L'invasion américaine de l'Iraq en 2003 était basée sur un mensonge. Le scénario se répétera-t-il en Syrie ?
Les armes chimiques
La possession et l’éventuelle utilisation d’armes chimiques rapprochent la Syrie de l’Iraq. Le mensonge des armes de destruction massive — qui avait servi à justifier l’invasion de l’Iraq en mars 2003 — se répète en Syrie. Aujourd’hui, à Washington, on ressort le prétexte des « armes chimiques » pour justifier une intervention dans le bourbier syrien.
Deux régimes autoritaires
Une autre ressemblance réside dans la nature dictatoriale des deux régimes. Les deux régimes ont créé une bureaucratie centralisée intégrant les services de sécurité et dominée par le président. Que ce soit à Bagdad ou à Damas, les branches du parti Baas ont agi comme un instrument de contrôle des masses. Les deux dirigeants n’ont pas hésité un moment à utiliser la force contre leur population, faisant dans les deux cas un bilan lourd de morts et de blessés.
La position de l’Iran
Les relations avec Téhéran représentent l’une des principales différences entre les deux pays. Si l’Iran est, dans le cas de l’Iraq, apparu comme l’ennemi favorable à la chute de Saddam, dans le cas syrien il est le principal protecteur de Bachar Al-Assad.
Avec le renversement du régime baasiste, l’Iran s’est débarrassé de son pire ennemi, Saddam Hussein. En fait, les Américains ont accompli ce que la République islamique avait essayé de faire, sans succès, durant la guerre Iran-Iraq : un conflit extrêmement meurtrier de huit ans (1980-1988). Aujourd’hui, après le retrait des Américains — que les Iraniens souhaitent depuis des années — l’ambition de Téhéran se réalise.
En Syrie la situation est différente. L’Iran n’a pas hésité à déclarer son intention d’intervenir directement dans le conflit, en précisant qu’il ne permettra pas la chute du régime de Bachar Al-Assad. Ce soutien iranien renforce largement la position du régime syrien.
Les forces d’opposition internes
L’opposition joue évidemment un rôle majeur dans le conflit syrien. Elle est soutenue par des puissances étrangères.
Dans le cas de l’Iraq, la situation était différente : il n’y avait pas — ou peu — d’opposition interne.
La position des pays arabes
Dans le cas de la Syrie, une certaine division apparaît entre les pays arabes dont certains sont ouvertement contre le régime d’Assad et alors que d’autres restent à l’écart. Ils déclarent ne pas vouloir intervenir dans les affaires internes du pays, telles l’Algérie, la Palestine et l’Egypte.
La Ligue arabe, quant à elle, n’a pas hésité lors de son 24e sommet à donner le siège de la Syrie à l’opposition. La Ligue a également facilité l’armement des rebelles déclarant que chaque Etat membre avait le droit d’apporter tous les moyens d’autodéfense, y compris militaires, pour soutenir la résistance du peuple syrien.
Dans le cas de l’Iraq, les pays arabes se sont contentés collectivement d’affirmer leur refus de la guerre, de manière à sauver les apparences lors du sommet annuel de la Ligue arabe. Après deux journées de discussions préparatoires tendues, les vingt-deux membres de la Ligue se sont engagés à ne pas participer à une action militaire contre l’Iraq ou tout autre pays arabe. Mais ils ont pudiquement passé sous silence le délicat problème de l’utilisation des bases américaines dans les pays du Golfe en cas d’attaque américaine.
Le pétrole
Le pétrole fut l’un des buts non avoués de l’intervention américaine en Iraq. Les Etats-Unis ont été montrés du doigt lors de l’attaque contre l’Iraq pour leurs intentions de s’emparer des richesses de ce pays.
Un but quasiment absent dans le cas syrien qui ne possède pas de richesses pétrolières sur son territoire.
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