amir Aboul-Nil, une comédie décevante qui a raté clairement son but.
Encore une nouvelle comédie pour animer cette saison estivale qui s’annonce chaude. Mais cette fois-ci, la déception est au rendez-vous. Après la comédie peu convaincante, présentée par Khaled Saleh dans Febrayer al-aswad (février noir), la médiocrité s’avère encore plus singulière dans Samir Aboul-Nil, nouvelle comédie jouée par Ahmad Mekki.
Réputé pour ses box-offices et ses personnages marquants tels Dabour, Hazaloum et Al-Kebir awi, le comédien a réussi à obtenir la sympathie de ses fans. Cependant, Mekki vient de présenter une seconde comédie ratée, après son dernier film, Cinéma Ali-Baba.
L’idée du film, actuellement en salles, est de faire une satire des chaînes satellites. De même, il s’agit de tourner en dérision certains maux sociaux. Mais à l’écran, l’impact s’avère bien moins envoûtant qu’on aurait pu le penser.
C’est tout simplement l’histoire de Samir Aboul-Nil, un jeune homme de la classe moyenne, très avare. De quoi le rendre maudit et rejeté par son entourage, jusqu’au jour où son cousin lui confie une belle fortune (550 millions de L.E.). Il décide alors d’investir dans le champ des médias, fondant notamment une chaîne satellite, Sabha TV. Et c’est à partir de là que le film commence sa satire déjantée envers le monde du media business.
Deux petites histoires en un seul plat, malheureusement sans aucune saveur. Car dès le premier quart d’heure du film, on se rend compte que ce n’est pas la comédie tant annoncée, avec un Mekki qui s’auto-parodie ! Durant la première partie du film, nous assistons aux aventures décrivant l’avarice du personnage principal Samir, dans un style des plus classiques.
Du déjà-vu, celui des oeuvres qui se veulent à la fois comiques, sociales, sérieuses et critiques.
Le film démarre bien, on s’ennuie peu au début jusqu’à ce que l’histoire prenne une tournure plus dramatique. Mais, le tout s’effondre au bout d’une demi-heure. On tourne en rond jusqu’à la fin, extrêmement clichée.
Un objectif raté
Le scénario signé Ayman Bahgat Qamar est peut-être le plus grand navet de sa carrière. En se perdant dans les zigzags dramatiques assez superficiels, le scénario perd en crédibilité et efficacité. L’histoire reste trop rocambolesque, et emprunte des préjugés et stéréotypes peu profonds, en prenant la voie de la facilité et de la rigolade gratuite.
Une trame tirée par les cheveux avec des personnages tous affreusement caricaturaux et peu crédibles. On ne revient pas sur le personnage principal précédemment cité, Samir Aboul-Nil, dont tout le potentiel comique est dans le look avec quelques effets gestuels. De son côté, Nicoles Saba nous ressort des cartons son personnage de presque tous les jours, pour fournir une prestation vraiment transparente.
Même neutralité de la part de Hussein Al-Imam dans le rôle du cousin richissime, de Mohamad Loutfi incarnant le prototype de l’ami du héros, Dina Al-Cherbini dans le rôle de la journaliste enquêteuse et enfin une Menna Chalabi en invitée d’honneur qui n’a rien à ajouter.
L’intrigue est à l’image des héros du film, faible et creuse, laissant une large place aux nombreuses leçons de morale, plus directes et artificielles les unes que les autres. Mekki, lui-même, tombe dans le panneau de l’auto-parodie.
Bref, rien dans ce film n’est à sauver. Même dans sa réalisation, sans aucune surprise ni originalité, l’oeuvre est plus proche d’une série ou d’un téléfilm que du cinéma. Le réalisateur Amr Arafa fait en moins bien une comédie encore trop mièvre, assurant toutefois le sentiment de longueur dans une comédie qui n’est jamais drôle. Celle-ci frôle même l’ennuyeux avec des comédiens peu convainquants.
On peut tout pardonner à une comédie, si elle atteint son but : faire rire. Mais à l’exception de très rares passages, Samir Aboul-Nil rate clairement son but.
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