En Arabie saoudite, les Egyptiens votent en masse.
(Photo : Al-Ahram)
Correspondance —
Avant que le coup d’envoi ne soit donné à l’opération de vote, les prévisions influencées par la propagande faite par les Frères musulmans insinuaient que le taux de participation des Egyptiens résidant en Arabie saoudite serait loin d’être satisfaisant. Ce fut le contraire. Un grand nombre d’Egyptiens a afflué vers les bureaux de vote que ce soit à l’ambassade d’Egypte à Riyad ou au consulat général à Djeddah. L’Arabie saoudite comprend le plus grand bloc électoral des Egyptiens résidant à l’étranger, 2,9 millions. Du vendredi 16 mars et tout au long des 3 jours consacrés au vote, des électeurs ont défilé devant les bureaux de vote, la plupart ayant emmené leurs enfants avec eux. A tel point que les queues se sont transformées en lieux de rencontres chaleureuses et de socialisation entre les Egyptiens, toutes catégories confondues. La mission diplomatique présidée par Dr Hazem Ramadan, consul général à Djeddah, et tous les membres du consulat étaient dans l’attente des électeurs qui sont venus, dès les premières heures du jour, pour leur faciliter le processus de vote dans la tente qui avait été installée à cette fin devant le consulat. L’Union générale des Egyptiens à l’étranger, sous la direction de Dr Saïd Yéhia, n’a pas ménagé ses efforts et avait formé deux comités organisationnels, l’un pour accueillir et guider les électeurs, et l’autre pour le transport des électeurs résidant à Djeddah et aussi loin de la ville. Un troisième comité médiatique était chargé d’inciter les électeurs à se rendre aux urnes. Et à l’intérieur du consulat, 22 bureaux de vote ont été installés pour faciliter le processus de vote.
Activisme communautaire via la toile
Selon Dr Saïd Yéhia, la communauté égyptienne à Djeddah avait mis 66 bus à la disposition des Egyptiens résidant dans la région ouest du Royaume pour les aider à se rendre au consulat général, et ce, outre les panneaux qui étaient installés pour guider les électeurs. La communauté s’est également chargée de garantir un soutien médical aux électeurs en procurant des fauteuils roulants aux handicapés. Les réseaux sociaux et le site officiel de la communauté des Egyptiens résidant à l’étranger ont également joué un rôle important à travers le lancement d’une campagne de plus d’un million de messages pour appeler les Egyptiens à participer aux élections. La scène des milliers d’Egyptiens venus donner leur avis devant les bureaux de vote s’est déroulée dans une atmosphère festive. « C’est effectivement une festivité démocratique reflétant une image honorable de l’Egypte », a assuré l’ambassadeur égyptien à Riyad, Nasser Hamdi. Et d’assurer que personne ne s’attendait à ce qu’autant d’Egyptiens résidant en Arabie saoudite aient participé au processus électoral. L’ambassadeur Hamdi n’a pas oublié de remercier les autorités saoudiennes qui se sont chargées de faciliter et de sécuriser les élections.
A chacun ses arguments
Enthousiaste, Hammouda Al-Zarar, coiffeur, affirme : « Je ne suis pas employé et je pratique un métier libre, le président Sissi a ordonné qu’un système d’assurance soit créé pour nous, et cela suffit pour que je vote pour lui ». Un autre argument a été mis en avant par un nombre non négligeable d’électeurs, celui de la vengeance : « Nous sommes là pour venger nos martyrs », Sissi est le candidat qui convient à la phase à venir. Dr Mohamad Sobhi, pharmacien résidant à Djeddah, déclare : « Ma présence aujourd’hui est un devoir national et je pense que Sissi est l’homme qui convient le mieux dans la période à venir ». Et à Abla Al-Hadi, citoyenne égyptienne, de renchérir : « Aujourd’hui est un jour de fête. Tout ce qui importe pour nous, citoyens égyptiens, est la sécurité que nous vivons en Egypte. Il suffit de faire la comparaison avec nos voisins pour le comprendre et l’assumer ». Un autre électeur, Dr Ahmad Abdel-Méguid, médecin à l’hôpital Soliman Al-Faqih à Djeddah, dit qu’il se rend en Egypte tous les 2 à 3 mois, et qu’à chaque fois, il remarque qu’il y a des réalisations importantes, surtout au niveau de l’infrastructure, du réseau des routes et des nouvelles villes comme la Nouvelle Capitale, Al-Alamein, Damiette et Mansoura. « C’est pour ces réalisations que j’ai décidé de participer aux élections », précise-t-il.
Lien court: