Passionnée de vélo et d’une grande détermination, capable de s’entraîner sans relâche, la jeune cycliste Ibtessam Zayed ne se laisse décourager, ni par les difficultés, ni par la dureté de l’entraînement. Originaire de la ville de Suez, elle nourrit une passion pour le vélo dès sa plus tendre enfance. A l’âge de 15 ans, elle a commencé à pratiquer la natation au club de l’Institution militaire du gouvernorat de Suez. Mais l’adolescente a vu un jour un groupe de jeunes filles qui s’entraînaient sur leurs vélos. «
C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’intégrer l’équipe de cyclisme du club. C’était pour moi une discipline particulière, où l’on est seul face à soi-même pour maîtriser le temps, dompter le vent et supporter les moments de souffrance », raconte Ibtessam.
Grâce à ses bons résultats dans les compétitions nationales, Ibtessam a pu intégrer la sélection juniors à l’âge de 13 ans. « Ces résultats m’ont donné l’envie de continuer le vélo, même s’il s’agit d’un sport qui ne jouit pas d’une grande popularité », déclare-t-elle. A 17 ans, Ibtessam a intégré la sélection seniors, où elle a continué d’enchaîner les bonnes performances. Elle a ainsi été sacrée championne d’Afrique de 2011 à 2017, période durant laquelle elle a aussi remporté le titre de championne arabe. « En 2015, j’ai remporté une médaille d’or aux Championnats d’Afrique, et c’est grâce à celleci que j’ai obtenu mon billet pour les Jeux Olympiques (JO) de Rio, à 2016. J’étais la seule Egyptienne de la sélection à y participer. Même si je n’y ai pas fait un bon résultat, c’était pour moi une expérience très enrichissante, qui m’a permis de voir les grandes stars de la discipline », dit la jeune cycliste.
Une détermination à toute épreuve
Les performances d’Ibtessam ne sont pas le fruit du hasard. Elle a, en effet, déployé de grands efforts à l’entraînement pour atteindre ce niveau. « L’entraînement à vélo requiert de longues routes goudronnées, qui ne sont pas disponibles en Egypte. Dans les clubs, on n’effectue que des exercices de condition physique. Dans mon gouvernorat, j’étais obligée de me réveiller à 4h du matin pour aller m’entraîner avec mon entraîneur, Mohamad Ibrahim, sur la route de Suez, avant que ne commence la circulation des véhicules. C’était très dur. Toutefois, ma passion pour le vélo et ma forte volonté m’ont aidée à poursuivre mon chemin sans céder », confie Ibtessam.
La jeune athlète pense que si le vélo est largement pratiqué par les jeunes dans les clubs, il ne l’est pas en tant que discipline sportive. « Si l’Etat fournissait des routes spéciales pour pratiquer le vélo, le cyclisme sera largement pratiqué. Pourquoi ne pas prévoir une partie de l’asphalte pour les vélos en planifiant les nouvelles routes ? », propose Ibtessam.
D’une détermination exemplaire, elle sait bien cibler ses objectifs et a les yeux fixés sur les JO 2020 de Tokyo. « Au cours de la période à venir, j’ai besoin de muscler mes jambes pour améliorer ma vitesse. Je veux aller à Tokyo en ayant un meilleur niveau que celui que j’avais à Rio. Je rêve d’être la première cycliste à réaliser une bonne performance pour le cyclisme égyptien aux JO », conclut-elle.
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