Les travaux de l’extension des phases 3 et 4 de la ligne 3 du métro souterrain du Caire, censés relier les deux rives du Nil, se font d’arrache-pied. « 50 milliards de L.E. est le montant des investissements injectés dans le métro souterrain du Caire depuis un an et demi pour améliorer les services à l’adresse des couches qui le considèrent comme leur principal moyen de transport. Ces investissements interviennent dans le cadre des directives gouvernementales pour préserver et apporter le soutien à la classe moyenne », a déclaré Ahmad Koujok, adjoint du ministre des Finances, au quotidien Al-Masri Al-Youm. Une fois que toute la ligne 3 sera opérationnelle, le nombre d’usagers du métro atteindra les 4 millions par jour, selon une source ayant requis l’anonymat auprès de la Compagnie égyptienne pour la gestion et le fonctionnement du métro et l’Autorité nationale des tunnels (NAT). Le lancement d’une quatrième ligne est également prévu dans un avenir proche.
En fait, le métro du Caire est un trait emblématique d’une longue coopération économique franco-égyptienne. Ce fut en 1982 que le gouvernement égyptien a fait appel au géant français Systra pour mettre en place les lignes 1 et 2 qui sont opérationnelles dans toutes leurs phases depuis 2005. Systra a également participé à l’étude de principe et du dossier de consultation des entreprises pour les phases 3 et 4 de la ligne 3, alors que les entreprises Alstom, Thales et Colas Rai effectuent les travaux d’infrastructure, de signalisation et des communications. Un choix qui n’était pas fortuit, puisqu’il s’agit du numéro un mondial de la conception des infrastructures de transport. Fondé depuis 1957, Systra est actuellement présent dans 80 pays. Il investit un savoir-faire et une expertise française en matière de transports publics, dans toutes les phases des projets de transport depuis la conception, la construction, les tests, la mise en service, l’exploitation et la maintenance.
Depuis la conception jusqu’à la planification et enfin l’exécution, plusieurs organismes et acteurs égyptiens y ont été impliqués sous un modèle de partenariat, tels qu’Orascom Construction Company, Al-Moqawoloun Al-Arab (Arab Contractors), la Compagnie égyptienne pour la gestion et le fonctionnement du métro et l’Autorité nationale des tunnels, une organisation relevant du ministère égyptien des Transports, créée en 1983. « L’expertise française a promu les performances des milliers d’ingénieurs en génie civil qui ont travaillé dans les différents stades du projet », affirme Mahmoud Gamaleddine, expert dans le développement des infrastructures. Suite à une absence au lendemain de la révolution de 2011 vu l’instabilité politique et économique, la France s’est engagée de nouveau en 2013. En mai de cette année, le bureau d’études Systra et la NAT ont signé un accord de rénovation de la ligne 1 du métro du Caire reliant Hélouan à Al-Marg Al-Guédida.
Le 9 novembre 2015, le consortium Thales/Alstom a conclu le premier contrat pour la réalisation du G1 (signalisation et système de communication) au sein du métro pour un montant de 107 millions d’euros et 533 millions de L.E. pour la phase 3 de la ligne 3. Toujours pour les travaux de cette même phase, en 2016, le consortium franco-égyptien mené par Colas Rail a signé le second contrat contre un montant de 296 millions d’euros, et 1,6 milliard de L.E. pour la réalisation du G3 comprenant les installations électriques et électromécaniques.
La troisième phase de la ligne 3 du métro est financée par plusieurs entités : l’Agence Française de Développement (AFD, 300 millions d’euros), la Banque Européenne d’Investissements (BEI, 600 millions d’euros) et l’Union Européenne (UE) avec un don de 40 millions d’euros. Pour reprendre les propos de Jérôme Baconin, chef du service économique de l’ambassade de France, le projet du métro du Caire est la première carte de visite et il faut s’en servir pour penser à ce qu’il est possible de faire dans d’autres villes et autres types de transports urbains. Par exemple, l’AFD va mobiliser un financement pour la rénovation du tramway d’Alexandrie. Un autre projet plus exhaustif est en vue, celui du « Club Ville Durable Egypte ». La première réunion a eu lieu le 8 décembre 2016 pour promouvoir des solutions de développement durable liées aux nouvelles villes depuis la planification urbaine jusqu’aux moyens de transport, favorisant ainsi une approche transversale et intégrée redéfinissant les projets de développements urbains.
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