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Ils leur ont demandé de renier leur foi chrétienne, un à un, mais tous ont refusé », lâche dans un souffle père Rached.
Les hommes masqués ont ordonné aux chrétiens, se rendant dans un monastère, de descendre de l’autocar et d’abjurer leur foi, ont raconté les rescapés de l’attaque perpétrée vendredi en Egypte.
Les hommes armés les ont ensuite froidement abattus. 24 heures plus tard, l’émotion est palpable samedi dans la cathédrale de Mar Morcos (Saint-Marc) de la petite ville de Béni-Mazar, dans la province centrale de Minya. N’ayant pas la force de se tenir debout, un jeune homme est soutenu par ses proches.
Toutes de noir vêtues, les cheveux couverts par un léger voile noué derrière la nuque, les femmes arrivent pour une cérémonie de condoléances organisée par l’église. Leurs pleurs et leurs cris déchirent le silence qui règne dans la cour.
Le père Rached raconte comment le voyage vers un monastère situé à plus de 200 km au sud du Caire a brutalement viré au drame. « Avant d’être tués, la plupart des hommes ont été sortis du véhicule, d’autres sont restés à bord », indique père Rached. « Il semblerait qu'ils les aient agenouillés. La plupart ont reçu une balle à l’arrière du crâne, dans la bouche ou à la gorge », continue-t-il. « Ils ont fait descendre les hommes du bus, ont pris leur carte d’identité et l’or qu’ils avaient sur eux, leurs alliances ou leurs bagues », raconte aussi Maher Tawfiq, venu du Caire soutenir sa famille. Sa nièce a survécu à l’attaque, mais ni le mari ni sa petite fille d’un an et demi.
Puis, « ils leur ont demandé de prononcer la profession de foi musulmane », ajoute Tawfiq. Avant d’exécuter ceux qui avaient refusé. Il précise que les assaillants « ont pris les bijoux en or et l’argent des femmes », alors que « les enfants se cachaient sous les sièges ».
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