
Seif Issa, 1er au classement mondial, a été éliminé des quarts de finale.
Les rideaux sont tombés sur les 23e Championnats du monde de taekwondo qui se sont déroulés du 24 au 30 juin dernier à Muju en Corée du Sud. Sans grande surprise, c’est la Corée du Sud qui s’est classée à la première place au tableau des médailles avec un total de 10 médailles (5 d’or, une d’argent et 4 de bronze) ; la Turquie vient à la 2e place avec un total de 3 médailles (2 d’or et une d’argent) ; la Serbie occupe la 3e place avec 2 médailles d’or.
Trois pays africains figurent également au tableau des médailles : la Côte d’Ivoire occupe la 8e place avec une médaille d’or ; le Niger pointe à la 8e place avec une médaille d’or ; et le Gabon à la 18e place avec une médaille de bronze. Et la Jordanie est le seul pays arabe à avoir décroché une médaille. Elle occupe la 18e place avec une médaille de bronze obtenue par le champion olympique Ahmad Abougauch.
L’Egypte, qui a participé aux Mondiaux avec 13 taekwondoïstes, n’a décroché aucune médaille, malgré les bons classements des athlètes égyptiens. Elle a disputé les Mondiaux de Muju avec une délégation composée de 13 athlètes dont 7 hommes et 6 dames. Les hommes sont Moaz Nabil (-54 kg, n°4 mondial), Mohamad Farag (-58 kg), Youssef Ali (-63 kg, n°9), Abdel-Rahmane Waël (-68 kg), Seif Issa (-74 kg, n°1), Salah Khaïri (80 kg) et Mohamad Aymane (+87 kg). Et les dames sont Habiba Essam (-46 kg), Nour Hussein (-49 kg, n°8), Radwa Réda (-53 kg, n°2), Hédaya Malak (-57 kg, n°3), Rawan Réfaï (-62 kg, n°12), Maïssoune Farouq (-73 kg, n°16). L’équipe est conduite par le superviseur général de la sélection, Mohamad Chaabane, le directeur technique espagnol, Rosendo Alonso, et les entraîneurs Gulsha Alonso, Ossama Al-Sayed et Tamer Salah.
Parmi ces 13 athlètes, 2 seulement se sont qualifiés pour les quarts de finale, à savoir Seif Issa et Radwa Réda. « Seif Issa et Radwa Réda ont réalisé la meilleure performance égyptienne aux Mondiaux. Ils ont disputé des matchs d’un très haut niveau, mais la chance n’était pas de leur côté », déclare Mohamad Chaabane, superviseur général de la sélection nationale, membre au conseil d’administration de la Fédération égyptienne et vice-président du comité technique à la Fédération internationale.
Radwa Réda (2e au classement mondial) a perdu le match des quarts de finale, qui est le match de médaille, contre la Turque Zeliha Agris par un point d’or après un nul.
Quant à son compatriote, Seif Issa (1er au classement mondial), son match de quarts de finale contre l’Iranien Masoud Hajizavareh a fait l’objet d’une grande polémique. Lors de la 2e partie du match, qui en compte 3 parties, l’arbitre a annoncé la victoire de l’Iranien et la disqualification de l’Egyptien, après une poignée interdite par Issa qui a causé l’évanouissement de l’Iranien. Et c’est ainsi que Issa, désigné pour monter sur la plus haute marche du podium mondial, a été frappé par la malchance.
La plus grande déception lors de ces Mondiaux était Hédaya Malak, médaillée de bronze aux Jeux Olympiques (JO) de Rio 2016, qui a perdu son premier match aux 16es de finale. « Après les JO, Hédaya a pris beaucoup de poids et comme elle a insisté sur le fait de participer aux Mondiaux dans son ancienne catégorie (-57 kg), elle a suivi un sévère régime qui a affecté son niveau. Elle ne jouera plus dans cette catégorie de poids. Elle va intégrer une nouvelle catégorie de poids olympique qui est celle des moins de 67 kg. Il faut savoir qu’elle va passer un peu de temps sans décrocher des médailles dans cette nouvelle catégorie de poids jusqu’à ce qu’elle s’adapte », souligne Mohamad Chaabane.
Du pain sur la planche
Le résultat de l’Egypte aux Mondiaux est très mauvais, mais il faut savoir que la préparation de l’équipe n’était pas à la hauteur de la compétition, et cela à cause du manque des moyens financiers suite à la décision du ministère de la Jeunesse et du Sport de diminuer les activités sportives. « De janvier jusqu’à juin 2017, la Fédération internationale a organisé 20 tournois internationaux, l’Egypte a participé à 3 tournois seulement, soit 15 % du nombre total des tournois. Parmi les 3 compétitions disputées, 2 ont été financées par Mohamad Ali Abou-Zeid, président de la Fédération égyptienne. Durant cette même période en 2016, la sélection nationale avait participé à 6 tournois, en 2015 à 9 tournois et en 2014 à 8 tournois. Donc, selon les records, la préparation pour les Mondiaux de Muju est la plus mauvaise depuis mon arrivée en tête de l’équipe il y a 5 ans », ajoute Chaabane.
De plus, il faut savoir que la plupart des athlètes de l’équipe nationale sont très jeunes, même les vedettes de l’équipe. Parmi les 13 athlètes, 4 sont des nouveaux venus : Habiba Essam, Abdel-Rahmane Waël, Mohamad Farag et Salah Khaïri.
Le niveau très élevé de cette édition des Mondiaux est considéré comme une alarme pour le taekwondo égyptien qui doit fournir beaucoup de travail durant les prochaines années. « Nous devrons travailler sur 2 axes. Premièrement : renouveler l’équipe afin de créer un deuxième rang ayant le même niveau du premier, tout en cherchant à promouvoir la discipline en vue d’augmenter le nombre de pratiquants. Deuxièmement : offrir l’occasion à nos athlètes d’acquérir plus d’expérience en disputant un bon nombre de compétitions d’un haut niveau. Pour ce faire, nous avons besoin d’un budget conséquent afin de travailler sur un bon nombre d’athlètes. Ce budget doit être disponible à l’avance afin de planifier un programme à long terme », conclut Chaabane.
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