Ayman Achmaoui : 2017 est vraiment l’année des découvertes archéologiques en Egypte
Al-Ahram Hebdo : Les découvertes archéologiques se succèdent à Louqsor. Croyez-vous que Draa Aboul-Naga puisse révéler d’autres secrets ?
Ayman Achmaoui : Draa Aboul-Naga est une nécropole encore vierge qui cache des trésors archéologiques importants. C’est un site fertile où l’on a découvert des tombes de nobles et de ministres, surtout ceux de la XVIIIe dynastie pharaonique, et qui renferme encore plus de secrets. Nos missions archéologiques travaillent pour les déchiffrer.
— Est-ce le cas des autres sites à Louqsor ?
— En plus de cette nécropole, on peut aussi citer Assasif, Gourna et le village de Gourna-Marreï, toujours à Louqsor. Ces sites n’ont pas encore dévoilé tous leurs secrets. Les travaux s’y poursuivent afin de les mettre au jour.
— Vous attendez-vous à de nouvelles découvertes à Louqsor ?
— J’espère … Je crois que la Vallée de rois et celle des reines nous cachent encore beaucoup de choses. Les archéologues, surtout les Egyptiens, fouillent jour et nuit ce site. On attend une bonne surprise dans le futur proche, qui va certainement éblouir le monde.
— Pourquoi insistez-vous sur le fait de dire « les archéologues égyptiens » ?
— L’Egypte a toujours ouvert la porte à toute coopération avec les missions archéologiques étrangères, car il est difficile pour un seul pays de fouiller, restaurer et maintenir ce grand nombre de sites archéologiques et d’antiquités. Mais les Egyptiens sont des experts et adorent leurs antiquités. En plus, ils représentent entre 60 et 70 % de n’importe quelle mission étrangère opérant en Egypte. Donc, ils ont l’expérience nécessaire dans le domaine des fouilles, de la restauration et de l’aménagement du patrimoine.
— Le gouvernorat de Louqsor a financé les récentes fouilles archéologiques, ainsi que les travaux de restauration des sites. Qu’en est-il des autres gouvernorats ?
— Les responsables en Egypte sont conscients de l’importance des fouilles archéologiques, ce qui fait que les gouverneurs coopèrent avec le ministère des Antiquités d’une façon ou d'une autre, chacun selon son budget ou ses priorités. Par exemple, on ne peut pas comparer Louqsor, qui est un site archéologique important qui dépend essentiellement du tourisme culturel, à une ville balnéaire comme Hurghada ou Charm Al-Cheikh.
— Au début de cette année, le ministre des Antiquités a promis que 2017 serait l’année des découvertes. Etes-vous pour ou contre cet avis ?
— Bien sûr, 2017 est l’année des découvertes archéologiques en Egypte par excellence. Rappelons l’exceptionnelle découverte de la statue de Matariya, au Caire, ainsi que les tombes de Minya, de l’oasis de Dakhla, de Louqsor, ou encore le sol en mosaïque d’Alexandrie. Bien que l’Egypte dévoile chaque jour de nouveaux secrets, au cours des six dernières années, le travail s’est presque arrêté. Cette année, les travaux de fouille ont repris et d’importantes découvertes ont été faites et ont attiré l’attention du monde entier. On vous promet encore de nouvelles découvertes tout aussi précieuses.
— Comment évaluez-vous l’importance des récentes découvertes ?
— L’important est que l’Egypte ait pu récemment montrer une image positive au monde entier et a pu attirer les regards à nouveau sur ces trésors archéologiques inestimables. Bien que les nouvelles découvertes ne soient pas aussi grandes que les anciennes, je ne nie pas qu’avec le nouveau ministre, notre discours avec le monde a beaucoup évolué. Nous disons aux touristes : Visitez l’Egypte pour découvrir les secrets de sa civilisation et admirer ses trésors inestimables. Vous êtes toujours les bienvenus sur la terre des pharaons.
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