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En Syrie, l’espoir des négociations

Maha Salem avec agences, Mardi, 14 mai 2013

L'opposition va étudier l'initiative des Etats-Unis et de la Russie de négocier avec le régime syrien, afin de trouver une solution à un conflit entré dans sa troisième année avec plus de 85 000 morts.

Syrie
Les Syriens veulent leur liberté. (Photo: Reuters)

Sous forte pression de la communauté internationale, la Russie, alliée de Damas, a lancé plusieurs déclarations affirmant un changement dans sa position. Profitant du lourd bilan humain et de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, s’est ainsi entretenu, il y a quelques jours à Moscou, avec le président Vladimir Poutine. Ils se sont entendus pour inciter Damas et les rebelles à s’asseoir à la table de négociations dans quelques jours et ont plaidé pour l’organisation au plus vite d’une conférence internationale sur la Syrie pour relancer l’accord de Genève. Mais une source diplomatique russe de haut rang a estimé, lundi dernier, que la tenue de cette conférence ne serait guère possible d’ici la fin mai en raison des divergences sur son cadre. Moscou refuse toujours de lâcher le dirigeant syrien et a confirmé une livraison d’armements de guerre à Damas. John Kerry a estimé que cette livraison de missiles russes à la Syrie serait potentiellement déstabilisante pour la région.

De leur côté, les Etats-Unis ont paru légèrement infléchir leur position quand Kerry a laissé entendre à Moscou que son pays ne faisait plus du départ du président syrien une condition préalable à la mise sur pied d’une autorité de transition. Il a ensuite réaffirmé qu’Assad devait partir, mais sans dire quand.

Selon les analystes, la Russie veut apaiser la situation seulement pour un certain temps. « La Russie n’a pas changé sa position. Elle veut seulement gagner du temps et aider le régime syrien à s’organiser et à s’équiper contre l’opposition. La Russie est sûre que l’opposition syrienne va refuser comme toujours de négocier avec le président syrien. Alors, on retournera au point de départ », explique Rabha Allam, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire.

Nouveau président pour la Coalition

En première réaction, la Coalition de l’opposition syrienne discutera le 23 mai de la proposition russo-américaine de conférence internationale réunissant régime et opposition pour trouver un règlement politique au conflit. « La réunion doit se tenir à Istanbul et durer 3 jours pour prendre une décision concernant la proposition du secrétaire d’Etat américain et de son homologue russe, et notre participation à cette conférence », a déclaré Sonir Ahmad, porte-parole de la Coalition.

Pour Kerry, la tâche de la conférence internationale consistera à réunir les membres du gouvernement et de l’opposition, afin d’examiner comment ils peuvent appliquer ce que préconise l’accord de Genève. « Une solution négociée est le procédé nécessaire pour mettre fin à l’effusion de sang en Syrie », a déclaré Kerry. De même, le porte-parole de l’opposition a indiqué que la réunion d’Istanbul serait l’occasion d’élire un nouveau président pour la Coalition, le mandat actuel de la présidence ayant expiré. Son chef, Ahmed Moaz Al-Khatib, a démissionné en avril et George Sabra avait été désigné président par intérim. La réunion d’Istanbul doit également examiner la composition du gouvernement du premier ministre rebelle par intérim, Ghassan Hitto, censé gérer les régions de Syrie sous contrôle rebelle.

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