Il ne serait pas exagéré de dire que ce qui se passe aujourd’hui en Syrie dévoile la profondeur de la crise que vit la région arabe en entier.
En effet, le Printemps arabe qui a commencé en Tunisie, qui a réussi en Egypte et qui a trébuché au Yémen, n’a pas encore pris la bonne voie en Syrie. La crise syrienne actuelle est causée par des violations atroces commises par un régime despote qui a recours à tous les outils et méthodes légitimes et illégitimes dans l’application d’une politique de génocide contre son peuple. Pour aboutir à son objectif, ce régime compte sur le soutien d’une minorité despote à l’intérieur du pays, sur un appui direct de parties régionales de mêmes appartenances confessionnelles, en plus d’un appui indirect de parties internationales qui visent à réaliser leurs intérêts et imposer leur pouvoir dans la région. L’arme confessionnelle figure en tête des armes employées par le régime syrien, afin de faire avorter la révolution populaire qui s’est déclenchée contre les politiques d’un régime basé sur l’injustice et le despotisme. C’est ainsi que le régime prétend que les révoltes syriennes ne sont en réalité qu’un conflit confessionnel et non une question de réclamation de droits légitimes. Ceci est clair dans les violations commises par le régime syrien contre les régions sunnites. Effectivement, les rapports de l’Onu énoncent des dizaines d’explosions qui ont eu lieu dans des quartiers habités par des majorités religieuses et qui se trouvent loin d’objectifs militaires ou sécuritaires. Le but de ces explosions est donc de raviver les tensions confessionnelles et les conflits ethniques. En Syrie, bien que la majorité des habitants soient sunnites, le régime adopte la doctrine alaouite (secte chiite), ce qui est contraire au plus simple principe de la démocratie que le régime syrien prétend adopter ainsi que les régimes qui l’appuient. Si la démocratie signifie la souveraineté de la majorité, le régime syrien n’est pas démocratique puisqu’il est basé sur la souveraineté d’une minorité. De plus, le régime syrien n’appartient pas à l’axe rigoriste comme il le prétend puisque pendant de longues décennies, depuis les années 1970, ce régime n’a pas lancé un seul missile dans la direction d’Israël qui occupe le territoire syrien du Golan. Et ce, alors que des frappes militaires israéliennes sont adressées aux territoires syriens comme en 2008 et à la fin d’avril dernier pour des motifs futiles. Face à ces agressions, la réponse syrienne reste la même : le régime garde le droit de réponse, et la réalité est que le régime n’a jamais eu recours à ce droit sauf envers le peuple syrien qui a assumé seul les méfaits du régime.
Partant, on peut dire que le régime syrien qui profite d’un soutien irano-chiite direct à tous les niveaux financier, logistique, médiatique et humain, en plus du soutien russe et chinois, ne s’abstiendra pas de pratiquer encore plus de violations envers tout son peuple et les sunnites en particulier. Et ce, tant que la position mondiale, arabe et islamique manque de fermeté, ne dépassant pas la condamnation et le refus sans adopter des mesures sérieuses et réelles pour soutenir la révolution.
En plus de l’absence du rôle des organisations internationales et régionales concernées, le silence des forces internationales et l’absence d’un rôle des Etats arabes islamiques, tout ceci signifie encore davantage de soutien au régime. Ce qui lui permet de réorganiser ses rangs et ses forces pour faire avorter la révolution et effriter l’Etat.
Bref, le confessionnalisme avec la question des ethnies sont les dernières cartes que peut exploiter le régime pour se maintenir, même si le prix est la division de la Syrie.
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