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Optimisme mesuré en Syrie

Inès Eissa, Mardi, 25 juillet 2017

Un accord de cessez-le-feu a été conclu cette semaine dans certaines régions syriennes. Il devrait ouvrir la voie à un arrêt plus général et per­manent des hostilités.

Optimisme mesuré en Syrie
Un accord de cessez-le-feu mettra-t-il fin aux souffrances de la guerre en Syrie ? (Photo:Reuters)

La signature d’un cessez-le-feu à Ghouta entre le régime syrien et l’opposition pour­rait marquer un point tour­nant dans le processus politique dans le pays. Car il ouvre la voie à une cessation complète des hostilités, même si la fin de cette guerre demeure encore loin vu la complexité de la mise en oeuvre de ces accords qui ne sont pas toujours respectés par les deux protagonistes. Ainsi, l’armée syrienne a effectué dimanche des raids aériens dans la Ghouta orientale au lendemain de son annonce d’un arrêt des combats dans « des zones » de ce fief de la rébellion, près de Damas, a indiqué l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne et qui s’appuie sur un large réseau de sources en Syrie, qui n’a pas fait état de victimes.

Des bombardements ont également touché dimanche la périphérie de la ville de Jissrin, d’après l’OSDH. Pourtant, la veille de ces bombarde­ments, la Russie, alliée du régime de Bachar Al-Assad, avait annoncé la conclusion d’un accord de trêve avec des groupes rebelles « modérés » dans la Ghouta orientale, zone assié­gée et régulièrement bombardée depuis quatre ans par les forces pro­gouvernementales. L’armée syrienne avait ensuite annoncé un arrêt des combats dans des « zones » de ce bastion des insurgés, affirmant toute­fois qu’elle « riposterait de la manière appropriée à toute violation » du ces­sez-le-feu. Aucune partie rebelle dans la Ghouta orientale n’a toutefois offi­ciellement annoncé en faire partie.

Cette région constitue l’une des quatre « zones de désescalade » pré­vues dans un accord entre la Russie et l’Iran — alliés du régime — et la Turquie — soutien des insur­gés — pour parvenir à un cessez-le-feu durable en Syrie. Conclu en mai dernier, cet accord n’a jusqu’ici pas pu être entièrement appliqué en raison de divergences sur les moyens de faire respecter le cessez-le-feu. « La Ghouta devient la deuxième zone de désescalade où un cessez-le-feu est instauré, après celui dans le sud du pays, appliqué depuis le 9 juillet. Les deux autres zones concernées sont la province d’Idleb (nord-ouest) et une partie de celle de Homs (centre). Le commandement de l’armée annonce l’arrêt des combats dans des zones de la Ghouta orientale dans la province de Damas à compter de samedi à midi (09h00 GMT) », a indiqué un commu­niqué reproduit par les médias offi­ciels. « L’armée ripostera de la manière appropriée à toute viola­tion », a ajouté le texte qui n’indique pas quelles sont les « zones » concer­nées par ce cessez-le-feu.

Prochaine rencontre à Astana
Des accords ont aussi été trouvés pour des routes d’acheminement d’une aide humanitaire à la population et pour une liberté de mouvement des résidents. Un premier convoi d’aide humanitaire et l’évacuation des bles­sés les plus grièvement atteints sont prévus « dans les prochains jours », selon le ministère russe de la Défense. Les documents étudiés portaient, entre autres, sur une mise en place de « centres de coordination et de sur­veillance » du cessez-le-feu, un « mandat » des forces étrangères, qui garantiraient la sécurité des « zones de désescalade » et le droit pour ces mili­taires de recourir à la force.

Tout ceci sera discuté lors de la prochaine rencontre d’Astana, avec des rebelles et des représentants turcs et iraniens, qui est prévue « la der­nière semaine d’août », selon Moscou. En fait, si le chemin est encore long, il semble aujourd’hui davantage propice à un règlement. Et pour cause, « la fatigue s’est emparée de tous les pro­tagonistes qui ont trouvé qu’il est temps de cultiver les gains », explique un diplomate qui a requis l’anonymat. Selon lui, la guerre est entrée depuis quelques mois dans une phase déci­sive pour le régime ainsi que pour l’opposition et, du coup, l’arrêt des combats s’est avéré plus utile. « Le rapport des forces au sol ne permet pas en l’état actuel des choses aux belligérants de réaliser des avancées par les combats, et donc, les négocia­tions se sont imposées », conclut le diplomate.

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