Sur des airs de musique arabo-andalouse, l’ambiance était plutôt festive. Les organisateurs du Printemps des artistes ont tenu à remercier leurs sponsors français (Bel, Vinci, Total, L’Oréal, Saint-Gobain, Carrefour, Crédit Agricole, Air Liquide, Sofitel, Arcelor Mittal), à travers la réception qui a accompagné le vernissage de l’exposition-vente caritative, le 19 mai dernier, à Darb 1718, à Fostat. L’exposition comprenait une très belle sélection d’oeuvres de quinze artistes habitant en Egypte et avait comme but de soutenir la Maison de Torah, une école maternelle du quartier des chiffonniers aux portes de Maadi, qui accueille chaque jour environ 400 enfants de 6 mois à 7 ans, en lui reversant ses bénéfices.
Les oeuvres, variant entre peintures, sculptures et photographies, étaient étalées sur deux étages. Chacun des artistes a présenté 5 ou 6 oeuvres d’art, dont la plupart ont été vendues le premier jour de l’événement. Ces oeuvres revêtent quelque chose de très oriental, de quoi attirer un public, venu nombreux pour la bonne cause.
A l’étage, une lumière douce mettait en relief les trois derviches tourneurs, qui se détachent sur la toile de Mohamed Al-Azhari. « Cette peinture a été la toute première sélectionnée par l’équipe du Printemps des artistes, qui a fait le tour des galeries et des ateliers d’art au Caire. Je suis ravi d’avoir pris part à cet événement caritatif », déclare Mohamed Al-Azhari, dont la toile sur les derviches tourneurs a été vendue aux enchères, le soir même du vernissage.
Aux côtés des oeuvres à profusion, montrant des derviches tourneurs, certains artistes ont mis en scène des maisonnettes villageoises, des portraits d’Africains, des personnages locaux pris en photo, des séquences de vie du Vieux Caire fatimide, avec ses dômes et ses minarets ... Bref, les mille et un visages de l’Egypte.
Le Caire fatimide est dépeint, par exemple, par la plasticienne et architecte syrienne Lama Jisri, installée en Egypte depuis 2012, et laquelle a étudié l’architecture d’intérieur et le design en France. « Mon travail est souvent sollicité par les collectionneurs, notamment étrangers, qui résident à Maadi et qui aiment le style oriental. En fait, je suis très active sur Facebook et dans les cercles francophones », souligne Jisri.
En ville, à corps perdus
Une autre artiste-femme, Mariam Galal, a choisi de montrer les spectres de la ville ou ses personnages-fantômes. Ils ont l’air de se mouvoir en masse, sont en solidarité et dégagent quelque chose d’universel, mais aussi d’extrêmement oriental. Ce dernier aspect revient également de manière claire dans l’oeuvre de Reem Gohar, qui a fait des études en art islamique et architecture à l’Université américaine du Caire. Sur ses peintures, l’on retrouve des villageoises, des ornementations islamiques et des derviches tourneurs en état d’extase.
Ensuite, les portraits de femmes de Britt Boutros-Ghali, aux couleurs chaudes et fougueuses, nous envoûtent par leur côté poupées, enjolivées par toutes sortes d’accessoires orientaux. « J’ai répondu présent sans hésiter à Caire Accueil », lance l’artiste norvégienne de naissance, égyptienne par mariage, installée au Caire depuis 40 ans environ.
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