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Métro : 9 millions de trajets quotidiens

Marwa Hussein, Mardi, 28 novembre 2017

Organisé le 22 novembre à l'hôtel Sofitel du Caire, par l’Agence Française de Développement (AFD) et d’autres partenaires, le Forum sur la mobilité urbaine a abordé la question de la modernisation des transports urbains en Egypte. Focus.

Métro : 9 millions de trajets quotidiens
Le plan original du métro a pris du retard pour des raisons économiques. (Photo : Hassan Chawqi)

La France est un partenaire essentiel dans la construction du métro du Caire, qu’elle décrit comme le projet phare de sa coopération avec l’Egypte. Achraf Abou-Krisha, viceprésident de la National Authority for Tunnels (NAT), a présenté le plan de développement de cette artère vitale de la ville. Il a rappelé à l’occasion que la majorité des projets de l’Autorité des tunnels, créée en 1983, ont été réalisés en coopération avec le gouvernement français et les entreprises françaises en parallèle à la construction de la première ligne du métro du Caire. Le Caire compte 22 millions d’habitants et il est prévu que ce nombre augmente à 25 millions en 2022, date initialement prévue pour la finalisation des lignes du métro du Caire. « Nous avons commencé assez tôt à planifier l’expansion du métro, mais pour des raisons économiques, entre autres, ce plan a pris du retard », a expliqué Abou-Krisha. Actuellement, le nombre total de trajets dans la ville (métro et autres moyens de transport) s’élève à 25 millions par jour et atteindra 35 millions vers 2022. Le plan de développement du métro du Caire, une fois finalisé, devrait permettre 9 millions de trajets quotidiens, contre 3 millions actuellement.

Rénovation et développement

La première ligne du métro du Caire a été construite il y a environ 30 ans ; aujourd’hui, elle doit être modernisée. Elle transporte actuellement plus de 1,5 million de passagers par jour. Cela excède la capacité maximale de la ligne, fixée à 1,4 million. « Sa modernisation est une priorité, mais il ne s’agit pas d’une mission facile, vu que la ligne, qui constitue une sorte de colonne vertébrale du Caire, est en service », a souligné Abou-Krisha. L’infrastructure de la ligne sera modernisée, notamment les systèmes de signalisation, de fourniture de courant, de protection contre les incendies et de sécurité. Le gouvernement a par ailleurs acheté 20 trains et prévoit d’en acheter 32 autres, tandis que les 32 trains en service doivent être modernisés. Des discussions sont menées avec l’Union européenne et le gouvernement français pour trouver des prêts pour ce plan de modernisation. Finalisée plus tard, la deuxième ligne transporte un million de personnes par jour, alors que sa capacité maximale est de 1,1 million. « Nous allons bientôt arriver à la capacité maximale et nous sommes en train de contacter des bureaux de conseil pour étudier la modernisation de cette ligne », a indiqué Abou-Krisha. Quant à la troisième ligne, elle a été divisée en phases pour des raisons économiques. Les deux premières sont en service et les travaux de construction des autres phases sont en cours. La ligne s’étendra sur 47 km et comportera 37 arrêts. Le premier tronçon est composé de cinq stations souterraines. « Nous avons commencé par cette partie, qui relie Ataba et Abbassiya, car il s’agit d’une zone très peuplée », a indiqué le vice-président de la NAT. Le deuxième tronçon comporte 4 stations, également souterraines. Ces deux tronçons transportent 500 000 personnes par jour. Les travaux sur le troisième tronçon ont commencé plus tard que prévu. Ils sont en progrès et ont été répartis en 3 sous-phases. La première, composée de 3 stations, doit être inaugurée en avril 2022. Un an plus tard, un autre tronçon avec 6 stations sera inauguré ainsi que le dernier tronçon, qui va vers Guiza, au sud du Caire. Les travaux de construction de la quatrième phase ont, eux, commencé avant la finalisation de la troisième, vu que son exécution est entre les mains du gouvernement. « Nous avons reçu pour cette phase un prêt du gouvernement français », se félicite Abou-Krisha. Une partie de la quatrième phase devrait être inaugurée en décembre 2018.

Quatrième, cinquième et sixième lignes

La quatrième ligne fera 45 km et reliera l’est et l’ouest du Caire, jusqu’au Nouveau-Caire. Les travaux ont commencé en coopération avec le gouvernement japonais, qui a accordé un prêt à la NAT. « Nous avons mené les études concernant la première partie des travaux et sommes dans la phase d’évaluation des offres présentées. Les travaux commenceront au début de l’année prochaine », a expliqué Abou- Krisha. Cette première phase sera de 17 stations souterraines. La deuxième phase de la ligne 4 comportera, elle, 22 arrêts, le gouvernement japonais ayant promis qu’il commencerait les études dès le lancement des travaux de la première phase. « La NAT a lancé les travaux de la quatrième phase de cette ligne avant ceux de la troisième, vu que le contractant a pu obtenir un prêt du gouvernement français, ce qui nous a permis d’exécuter les travaux sans appel d’offres », a poursuivi le viceprésident de la NAT. Elle se compose de trois sous-phases : une première de 5 stations souterraines, dont l’inauguration est prévue pour décembre 2018. La deuxième est menée par les entreprises égyptiennes Orascom et Arab Contractors, en partenariat avec les Français. La dernière est formée de 4 arrêts et arrivera à l’aéroport du Caire. Des discussions sont en cours avec le gouvernement français et des entreprises françaises concernant un prêt. La cinquième ligne est une ligne circulaire, dont la construction a été remise à plus tard, le gouvernement ayant décidé d’accorder la priorité à la sixième ligne. La NAT discute actuellement avec des entreprises chinoises et italiennes pour mener des études relatives. Enfin, la sixième ligne devra décharger la première et rendre le plan de modernisation de cette dernière plus clair. « La modernisation de la première ligne ne suffit pas ; la sixième ligne est de grande importance pour un bon fonctionnement de la première », a indiqué le vice-président de la NAT. En effet, elle sera parallèle à la première, la distance les séparant étant de deux à trois kilomètres en certains endroits, ce qui permettra d’absorber une partie des passagers. Cette sixième ligne desservira 24 stations. L’autorité coopère actuellement avec l’entreprise Bombardier et un groupe d’entreprises françaises pour mener des études relatives à sa construction et à son opération. Une tâche ardue, puis la ligne est l’une des plus profondes et pose donc des difficultés techniques.

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