides.
Lors d’une conférence tenue au siège de l’Organisme général de l’information, en présence des médias égyptiens et étrangers, le conseiller Lachine a donné les résultats détaillés de l’élection présidentielle. Le nombre total d’électeurs inscrits était de 59 078 138 voix, 24 254 152 électeurs ont voté en Egypte et à l’étranger, avec un taux de participation de 41,05 %. 92,73 % des bulletins étaient valides, et 7,27 % ont été rejetés comme blancs ou nuls. De même, le président de l’Autorité nationale des élections a déclaré que 157 000 Egyptiens à l’étranger ont participé à l’élection. Après l’annonce des résultats, Lachine Ibrahim a envoyé des messages aux deux candidats, à commencer par Abdel-Fattah Al-Sissi : « Nous vous félicitons et prions Dieu pour qu’Il vous aide à assumer votre responsabilité et à réaliser la justice, le développement et la prospérité. Les voix du peuple égyptien qui vous ont élu pour un deuxième mandat affirment la confiance des Egyptiens en vous ». Au sujet de Moussa Moustapha Moussa, Ibrahim a dit : « Il a exercé son droit constitutionnel de se présenter à la présidence, et a combattu avec honneur, intégrité et courage. Il mérite d’être salué ».
Le taux de participation de 41 % retient immédiatement l’attention. Ce taux est légèrement inférieur à celui de 2014, qui était de 47 %. Selon Akram Al-Alfi, expert au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, cette différence n’a aucune signification particulière, car le scrutin de 2014 était exceptionnel, vu qu’il faisait suite à une guerre féroce menée par l’Egypte contre le terrorisme, après la chute des Frères musulmans. « Aujourd’hui, la scène est différente. Le peuple, avec ses différentes catégories, a réalisé que la stabilité était la première priorité pour l’Egypte », explique l’expert, qui souligne que le taux de participation des Egyptiens, à l’intérieur et à l’étranger, est plus élevé que prévu. « Cette présidentielle reflète que les Egyptiens sont conscients de l’importance de la participation politique ».
Selon Karim Abdel-Razeq, professeur de sciences politiques à l’Université d’Alexandrie et spécialiste des régimes politiques, « les Egyptiens sont conscients des efforts déployés durant le premier mandat du président Abdel-Fattah Al-Sissi. Ils veulent la poursuite de ces efforts durant le nouveau mandat. Ils veulent bâtir leur pays et répondre aux critiques venant de l’étranger. Ils considèrent que le vote est un devoir patriotique, et veulent construire leur pays avec le président Abdel-Fattah Al-Sissi ».
Merci à Eve
Lachine n’a pas manqué de remercier les femmes égyptiennes qui étaient sur le devant de la scène électorale en affirmant qu’elles « étaient et resteront derrière leur patrie ». Il n’y a pas encore de chiffres officiels sur la participation des femmes à l’élection de 2018. Mais Karim Abdel-Razeq pense que celles-ci sont présentes en masse sur la scène électorale depuis 2011. « La femme joue aujourd’hui un rôle important sur la scène politique. En vertu de la Constitution, elle dispose d’un quota au parlement et de 13 500 sièges dans les conseils locaux au niveau de la République ». En fait, les femmes représentent 49 % de la base électorale en Egypte, et les chiffres indiquent que le taux de participation de la femme égyptienne au référendum constitutionnel de 2014 a atteint environ 55 %, de même, lors de la précédente élection présidentielle, leur taux de participation était de 54 %.
Quant au nombre de votes blancs ou nuls, il a atteint 7,27 % du total des voix. Ce chiffre est supérieur à celui des voix obtenues par Moussa Moustapha Moussa, qui n’a récolté que 2,93 % des suffrages exprimés. Ce chiffre est dû en partie à la hausse du taux d’analphabétisme en Egypte. Notons que certains électeurs ont mis la mention « Sissi, nous t’aimons » sur leurs bulletins de vote. Al-Alfi explique aussi que certains électeurs ont voulu envoyer un message à la direction politique sans donner leurs voix à Moussa Moustapha Moussa. « Ces gens rejetaient les appels du boycott, mais ont voulu transmettre un message », conclut Al-Alfi.
Les premiers gouvernorats en termes de nombre d'électeurs :
Le Caire : 2 580 306 voix
Charqiya : 1 950 489 voix
Daqahliya : 1 918 152 voix
Béheira : 1 729 657 de voix
Gharbiya : 1 638 953 voix
Les premiers gouvernorats en termes de taux de participation:
La Nouvelle Vallée : 58 %
Sud-Sinaï : 51,68 %
Gharbiya : 50,98 %
Port-Saïd : 48,5 %
Ménoufiya : 48,5 %
Charqiya : 47,65 %
Daqahliya : 47,01 %
Béheira : 46,41 %
Fayoum : 44,36 %
Qalioubiya : 43,1 %
Lien court: