
Le site archéologique de Bahnassa à Minya.
Les travaux de fouilles à Minya ont mis au jour un ancien établissement qui pourrait être un monastère du Ve siècle, a déclaré le ministère des Antiquités. Il s’agit d’un cimetière et des vestiges d’une cité datant de l’époque copte dans la région d’Al-Bahnassa. «
Ce cimetière en calcaire date du Ve siècle et comprend un ensemble de chambres funéraires de 70 m x 50 m de surface, tandis qu’à la cité découverte, dont la surface est 120 m x 100 m, les vestiges renferment, entre autres, une maison d’un moine, ce qui montre que cette région était un siège des prêtres. Les archéologues ont également trouvé une collection de pièces métalliques et de pots en argile », affirme Gamal Al-Samastawy, directeur général des antiquités en Moyenne-Egypte.
Al-Samastawy a assuré que les travaux de fouilles ont démarré en 2008. La mission a découvert les vestiges d’une église datant également de la même ère, bâtie en terre crue et dans laquelle se trouvent une grande salle de prière, ainsi que d’autres chambres dont les murs sont décorés des inscriptions coptes portant le nom de Saint Fibamon. « Malheureusement, les vestiges ont été détruits suite à la disparition de la sécurité, après la révolution du 25 janvier 2011 », affirme Al-Samastawy. « En 2013, les fouilles sur le site sont reprises et les vestiges d’une chambre de moine, d’une salle de prière, d’une cuisine et d’un entrepôt de céréales avec des murs décorés de croix ont été découverts », explique Gamal Mohamad, directeur des antiquités de Maghagha. Au début d’octobre 2016, la mission archéologique a mis au jour cinq tombes. A Al-Nassara, également dans le gouvernorat de Minya, les archéologues ont découvert un village qui pourrait avoir accueilli des moines. « On y trouve des tombes creusées dans la roche et un quartier d’habitation datant du Ve siècle », souligne Al-Samastawy. La ville d’Al-Bahnassa était connue durant la période hellénistique sous le nom d'Oxirenkhosis sur la rive occidentale du Nil.
Trois tombes ptolémaïques

Un masque funéraire trouvé à Dakhla.
Au sud-est de Samaloute, toujours dans le gouvernorat de Minya, une mission égyptienne du ministère des Antiquités a mis au jour, lors de sa quatrième année de fouille, 3 tombes ptolémaïques creusées dans la roche, ce qui indique l’existence d’un grand cimetière dans cette zone, datant d’une période s’étendant de la XXVIIe dynastie à l’époque gréco-romaine, ce qui indique que cette région était utilisée comme nécropole au cours des siècles. « Les tombes récemment découvertes renfermaient des sarcophages en calcaire, avec des couvercles anthropoïdes et une collection de vases en argile. Ces artefacts suggèrent le fait qu’un grand cimetière ait été en service sur une longue période de temps », explique Ayman Achmawi. Il est à noter que ces nouvelles tombes diffèrent dans leur forme architecturale de celles précédemment mises au jour sur le site, dont il compte une vingtaine de tombes en forme de catacombe propagée lors de l’ère ptoléméen.
En effet, la première tombe renferme un puits funéraire, creusé verticalement dans la roche qui s’étend du nord au sud et conduit à une chambre où 4 sarcophages avec couvercle anthropoïde ont été trouvés, deux pour femmes, et les deux autres pour hommes. Neuf autres cavités funéraires renfermant des fragments de cercueils ont, en outre, été découvertes.
La seconde tombe consistait en un puits vertical avec deux chambres funéraires, dont l’une renfermait les restes de deux sarcophages sculptés dans le calcaire. Six autres puits de sépulture ont été découverts, dont l’un renfermait les restes d’un enfant. « C’est la première sépulture d’enfant trouvée dans cette région », a déclaré Achmawi. La deuxième chambre renfermait les restes d’un sarcophage en bois. Les travaux de fouille de la troisième tombe sont encore en cours. « L’examen des os a révélé un large éventail d’âges, pour les hommes comme pour les femmes, ce qui suggère que les tombes faisaient partie d’un cimetière réservé à une population civile considérable plutôt qu’à une unité militaire comme on l’avait pensé auparavant », ajoute-t-il. D’après Ali Al-Bakri, chef de la mission sur site, « les fouilles ont commencé en 2015, lorsqu’une collection de cinq sarcophages de différentes formes et tailles ainsi que les restes d’un sarcophage en bois ont été découverts ». Cela montre, selon lui, que ces tombeaux faisaient partie d’un cimetière d’une grande ville et non de celui de garnisons militaires comme le suggèrent certains. « D’autres travaux sont en cours pour révéler plus de secrets », conclut-il.
A Dakhla, 5 tombes romaines mises au jour

Le couvercle d'un sarcophage découvert à Samalout.
Cinq tombes romaines en brique crue ont été mises au jour par une mission archéologique égyptienne opérant depuis plus de six ans sur le site de Bir Al-Chaghala, dans l’oasis de Dakhla. La première tombe est formée d’une entrée qui mène à une salle rectangulaire renfermant deux chambres funéraires. Tandis que la deuxième est voûtée, la troisième, que la mission a réussi à découvrir seulement sa partie supérieure, prend une forme pyramidale. Les deux dernières partagent une entrée, et chacune dispose d’une chambre funéraire avec un plafond voûté. « La mission poursuit ses fouilles pour découvrir plus de secrets de la région », explique Ayman Achmawi, chef du secteur des antiquités égyptiennes au ministère. Selon Magdi Ibrahim, directeur général des antiquités de l’oasis de Dakhla et chef de la mission, « à l’intérieur des tombes, la mission a trouvé un masque funéraire portant un visage humain en plâtre doré, un ensemble de poteries et des lampes en argile de différentes formes et tailles variées ».
Les archéologues ont également découvert deux ostracas en calcaire, sur lesquels sont gravés des textes hiératiques et hiéroglyphiques. En plus, ils ont dévoilé les restes d’une statue en forme de sphinx en grès de 14 cm x 12,7 cm de hauteur. Il est à noter que ce n’est pas la première découverte de cette mission. « La mission a réussi, dans ses six saisons de fouille consécutives, à découvrir huit tombeaux romains en bon état de conservation avec des styles architecturaux presque similaires », indique Magdi Ibrahim.
La région d’Al-Chaghala est située à l’ouest de la ville de Mout à près de 3 km de l’oasis Dakhla au milieu de trois autres sites archéologiques. Au temps de l’Ancien Empire, Dakhla a joué un rôle économique important pour ses dattes et ses vins appréciés par les pharaons. Dakhla fut également une base de départ pour les expéditions militaires vers le sud et vers l’ouest.
Lien court: