Les tirs de missile balistique sont condamnés.
(Photo:AFP)
La tension est montée d’un cran cette semaine entre la Corée du Nord et la communauté internationale. Pyongyang a confirmé, mardi dernier, avoir procédé la veille à un nouveau tir de missile qui s’est abattu en mer dans la zone économique exclusive du Japon. Un acte inquiétant non seulement pour ses voisins asiatiques, mais aussi pour la communauté internationale. Pyongyang a affirmé lundi que son nouveau type de missile testé dimanche, qui semble avoir une portée sans précédent, pouvait transporter une puissante tête nucléaire, l’Onu condamnant cette menace à la paix et à la sécurité.
Il s’agit donc du troisième tir nord-coréen en trois semaines et du 12e tir depuis le début de l’année. Une nouvelle atteinte aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu qui interdisent à Pyongyang de poursuivre ses programmes balistique et nucléaire. Les Etats-Unis avaient menacé à plusieurs reprises d’intervenir militairement pour empêcher le régime nord-coréen de concrétiser son programme nucléaire. Mais il semble que ce tir n’était qu’un message envoyé à l’Occident par Pyongyang. En effet, ce nouveau test est intervenu deux jours après que les dirigeants du G7 eurent qualifié de « menace grave » les tests de missiles nord-coréens. Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a condamné lundi une « action en violation des résolutions du Conseil de sécurité et une menace pour la paix et la sécurité dans la région ».
Condamnations
Profitant de ces déclarations, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a condamné ce tir et souhaité une réaction concrète des Etats-Unis. « Nous ne tolérerons jamais que la Corée du Nord continue ses provocations et ignore les avertissements répétés de la communauté internationale », a déclaré M. Abe. Et d’ajouter : « Comme convenu lors du sommet du G7, le problème nord-coréen est la première priorité de la communauté internationale ». Partageant le même avis, le président américain, Donald Trump, a estimé que « la Corée du Nord fait preuve d’un grand manque de respect vis-à-vis de la Chine, alors que Pékin fait beaucoup d’efforts ! ». La Chine est considérée comme le seul allié du régime nord-coréen. Washington souhaite que Pékin use de son influence sur le dirigeant Kim Jong-Un, afin de le convaincre de suspendre ses programmes balistique et nucléaire. De son côté, l’armée américaine a affirmé que le missile de courte portée avait volé six minutes, et Tokyo a précisé que le missile était tombé dans sa zone économique exclusive, qui s’étend jusqu’à 200 miles marins (370 km) de ses côtes.
Faisant la sourde oreille, la Corée du Nord a nettement accéléré ses efforts pour se doter de missiles intercontinentaux susceptibles de porter le feu nucléaire sur le territoire américain. Des programmes destinés, selon elle, à développer sa dissuasion face à la menace américaine. C’est la deuxième fois cette année qu’un missile nord-coréen s’abat près du Japon. Séoul a affirmé que ce missile de type Scud avait parcouru 450 km. « Le régime nord-coréen a des centaines de pièces d’artillerie et de lanceurs de roquettes à portée de l’une des villes les plus densément peuplées de la Terre, qui est la capitale de la Corée du Sud », a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis. Ce dernier s’est prononcé dimanche en faveur d’une solution diplomatique, plutôt qu’une guerre avec Pyongyang qui serait catastrophique. Et d’ajouter : « Ce régime est une menace pour la région, pour le Japon, pour la Corée du Sud. Et en cas de guerre, il serait un danger pour la Chine et la Russie également. Ce serait une guerre catastrophique si cela dégénérait en combats, si nous ne résolvions pas cette situation par des moyens diplomatiques ».
En condamnant la semaine dernière le précédent tir, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a menacé Pyongyang de sanctions renforcées. La Corée du Nord est déjà sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité de l’Onu. A cet égard, la Chine et les Etats-Unis négocient depuis des semaines une nouvelle résolution qui resserrerait l’étau autour de la Corée du Nord. Tout en condamnant le nouveau lancement, Pékin s’est contenté d’appeler une nouvelle fois les différentes parties au dialogue.
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