Le chef d’état-major de l’armée, le général Mohamad Farid, a assisté à la phase finale des exercices navals égypto-français «
Cléopâtre 2018 », tenus cette semaine en mer Rouge. Il s’agit de l’un des plus grands exercices conjoints effectués par l’armée égyptienne, qui poursuit par ailleurs l’opération militaire globale «
Sinaï 2018 », destinée à éradiquer le terrorisme. A la fin des exercices navals égypto-français, le chef d’état-major a mis en évidence la profondeur des relations égypto-françaises et «
leur impact positif sur la coopération militaire bilatérale », a rapporté le colonel Tamer Al-Réfaï, porte-parole des forces armées, dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Le général Farid a également tenu à remercier les éléments des deux pays participants pour «
la performance exceptionnelle dont ils ont fait preuve lors des exercices navals conjoints ».
Rappelons que les liens militaires entre l’Egypte et la France se sont notamment renforcés depuis 2015, avec la signature d’un certain nombre de contrats d’achat d’armes françaises, entre autres des navires de guerre français de type Mistral, la corvette Gowind, ainsi qu’un certain nombre d’avions de combat de type Rafale qui, d’ailleurs, ont participé à l’exercice « Cléopâtre 2018 ».
Selon le communiqué de l’armée, la coopération militaire égypto-française permet un échange d’expertise entre les marines égyptienne et française, ce qui permet de renforcer la sécurité maritime dans la région. « Ces exercices navals visent à renforcer la sécurité en mer Rouge et en Méditerranée, à protéger la navigation et à lutter contre les infiltrations et la contrebande le long des côtes égyptiennes », souligne le communiqué. En fait, la marine égyptienne, la plus importante du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, a pour mission de protéger plus de 2 000 km de côtes sur la Méditerranée et la mer Rouge.
Sous-marins et porte-avions
Des unités de la flotte sud, dont la corvette Gowind, des sous-marins et le porte-avions de type Mistral ont participé aux exercices navals conjoints.
Les exercices « Cléopâtre 2018 » ont été exécutés par des unités navales égyptiennes et françaises, notamment des unités de la flotte sud, dont la corvette Gowind, des sous-marins et le porte-avions de type Mistral (Anouar Al-Sadate), ainsi que des patrouilleurs, ceci en coopération avec les unités navales françaises, dont le porte-hélicoptères Mistral (Tuner), ainsi qu’un certain nombre de frégates et de patrouilleurs. Des unités des forces spéciales françaises ont participé à ces exercices avec des éléments des forces de la défense aérienne, de l’infanterie mécanisée, des forces spéciales navales, ainsi que des étudiants de l’Académie maritime égyptienne.
Les manoeuvres ont inclus la planification et l’exécution d’un certain nombre d’activités. Il s’agit notamment de sécuriser les lignes de transport maritime, mener des opérations de combat offensives et défensives, inspecter les navires suspects et planifier et exécuter un débarquement sur une île et d’en prendre le contrôle. Nasr Salem, expert militaire et professeur à l’Académie militaire Nasser, indique que ces exercices navals conjoints contribuent à améliorer les compétences des troupes, ce qui leur permet de réaliser différentes missions de combat selon les méthodes et les systèmes de guerre navale les plus modernes. « L’acquisition d’armes est importante, mais la maîtrise de leur utilisation est plus importante. Et c’est le but des exercices conjoints qu’effectue l’armée égyptienne, que ce soit avec la France ou avec d’autres pays occidentaux, arabes et africains », indique Salem. Il ajoute que la coopération militaire égypto-française ne se limite pas aux achats d’armes, mais s’étend à un partenariat militaire stratégique, émanant des intérêts communs. « Les deux pays partagent des buts communs, à savoir assurer la sécurité régionale et méditerranéenne et lutter contre le terrorisme ». Il explique par ailleurs que l’importance de ces exercices navals conjoints est due aussi au fait qu’ils interviennent dans un contexte régional troublé et des menaces accrues dans la Méditerranée sur fond de résurgence des conflits sur l’exploration des champs gaziers. « Des circonstances qui rendent évident le besoin de renforcer les capacités de la marine égyptienne dans les deux mers et d’être en état de disponibilité absolue pour assurer la sécurité des frontières maritimes égyptiennes et protéger les zones stratégiques abritant des gisements de pétrole et de gaz », souligne Salem.
Le commandant des forces navales, l’amiral Ahmad Khaled Hassan, a participé à la cérémonie. « Le renouveau de la marine égyptienne est une nécessité. Aujourd’hui, les marins égyptiens ont atteint un niveau remarquable », ajoute Salem.
Reconstruire l’armée
Depuis son accession au pouvoir en 2014, le président Sissi a oeuvré pour la reconstruction et le développement de l’armée sur le plan de la formation et de l’armement. D’importants contrats d’achat d’armes ont été conclus avec plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la France et la Russie. D’importants équipements militaires ont été achetés au cours des deux dernières années pour renforcer les flottes maritime et aérienne, comme les porte-hélicoptères et le Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) de type Mistral français, les Rafale français et les sous-marins allemands du type 209/1400.
Parallèlement à la modernisation de l’armement, l’Egypte participe chaque année à plusieurs exercices militaires avec des pays arabes, africains et occidentaux, afin de renforcer sa coopération militaire et de procéder à un échange d’expertise militaire. Il n’est pas une surprise que l’armée égyptienne occupe le premier rang en Afrique et le 10e dans le monde, selon le classement mondial 2017 du site Internet américain Global Firepower (GFP), spécialisé dans la défense.
Lien court: